Faits Divers

Agression et vol : Qui veut la peau de Ferrari ?

Abedeen Damree Le marchand de plage, qui se dit beau parleur, a été violemment agressé.

Un marchand des plages est agressé par deux hommes encagoulés avant d’être détroussé. Il estime que c’est un coup monté pour lui faire la peau.

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Cela fait plus d’un mois qu’il a été victime d’un vol avec violence qui risque de le laisser handicapé. Abedeen Damree, un beach hawker de 48 ans habitant de Cemetery Road, Riche-Mare, dénonce la lenteur de la police pour retrouver ceux qui ont bousillé sa vie sans pitié. Connu sous le sobriquet de Ferrari Leaderprice, Abedeen s’est fait une réputation comme marchand de plage. Il est affable et il sait attirer les clients. C’est son métier depuis une trentaine d’années. Il est basé à Palmar depuis cinq ans.

Le 21 avril dernier, alors qu’il est au volant de son van, un ‘Good Vehicles’, deux hommes encagoulés, circulant à bord d’une voiture, lui barrent la route.
Pour des raisons inconnues, selon Abedeen, ils l’extirpent de son van et le tabassent à coups de manche d’une pioche. « Monn dir zot pran tou seki zot anvi me less mo lavi sov parski mo ena mo famil pou nouri. Mo dir zot pran mo transpor e mo portab... Pran tou ale. Mais zot kontinye bat mwa, zot pran zis mo kass mo ti ena Rs 2 500 ar mwa, apre zot sove. »

Avant de partir, ses agresseurs lui lancent : « Sa zis enn leson sa. Si to pa sanze, la prosenn fwa, nou pou kidnap twa, nou pou al zet twa dan la mer, personn pa pou konn nanye »

Séquelles

Abedeen Damree

Abedeen n’est pas sorti indemne de cette agression. Il porte encore des séquelles de ses deux jambes fracturées et de sa colonne vertébrale sérieusement touchée.

Depuis, il se déplace à l’aide d’un canne. Après son agression et muni d’un Form 58, il a consigné une déposition au poste de police de Belle-Mare. Par la suite, le cas a été référé à la CID de Bel-Air-Rivière-Sèche.

Le marchand de plage soupçonne cinq personnes derrière cette attaque. Arrêtées, la police les a relâchées faute de preuves.

Abedeen se plaint que la police ne fait plus rien pour retracer les agresseurs. Un mois et demi s’est écoulé. Abedeen n’est pas à sa première déposition. Il a déjà dénoncé un beach hawker dans le passé qu’il estime faire partie de concurrents malintentionnés. Il explique avoir été photographié, sans sa permission.

« Il y a une grande hostilité entre les commerçants de plage à Palmar et j’ai déjà dénoncé l’un de ces opérateurs auprès la police et de la Tourism Authority. » La concurrence est rude, ajoute Abedeen, mais il sait comment s’y prendre pour gagner son pain quotidien. « Les produits que je propose séduisent les touristes mais déplaisent aux compétiteurs. Dans ce domaine, il faut se démarquer et pour me faire apprécier des clients, j’ai appris leur langue. Je suis beau parleur. Je fais tout pour qu’ils se sentent à l’aise. Quand ils reviennent à Maurice et s’ils ont besoin d’un produit, ils viennent me voir. »

Bâtons dans les roues

C’est cela qui irriterait, selon lui, la concurrence au point où des jaloux seraient « prêts à tout pour lui mettre des bâtons dans les roues ».

Abedeen estime que son agression, maquillée en vol, est plutôt un message que ses rivaux ont voulu passer sur la façon de faire son métier. « Je suis marié, j’ai une famille, confie-t-il. Si la police ne retrouve pas mes agresseurs et leur commanditaire rapidement, je pense que je n’y échapperai pas une prochaine fois : ils vont me tuer. Je ne suis pas en sécurité et je lance un appel au commissaire de police pour retrouver les suspects. » Du côté de la police, on nous a appris que l’enquête suit son cours.

 

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