Victime d’un accident de la route, il y a un an, le petit Clarino Edouard avait pu en réchapper. Mais pas cette fois-ci... Jeudi, il est décédé après avoir été percuté par un scooter, laissant un vide immense au sein de sa famille.
Envolés, les mimiques, sourires et autres pas de danse du petit Clarino Edouard, 9 ans. Originaire de Roche-Bois, à la rue Deboucher, le garçonnet, issu d’une fratrie de neuf enfants, a vu sa vie basculer en une fraction de seconde. L’enfant, qui était atteint du syndrome de Down et ne parlait pas, est sorti seul de la maison le jeudi 23 novembre, loin de se douter du danger qui guettait.
Il a été percuté de plein fouet par un collégien de 15 ans qui était sur un scooter. Clarino Edouard, Nono pour tous ceux qui le connaissaient, a été projeté sur l’asphalte. Grièvement blessé, il a été transporté d’urgence à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Il n’a malheureusement pas survécu à ses blessures. Ses funérailles ont eu lieu vendredi.
La famille de Clarino Edouard ne cesse de pleurer sa disparition tragique. Sa mère, Agnès, confie qu’il était un enfant « unique ». « Il avait le syndrome de Down (trisomique) et ne parlait pas, mais il vivait normalement. Mon enfant était un enfant affectueux. Li kapav pa konn ou, me li pou vini pou li may ou. Nou tou ti atase ar li », raconte-t-elle, les yeux rougis à force de pleurer.
Après une dure journée, Nono était toujours présent pour faire oublier tous les soucis. « Il apportait de la joie dans la famille. Il nous égayait avec une danse, une chanson ou un geste d’affection. Malgré son handicap, il gazouillait et savait se faire comprendre », poursuit-elle.
À neuf ans, le petit Nono était déjà passé par bien des épreuves. Outre le fait de vivre avec ce handicap, il y a un an, le petit avait été victime d’un premier accident de la route et s’en était miraculeusement sorti. « Ce premier accident était aussi un accident de motocyclette. Mon fils traversait la route quand il a été percuté. Il avait eu une vilaine blessure au crâne. Il lui a fallu subir deux interventions délicates. Il a fait preuve de courage et avec le temps, comme nous l’avait dit le médecin, il s’en était remis », confie cette mère meurtrie.
Mais nul ne pouvait présager qu’un autre malheur allait s’abattre sur ce petit être. Jeudi 23 novembre, Agnès était à un atelier de travail quand elle a été informée de l’accident de son fils. « Monn gagn enn call dir mwa mo zanfan inn fer aksidan, enn motosiklet inn tap ar li », se souvient la mère. Le cauchemar se répétait pour ses proches et elle. « Ce fut un choc terrible. J’ai crié, j’ai pleuré. Des amis ont essayé de me consoler, mais je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer, car je savais que mon enfant nous quittait pour de bon cette fois-ci », relate-t-elle en pleurant.
Elle dit s’être précipitée à l’hôpital : « J’ai su que mon époux était avec lui sur la route. » Un malheur n’arrivant jamais seul, le véhicule de la police, qui transportait l’enfant à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, s’est, à son tour, retrouvé impliqué dans un accident avec une motocyclette conduite par une dame. Celle-ci était en compagnie de sa fille. C’est finalement une ambulance qui s’est chargée de les conduire.
« J’avais besoin de voir mon fils, mais le docteur m’a empêchée d’entrer à cause de son état. Trente minutes après, il nous a appelés, mon époux et moi, et il nous a dit que le cœur de mon enfant avait cessé de battre. Mo tansion inn grimpe », confie Agnès, le cœur assailli par la douleur d’une telle perte. « Enn douler enorm, mo pena mo. Zordi mo garson inn ale pann kav fer nanye », lâche-t-elle dans un soupir.
Cette mère éplorée lance un appel aux motocyclistes. « Pena ler pena minit bann motosiklis roul brit dan sa simin-la. Mo fer enn apel, aret roul koumsa. Moi, en tant que maman, je souffre aujourd’hui. Arrêtez de rouler vite pour que d’autres mamans ne souffrent pas », exhorte Agnès.
L’adolescent de 15 ans remis en liberté vendredi
L’adolescent de 15 ans impliqué dans cet accident a été appréhendé. Il s’est soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. Toutefois, après avoir utilisé le drug kit, les policiers ont constaté que le résultat était positif. Une prise de sang a tout de même été effectuée en vue de confirmer les analyses. Après une nuit en détention, l’adolescent a retrouvé la liberté, vendredi après que les policiers ont reçu des instructions du bureau du Directeur des poursuites publiques.
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