Quand il a commencé à exercer le métier de receveur il y a deux ans, Vishesh était loin de s’imaginer qu’il mettait sa vie autant en péril. Le 16 janvier 2025, il a été violemment agressé à l’arme blanche par cinq adolescents mécontents que leur autobus ne se soit pas arrêté à l’endroit précis qu’ils attendaient. Cet incident s’est produit sur la ligne Roches-Brunes/Beau-Bassin. Depuis, il craint pour sa sécurité.
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Vishesh, âgé d’une trentaine d’années, ne pensait pas que sa journée de travail, un banal jeudi sur la ligne Roches-Brunes/Beau-Bassin, se transformerait en cauchemar. Le 16 janvier 2025, ce receveur d’autobus a été agressé par cinq jeunes de 14 à 17 ans armés d’un sabre et d’un cutter. Raison ? Ils étaient mécontents que l’autobus ne se soit pas arrêté pile à l’arrêt. « Zot pann dakor zot inn mont dan bis inpe divan », témoigne Vishesh, qui a dû recevoir des soins à l’hôpital de Candos.
Son collègue, le chauffeur de bus, et lui ont porté plainte au poste de police de Résidence Barkly. Les suspects ont pris la fuite après l’incident, mais la police s’emploie activement à les retracer. La direction du centre de formation qu’ils fréquentent a été informée et un exercice pour les identifier a démarré. Ils risquent des poursuites pour possession d’armes tranchantes et agression. Ils seront interpellés en présence de leurs parents vu qu’ils sont mineurs.
Un climat d’insécurité croissant
Dans une déclaration accordée au Défi Plus, Vishesh dit craindre pour sa sécurité lors de l’exercice de ses fonctions. Il n’aurait jamais imaginé qu’en étant embauché comme receveur il vivrait une telle mésaventure. Il retrace le déroulé des événements du jeudi 16 janvier 2025 à Roches-Brunes. « Les heures de classe étaient terminées, et des étudiants attendaient près du centre », commence-t-il par dire.
L’autobus ne s’étant pas arrêté pile à l’arrêt mais quelques mètres plus loin, ces jeunes ont commencé à l’insulter ainsi que son collègue, le chauffeur. Lorsqu’ils sont finalement montés à bord, la situation a empiré. L’un des jeunes a sorti un sabre de son sac et un autre un cutter pour exprimer leur mécontentement. Les efforts de Vishesh pour calmer la situation ont été vains.
« Zot pa ti pe dakor ki finn dir zot mont dan bis inpe divan. Zot inn tir sab ek cutter ek zot inn tape », raconte le receveur. Des éclats de vitre ont retenti. Le chauffeur a stoppé l’autobus pour vérifier l’étendue des dégâts, mais les adolescents, toujours menaçants, se sont rapprochés de lui. C’est en voulant intervenir que Vishesh a été agressé.
Les cinq jeunes ont ensuite pris la fuite. Le chauffeur et le receveur se sont rendus au centre de formation pour informer les responsables, avant d’être transportés à l’hôpital de Candos. Ils ont ensuite porté plainte pour agression à l’arme blanche et dégradation de biens.
Une montée des comportements irrespectueux
Selon Vishesh, ces comportements agressifs ne sont pas isolés. Il déplore que les vacances scolaires soient le seul moment de calme pour les employés des transports publics. « 2 mwa konze lekol nou travay trankil. La lekol rantre, pa fasil ditou. »
Il s’inquiète aussi des attitudes indécentes de certains passagers. « Ena fwa zot fer bann kitsoz indesan. Pena respe zoure devan tou pasaze », ajoute-t-il. Les filles, elles aussi, subissent des comportements déplacés. « Ou get sinema garson tifi dan bis. Pasaze gagn onte, me pa kapav dir nanie. »
Une alerte sur les armes dans les écoles
Vishesh affirme avoir averti les responsables de l’école en question sur la présence d’armes blanches dans les sacs de certains élèves.
Malheureusement, ces derniers rétorquent qu’ils n’ont pas le droit d’effectuer des fouilles. « Isi pe sarye ‘cutter’ ek sab dan sak. Lekol dir pa gagn drwa verifie dan sak », souligne le receveur.
Il en appelle à une intervention urgente des autorités pour prévenir des incidents plus graves. Pour ce qui est de ses agresseurs, Vishesh affirme ne pas les connaître : « Kouma dir zame monn trouv zot sa bann la. Kapav zot fek vinn dan sa lekol-la. »
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