Les nombreux cas d’agression contre les infirmiers et les médecins dans les hôpitaux ne laissent pas insensibles. D’ailleurs, le ministre Anwar Husnoo estime qu’il est impératif de rehausser la sécurité. Des acteurs concernés indiquent qu’il faut rompre les contrats avec les compagnies supposées assurer la sécurité dans les hôpitaux.
L’installation de caméras dans les hôpitaux et d’un « police desk » dans les services d’urgence, ainsi qu’une présence renforcée de policiers : voici les priorités du ministère de la Santé en matière de sécurité dans les établissements de santé. C’est ce qu’a fait comprendre le ministre Anwar Husnoo au commissaire de police adjoint Rashid Ali Beekun lors d’un tête-à-tête, jeudi dernier.
Cette rencontre fait suite aux nombreux cas d’agression sur des infirmiers et médecins dans différents hôpitaux. Anwar Husnoo estime qu’il est inacceptable que des personnes qui offrent des soins soient victimes d’agression. Pour lui, il est impératif de rehausser la sécurité dans les hôpitaux.
Pour sa part, Amar Seetohul, président de la Ministry of Health Employees Union croit que ces priorités vont dans la bonne direction mais qu’il y a encore des choses à faire pour mettre un frein au nombre grandissant d’agressions dans les établissements hospitaliers.
« Il faut une approche holistique. Il faut prendre en considération les failles du système et quels sont les manquements. Il y a un manque de dialogue à ce sujet », explique-t-il. Selon lui, la dernière réunion sur la question de sécurité remonte à 2013. Et que, depuis, ce dossier dort dans un tiroir. Ce qui résulte à une flambée des cas d’agression.
Pour le président de ce syndicat, il faut également cerner les personnes qui ont des comportements à risque : sous l’influence de l’alcool, tempérament chaud ou problèmes psychiatriques.
Amar Seetohul déplore aussi le fait qu’il y a des vigiles qui sont en charge de la sécurité dans les hôpitaux mais qui n’ont pas les capacités et aptitudes requises. « Il est clair que beaucoup de ces personnes approchent l’âge de la retraite, qui n’ont pas de ‘medical fitness’, qui n’ont pas de formation et qui n’ont pas le physique de l’emploi afin de mettre de l’ordre dans une situation délicate », soutient notre interlocuteur.
Concernant l’installation des caméras, Amar Seetohul souligne que le ministère avait déjà investi dans ce projet. Précisant que le système de monitoring se trouve dans le bureau du directeur de l’établissement qui, selon lui, « n’a pas les compétences concernant la sécurité ». Il préconise ainsi la mise sur pied d’une ‘monitoring control room’ qui sera gérée par des professionnels de sécurité.
Quant à l’inspecteur Jaylall Boojhawon, président de la Police Officers Solidarity Union, il indique qu’il y a des policiers dans les hôpitaux mais qu’ils ont d’autres tâches à accomplir. Notamment enregistrer les plaintes entre autres.
Il met d’ailleurs l’accent sur le fait que ce sont les vigiles des compagnies de gardiennage qui sont supposés veiller à la sécurité du personnel hospitalier et des patients. « Quelle utilité poster des vigiles s’ils ne sont pas aptes à assurer la sécurité dans les hôpitaux ? », se demande l’inspecteur Boojhawon.
Face à l’incapacité des vigiles, il déclare que les policiers sont appelés à faire ce travail. Toutefois, le président de la Police Officers Solidarity Union affirme que les postes de police opèrent en sous-effectif. Et, qu’en conséquent, on ne pourrait gonfler l’effectif policier dans les hôpitaux. La solution, selon Jaylall Boojhawon, est de résilier le contrat des compagnies de gardiennage. « Au lieu de leur payer de grosses sommes d’argent pour un service inefficace, ce serait mieux de payer des extra-duty aux policiers qui sont hors-service ou en congé, mais qui sont disposés à travailler pour assurer la sécurité dans les hôpitaux », estime l’inspecteur Boojhawon.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !