Agressée à la soude caustique, elle est devenue aveugle - Cindy crie : «Mo anvi trouv figir mo bann zanfan»

La vie de Cindy Jouan, 38 ans, mère de deux enfants, a sombré dans l’obscurité depuis qu’elle a été attaquée au visage avec de la soude caustique par son concubin, Steeve Rose, âgé de 40 ans, un 16 mai 2016. Devenue aveugle, aujourd’hui elle se déplace péniblement avec une canne blanche.

Qu’est devenue Cindy trois ans après l’attaque barbare de son concubin qui l’a fait perdre l’usage de ses deux yeux ? Pour avoir de ses nouvelles, nous sommes allés la visiter à son domicile à la cité EDC, Rose-Belle. C’est une dure et douloureuse réalité qui se présente à nous. Cette mère de deux enfants, âgés de 16 et 8 ans, gardera à tout jamais les séquelles de l’agression, même si elle se considère comme une miraculée. 

Portant une paire de lunettes noires, Cindy se fait guider par sa mère Linda. Elle pousse un soupir avant de commencer à nous parler. Sa douleur est encore perçante. « Mo ex-konkibin an liberte depi 3 zan. Ziska ki pe atann lakour rann so zisma, li pe marse. Li pe amen enn lavi normal. Get leta ki mwa mo ete », lâche Cindy d’une voix cassée. « Lalwa bizin pini li bien pou seki li finn fer mwa, pou ki enn lot fam pa sibir mem sor ki mwa », insiste-t-elle. 

Auparavant, Cindy travaillait comme garde malade dans un couvent et était pleine d’ambition. Elle voulait obtenir une maison de la NHDC pour s’installer avec sa famille. Durant tout ce temps, elle était régulièrement battue et maltraitée par son ex-concubin, sous le regard de ses enfants. Pour conserver l’unité de sa famille, elle préférait garder un silence religieux, jusqu’à la dernière agression qui lui a coûté ses yeux. 

Ainsi, Cindy a dû cesser de travailler. Désormais, elle ne compte que sur sa pension d’invalidité pour vivre et faire vivre ses deux enfants. Les larmes aux yeux, Cindy témoigne qu’elle a vu ses rêves partir en fumée. « J’avais voulu offrir une bonne éducation à mes enfants et aussi une vie décente. Plus de huit mois avant mon agression, lorsque je faisais des démarches pour obtenir une maison, j’avais ouvert un compte PEL pour eux, auquel je contribuais régulièrement. Mais, lorsque je suis devenue aveugle, les officiers de la NHDC m’ont dit que c’est maintenant impossible pour moi d’obtenir une maison en raison de mon handicap et que de plus, je ne travaillais plus. » 

Découragée, Cindy a alors retiré tout son argent pour ses soins médicaux. « Eski gouvernma pou donn mwa enn lakaz ? Mo pe viv o zour le zour. Mo pena nanien pou gagne apar sa pansion-la. Mo ena 2 zanfan pou grandi », soupire-t-elle. Cindy économisait toujours pour faire sortir ses enfants de temps en temps. Lorsqu’elle parle d’eux aujourd’hui, de l’avenir ses deux enfants, cette mère meurtrie ne peut pas cacher ses émotions. 

Sa plus grande souffrance, elle nous laconfie en fondant en larmes. « Mo pa pe resi trouv figir mo bann zanfan. Toulezour, mo koz avek zot, mo anvi trouve kouma zot finn vini » Lorsque Cindy a été agressée, sa fille Clara était âgée de 13 ans et son fils de 5 ans.

Pour rappel, Cindy avait été ébouillantée par son concubin, avant que ce dernier ne l’asperge avec de la soude caustique au visage le 16 mai 2016. à l’époque, elle était âgée de 35 ans. Admise à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Candos, elle avait été placée sous respiration artificielle. Après avoir lutté pour sa survie, Cindy s’était rendue à deux reprises en Inde, où elle avait subi deux grandes interventions chirurgicales pour sauver ses yeux. Malheureusement, en vain. 

Appel à la solidarité

Aujourd’hui, c’est Linda, la mère de Cindy, qui s’occupe de sa fille. Cindy n’arrive pas à joindre les deux bouts. L’argent qu’elle touche est loin d’être suffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle lance un appel à l’aide à la population en vue d’obtenir des denrées alimentaires, un lit, un matelas, un set d’appareils sanitaires, aussi bien que des vêtements d’hiver tel qu’un jacket pour son fils. Et sa plus grande demande est d’avoir un toit à elle pour assurer l’avenir de sa famille. 

Ceux et celles qui souhaitent venir en aide à Cindy pourront le contacter directement sur son numéro de téléphone : 57317612.