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Agression mortelle d’Ashfaaq Magdoume à Plaine-des-Papayes - Sa mère : «Kan ou pena ou zanfan mem, ki serti…»

Privée de ses deux enfants, Noorjahan a le cœur en morceaux. Ashfaaq Magdoume était très proche de sa mère.

Après la disparition de son fils aîné, tué dans un accident de la route en 2019, Noorjahan vient de perdre son deuxième fils, Ashfaaq, victime d’une agression mortelle, le mercredi 18 décembre. La mère de famille est anéantie.

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Noorjahan pleure toutes les larmes de son corps. Mère de deux enfants, elle se trouve désormais privée d’eux. Après la disparition tragique de son fils aîné, Azhaar Magdoume, dans un accident de la route en 2019, ce jeudi 19 décembre 2024, c’est son benjamin, Ashfaaq, 26 ans, qui lui a été arraché brutalement. Violemment passé à tabac la veille, dans ce qui s’apparenterait à un règlement de comptes, il est décédé à l’hôpital du Nord.

La mère de famille, domiciliée à l’avenue Jaypal, Plaine-des-Papayes, est dévastée. « Bien difisil, bien difisil aster ou perdi tou le de zanfan, monn perdi mo tou le de lame… » dit-elle avec un immense chagrin. 

En janvier 2019, elle avait perdu son fils aîné, Azhaar Magdoume, alors âgé de 23 ans, lors d’une virée à moto. « Azhaar ti pran so kamarad so motosiklet, li ti ale, linn gagn enn kriz epilepsi », raconte-t-elle. Il avait terminé sa course contre un parapet, succombant à ses blessures.

Depuis le décès de son fils aîné, elle était devenue encore plus proche d’Ashfaaq, aussi connu sous le nom d’Ashfaaq Ti Lion. « Depi tipti, touletan li res avek mwa, li atase avek mo tousel », affirme Noorjahan. Elle ne peut que maudire le destin tragique qui vient de lui arracher le seul fils qu’il lui restait.
Avec regret, la voix affaiblie et le regard dans le vide, Noorjahan confie qu’elle ne pourra réaliser un des rêves qu’elle avait en tête : « Pou lane mo ti pe al tir enn loto nef. Gagn de semenn monn koz ar mo garson, monn dir li : ‘Ashfaaq, mama ape al tir enn loto nef’, mo dir li ‘loto-la pou twa sa, parski apre twa pena personn… »

En larmes, cette mère brisée dit ne plus avoir le courage de concrétiser ce projet : « Pena kouraz pou mo tir enn loto aster, pena zanfan mem. Ki mo pou tire aster ? Mo pou fer sakrifis paye pou tir loto, be pena personn deryer nou ledo. Sa lakaz-la anba lao pou li sa, linn ranpli sa lakaz-la », murmure Noorjahan, les larmes ruisselant sur ses joues. 

Son fils avait des projets, poursuit-elle. Ayant suivi une formation de coiffeur, Ashfaaq projetait d’ouvrir un salon de coiffure dans la cour familiale. Avec la perte de ses deux enfants, la vie de Noorjahan se résume désormais à l’obscurité : « Aster enn lakaz ranpli, nou trouv li vid. Kan ou pena ou zanfan mem, ki serti… » se désole-t-elle. 

C’est le mercredi 18 décembre, vers 14 heures, sur la route principale de Plaine des Papayes, un village du Nord, qu’Ashfaaq Magdoume a été agressé par un groupe de cinq individus. Ces derniers sont acharnés violemment sur lui dans un véritable déchaînement de violence, à tel point d’ailleurs que nul n’a pu s’interposer. Une fois leur forfait commis, ils ont abandonné Ashfaaq Magdoume sur le bitume, dans une mare de sang, le corps recouvert de blessures.

Alertés, les secours l’ont transporté en toute urgence à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSRN) à Pamplemousses. Sur place, selon la mère de la victime, le constat du médecin était terrifiant. Son fils portait plusieurs fractures : « Partou ti kase ar li. » « Ou bate bate ziska ou eklat leker lamem. Ki kalite tape ounn kav tape, zonn bat li zonn zet li dan kwin », fulmine-t-elle.

Il était prévu que les médecins pratiquent des interventions chirurgicales sur lui. Mais jeudi soir, Ashfaaq a succombé à ses blessures. « Dan lopital merkredi, mo pe dir li ‘mama pe ale, demin mo pou vinn get twa’, pa ti atann mo pou vinn get mo zanfan so figir mor… » relate Noorjahan, le cœur en miettes. 

Selon les premiers renseignements dont dispose la police, Ashfaaq Ti Lion a été victime d’un règlement de comptes. Les suspects n’auraient pas apprécié son comportement agressif dans la localité. Il avait déjà eu maille à partir à plusieurs reprises avec la police. Il avait même déjà été arrêté pour le délit de vol dans le passé.

Noorjahan reconnaît que son fils avait un caractère bien trempé : « Ar boukou dimounn linn deza gagn problem, li ti ena inpe karakter. Plizier fwa linn gagn problem, sirtou si kikenn in koz so mama. Si koz so mama, li ti kav fer enn krim. » 

Mais rien, absolument rien, insiste-t-elle, ne peut justifier que l’on tue son fils. Écrasée de chagrin, Noorjahan réclame des sanctions sévères à l’encontre des agresseurs d’Ashfaaq : « Lalwa bizin vinn pli sever, mo pa atann ki mo zanfan so bann kriminel pou gagn kosion. Bizin les lalwa fer so travay. »

Deux suspects en détention

La police criminelle de Pamplemousses, dirigée par le surintendant Buchoo et l’inspecteur Seeparsand, a démarré une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de cette agression mortelle. Vendredi, deux suspects ont été placés en état d’arrestation. Il s’agit des frères Khalil, 28 ans, et Ammar Karim Dinaully, 31 ans. Samedi, ces deux habitants de Jaypal Lane ont été provisoirement inculpés pour meurtre devant le Week-End Court. Ils ont été reconduits en cellule policière.

 

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