Les deux motards qui circulaient lors de la rixe de Trou-Fanfaron, Port-Louis, mercredi, ont été identifiés. Ces policiers de la Traffic Branch ont été interrogés par le Central Criminal Investigation Department. Ils ont affirmé n’avoir rien vu de l’incident. Pourtant, une vidéo montre bien un motard qui ralentit au moment de l’incident.
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La circulation d’un clip montrant deux hommes qui s’affrontent violemment, dont l’un armé d’un sabre et d’un couteau, suscite la polémique. Ce cas aurait pu passer inaperçu, mais la diffusion de la vidéo sur le net et le site du Défi Media Group a soulevé la controverse et de promptes réactions. D’autant plus que deux motards passaient par là au moment de l’incident et qu’ils ne ne sont pas intervenus.
Le commissaire de police (CP) Mario Nobin a ordonné une enquête sur ces deux motards. Ont-ils assumé leur rôle de policiers et d’agents de l’ordre public ? Cette rixe intervient dix jours après la remise du Long Service Medal à 571 policiers, aux Casernes centrales, le 6 août dernier. Lors de cette cérémonie, le CP Nobin avait rappelé aux décorés que le policier reste toujours de service et que c’est cet attachement à servir qui impose le respect des citoyens.
Cette affaire est diversement commentée dans la force policière. « Le policier n’aurait pu intervenir. Il aurait pu lui-même recevoir un coup de sabre de l’un des protagonistes. Le policier aussi est un être humain. Nous aussi nous avons des femmes et des enfants, une famille à nourrir… » relate un officier. Sur sa page Facebook, un haut gradé écrit qu’un policier « n’est pas un super-héros et que l’agent n’est donc pas à blâmer ». Le rôle du policier a toujours suscité le débat à Maurice.
« Si to enn vre polisie, to bizin arete. Certes, le motard n’aurait pu intervenir face à un agresseur armé d’un sabre, mais il était de son devoir de s’arrêter et de se présenter aux deux individus pour les exhorter à arrêter de se battre. Puis, il aurait appelé l’Information Room pour demander du renfort », relate un sergent de la force.
« Les risques du métier »
Certains policiers n’ont pas hésité à risquer leur vie, dans l’exercice de leurs fonctions. Il y a le constable Kaudeer, blessé à coups de sabre alors qu’il tentait de stopper des individus qui braquaient une quincaillerie à Forest-Side, le 16 janvier. Trois individus encagoulés et armés de sabre ont fait irruption dans la quincaillerie Cosmos. Deux policiers étaient présents au moment de l’incident.
L’un d’eux, affecté à la VIPSU s’est enfuit, alors que le constable Kaudeer, affecté au bureau du Prosecutor à Rose-Hill est intervenu pour empêcher les malfrats de cambrioler le commerce. Le policier a été grièvement blessé à la tête. « Recevoir des coups et des blessures fait partie des risques du métier. Lorsque nous servons la force, c’est without fear and favour. Qu’il soit en congé ou on duty, l’agent est toujours de service. Lorsqu’il porte l’uniforme, il y a une façon d’intervenir dans divers cas et délits. Quand il est en civil, il y a une autre manière d’intervenir », poursuit le sergent.
En juillet dernier, deux policiers, qui n’étaient pas de service, se sont lancés à la poursuite d’un individu qui avait arraché le porte-monnaie d’une adolescente à Quatre-Bornes. Le suspect était un chanteur connu.
L’auteur du clip : « C’était effrayant »
C’est un jeune habitant du Nord, âgé de 24 ans, qui est l’auteur du clip. Il travaille à son compte et passait dans les parages au moment de l’agression. « J’étais avec ma fiancée. C’était vraiment effrayant, surtout que cela se passait sur l’autoroute. La circulation était bloquée. J’ai pu filmer la scène », dit-il. Un acte qui suscite également la controverse, car il n’a pas appelé la police. Selon la loi, tout citoyen témoin d’un acte criminel a le devoir d’intervenir si cela ne porte pas atteinte à sa sécurité ou à sa vie. Sinon, il doit en informer la police au plus tôt, sinon il commet un délit. Pourquoi l’auteur du clip n’a-t-il pas averti la police ? Réponse sibylline : « Je ne l’ai pas fait, car une autre personne le faisait déjà… »
Le blessé inculpé, le suspect recherché
Mercredi matin, Zoel Thomas, un habitant d’Amaury de 50 ans, et son beau-frère se sont violemment affrontés à Trou-Fanfaron, Port-Louis. Tous deux sont à couteaux tirés depuis longtemps. À l’origine de leur différend : une affaire d’héritage. Les images du clip glacent le sang. Le suspect était armé d’un sabre et d’un couteau. Il a assené plusieurs coups de sabre à Zoel Thomas avant de s’enfuir. Le blessé a quitté l’hôpital jeudi. Vendredi, la justice l’a inculpé d’agression avec préméditation. Il retrouvé la liberté après avoir payé une caution de Rs 10 000. Son agresseur est, quant à lui, recherché par la police.
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