Agence nationale de sécurité du médicament (France) : certains médicaments contre le rhume sont à éviter

Les médicaments vasoconstricteurs par voie orale contre le rhume sont à « éviter », car ils peuvent provoquer de graves effets secondaires, a prévenu l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en France. À Maurice, aucune décision n’a encore été prise à ce sujet. Le comité de pharmacovigilance devrait se réunir au plus vite pour étudier la question.

«Des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent survenir après l’utilisation de médicaments vasoconstricteurs (pseudoéphédrine) destinés à soulager les symptômes du rhume. Le risque est très faible, mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué publié en France.

Ainsi, les médicaments à base de pseudoéphédrine, qui sont des vasoconstricteurs (médicaments dont l’action vise à désencombrer le nez), sont à « éviter », souligne l’agence. Cette précaution concerne la France pour le moment. Aucune décision n’a encore été prise pour Maurice, a fait comprendre un cadre au ministère de la Santé.

« La prochaine réunion du comité de pharmacovigilance prendra en considération le rapport de l’ANSM. L’avis d’autres organismes internationaux sera également sollicité sur le sujet, et le comité communiquera ultérieurement si les produits pharmaceutiques contenant de la pseudoéphédrine doivent être retirés du marché », a-t-on expliqué. Notre source a aussi affirmé que le comité se réunira au plus vite pour étudier la question.

En attendant, les produits concernés, qui sont disponibles à Maurice sous divers noms commerciaux, vont demeurer disponibles dans les pharmacies privées, comme l’a expliqué Ashwin Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM). « Nous sommes guidés par le Pharmacy Board, qui est un organisme de régulation. Nous allons attendre sa décision pour connaître la marche à suivre », a-t-il dit.

En France, cependant, le Collège de la médecine générale, le Conseil national professionnel d’ORL, ainsi que l’Ordre national des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens d’officine (Union de syndicats de pharmaciens d’officine et Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) s’associent à la recommandation de l’ANSM de ne pas utiliser les formes orales des médicaments vasoconstricteurs pour soulager les symptômes du rhume, une rhinopharyngite bénigne d’origine virale.

L’ANSM fait aussi remarquer que des informations récentes issues des bases de données de pharmacovigilance et de la littérature médicale font état de cas de syndromes d’encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) après la prise d’un vasoconstricteur oral contenant de la pseudoéphédrine. L’Agence a toutefois demandé une réévaluation des médicaments concernés au niveau européen, du fait que le produit est disponible dans divers pays d’Europe. La procédure a déjà commencé depuis février dernier et se poursuit actuellement.