Les cas de non-paiement de salaire au sein des compagnies de sécurité deviennent de plus en plus récurrents. Nombreux sont ceux qui ont sollicité la rédaction d’Xplik ou K à ce propos. Le cas de Steven est le dernier en date. Leevy Frivet, attaché de presse au ministère du Travail, estime qu’il faut songer à dénoncer ces compagnies au grand public pour les inciter à respecter la loi.
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Steven N., habite résidence La Ferme, Bambous. Il était employé dans une agence de sécurité depuis le mois de novembre 2017. Il explique qu’il n’a pas reçu son boni de fin d’année et son salaire du mois de février.
« Depuis décembre 2018, un collègue et moi, nous attendons de recevoir notre boni de fin d’année. Ne pouvant plus attendre, j’ai décidé de quitter le travail le 5 mars 2019. Je ne pouvais prendre le risque d’attendre davantage et de travailler pour une compagnie qui me doit de l’argent. J’ai aussi entendu parler du cas d’un agent qui n’a pas reçu son salaire depuis quatre mois », dénonce Steven.
L’habitant de Bambous explique qu’il s’est rendu au bureau du Travail de sa localité pour porter plainte. « Lorsque je m’y suis rendu, le préposé du ministère m’a fait comprendre qu’une solution à l’amiable serait trouvée d’abord et le cas référé en cour si les choses ne bougeaient pas dans le bon sens. Plusieurs semaines se sont écoulées. À chaque fois que je me rends au bureau pour prendre connaissance de l’évolution de l’enquête, on me demande de repasser plus tard. Le 11 mars 2019, je me suis rendu une nouvelle fois au bureau du Travail, mais le préposé s’est seulement contenté de noter mes doléances sur un papier », s’insurge Steven.
Leevy Frivet : «Il faut songer à dénoncer les noms de ces compagnies à l’antenne»
L’attaché de presse du ministère du Travail a été catégorique : « L’employeur a commis un Breach of contract quand il n’a pas versé son salaire à son employé. Et ce dernier a dû quitter son job », dit Leevy Frivet.Il est probable que ce cas sera référé devant la cour industrielle pour des actions.
Leevy Frivet a tenu à souligner que les compagnies de sécurité sont bien souvent concernées par ces problèmes de non paiement des salaires. « La réelle sanction serait, selon moi, de faire honte aux propriétaires de ces compagnies en dévoilant le nom de l’organisme sur la place publique. Au niveau du ministère du Travail, nous prenons les actions nécessaires et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que les droits des travailleurs soient respectés », poursuit-il. Toutefois, continue Leevy Frivet, « du fait que les noms des compagnies concernées restent dans l’anonymat et ne sont pas médiatisés, ces cas se répètent. Il arrive qu’une compagnie se retrouve en difficulté, mais nous remarquons et déplorons souvent de la mauvaise foi de la part de certains employeurs. Il faudrait s’assurer qu’une plainte ait été enregistrée au préalable avant de les dénoncer en public. Nous notons des abus au niveau de certains employeurs », explique-t-il. L’attaché de presse a promis de s’occuper du cas de Steven
Qu’en est-il du Workfare Programme ?
Steven a fait unedemande d’être enregistré dans le Welfare Programme. Leevy Frivet a également fait ressortir qu’il faut que « les employeurs coopèrent et fournissent les informations nécessaires aux autorités pour pouvoir remplir les formalités ».
Les officiers, dit-il, font face à plusieurs difficultés puisqu’ils « ne savent pas où se trouve le siège de certaines compagnies.
Il semble aussi que de nombreux agents de sécurité ne savent pas et n’ont jamais été au siège de leurs employeurs. Des préposés de leurs patrons viendraient régler leurs salaires sur leur site de travail. Certains n’ont jamais vu jamais leurs fiches de paie. »
Autant de manquements sur lesquels se penche le ministère du Travail qui réfléchit à des amendements de la loi.
Coordonnées
Ministère du Travail et des Relations industrielles
Adresse : Level 1-9, Victoria House,
Corner St-Louis & Barracks Streets,
Port-Louis
Tel : 207 2600
Fax : 212 3070
Mail : mol@govmu.org
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