Agression mortelle de Jugduth Koonjahon : Gajendradev Dookhorun jugé non coupable 15 ans après 

l Le justice reconnaît la légitime défense 

Ce verdict intervient après 15 ans. Accusé d’avoir mortellement agressé Jugduth Koonjahon, le 22 janvier 2008 à Petit-Raffray, Gajendradev Dookhorun, aujourd’hui âgé de 66 ans, a été acquitté, le 31 octobre 2023, en cour intermédiaire. L’instance a retenu la version de l’ancien chauffeur d’autobus qui avait fait valoir qu’il avait agi en légitime défense pour se protéger des coups de la victime.
 
Gajendradev Dookhorun, un ancien habitant de Petit-Raffray, avait plaidé non coupable devant la cour intermédiaire sous une accusation de coups et blessures ayant causé mort d’homme sans intention de tuer. Il lui était reproché de l’agression mortelle de son voisin, Jugduth Koonjahon, un chauffeur de taxi. Le drame s’est déroulé le 22 janvier 2008. 

Gajendradev Dookhorun a élu domicile à Quatre-Cocos avec sa famille après ce drame. Le rapport post-mortem, pratiqué par l’ancien chef du département médicolégal, le Dr Satish Boolell, avait conclu que la victime était décédée d’une
« stab wound to the heart ».

Lors de son témoignage sous serment, Gajendradev Dookhorun avait déclaré que les neveux de la victime avaient déjà mis le feu dans sa plantation et qu’il avait porté plainte à la police. Le 19 janvier 2008, ils avaient récidivé. C’était son épouse qui avait porté plainte au poste de police de Goodlands. Par la suite, selon le sexagénaire, les neveux de Jugduth Koonjahon étaient venus l’insulter devant sa maison. 

Gajendradev Dookhorun avait raconté que le jour fatidique, il s’était rendu à la boutique pour s’acheter des cigarettes et une boisson. C’était alors que Jugduth Koonjahon était venu et s’était jeté sur lui par derrière. Il avait commencé à l’insulter, lui reprochant de s’être pris à tort à l’un de ses neveux. La dispute avait vite dégénéré et les coups avaient commencé à pleuvoir. 

Il avait affirmé s’être défendu tant bien que mal des coups de Jugduth Koonjahon. Le chauffeur de taxi avait même arraché sa chemise alors qu’il tentait de s’enfuir. Il dit avoir reçu des coups à la tête. C’était alors qu’il avait sorti le canif qu’il avait l’habitude de porter sur lui, car il se sentait en danger et avait aveuglément infligé un coup à Jugduth Koonjahon. 

Situation dangereuse

L’ancien chauffeur d’autobus s’était enfui après que son assaillant s’était écroulé. Il avait appelé la police aussitôt rentré chez lui. C’est la police qui l’avait informé que Jugduth Koonjahon avait rendu l’âme à l’hôpital. 
Dans son verdict, la magistrate Kesri Soochit dit avoir analysé des circonstances dans cette affaire.  Elle note que Jugduth Koonjahon avait attaqué Gajendradev Dookhorun par derrière. Il l’avait attrapé par le cou, avait tiré sa chemise et l’avait tabassé avec un tuyau. Gajendradev Dookhorun l’avait même mordu pour se libérer. C’est ensuite qu’il avait sorti un canif de sa poche et avait frappé aveuglément pour pouvoir se libérer des griffes de la victime. Selon la magistrate, dans ces moments, n’importe qui à la place de Gajendradev Dookhorun aurait eu peur pour sa vie. 

 Par ailleurs, aucune preuve n’a été présentée démontrant que l’ancien chauffeur d’autobus était en possession du canif à ce moment-là avec l’intention de blesser des personnes. 

La Cour a aussi pris note du fait que des personnes se trouvant dans des situations stressantes et dangereuses n’ont pas le temps de réfléchir. La manière dont Gajendradev Dookhorun a expliqué le fil des événements révèle le laps de temps entre l’attaque et sa riposte. La Cour a conclu que le coup qu’il a infligé aveuglément était dans le but de se libérer du danger au moment des faits. La magistrate Kesri Soochit a ainsi statué que Gajendradev Dookhorun a agi en légitime défense.