Afzal tué et enterré à Pailles : Le cousin : «Monn fer li mem fouy trou la apre monn pik li» 

• L’épouse de la victime arrêtée pour complot

Mohammad Afzal Subdar, 31 ans, est mort assassiné d’un coup de canif en plein cœur. Cet habitant de Plaine-Verte, était porté manquant depuis le 2 juillet dernier. Recherché depuis, son cadavre en état de décomposition a été retrouvé sur les flancs d’une colline à la rue Bonnefin, Pailles, le dimanche 10 juillet.

L’auteur présumé de ce crime, Usaamah Allum Saib, 33 ans, est le cousin d’Afzal. Il est suspecté d’avoir commis ce meurtre. Cela, avec la complicité de l’épouse de la victime, avec qui il aurait entretenu une liaison extraconjugale. Les deux sont passés aux aveux. « Monn dir li ena Rs 200 000 pou tire anba la ter. Monn fer li mem fouy trou la. Kan fini monn pik li », a reconnu le suspect.

C’est à la suite des informations de la part de la Criminal Investigation Division de Port Louis Nord, menée par l’inspecteur Goorye, que cette affaire a pu être élucidée. Le 3 juillet dernier, la mère de Mohammad Afzal Subdar, habitant à la rue Maurice Poupard à Plaine-Verte, s’est rendue à la police pour signaler sa disparition. Il était sorti de la maison depuis le samedi 2 juillet, mais n’avait plus donné signe de vie.
Les enquêteurs ont interrogé le voisinage sans succès. Puis, ils se sont intéressés à Muniirah Bibi Areefa Mukada, 22 ans, l’épouse du disparu. Samedi soir, les enquêteurs se sont rendus au domicile de celle-ci à Plaine-Verte. Conduite dans les locaux de la CID de Port Louis Nord, la jeune femme a été pressée de questions. Au bout d’un moment, elle a fini par révéler ce qui s’est passé.

Dans sa version des faits aux enquêteurs, Areefa Mukada a expliqué que depuis un moment, son couple battait de l’aile. Elle a fini par se séparer de lui vers septembre de l’année dernière. Toutefois, sa maison se trouve à seulement quelques mètres de celle de son époux. Elle aurait alors commencé à fréquenter en cachette le cousin de son mari. Son époux, dit-elle, continuait à l’importuner. Le 28 février dernier, elle a consigné une plainte pour violence domestique contre lui. Selon la jeune femme, ce dernier l’avait accusée d’infidélité, puis l’avait rouée de coups devant sa porte, avant de lui voler Rs 300. 

Lasse de ce conflit, elle en a fait part au cousin de son époux. « Enn zour nou ti pe koze ant nou. Monn dir li koma mo misie pe kontinie fer avek mwa. Linn dir mwa nou fini ar li », a relaté celle-ci aux enquêteurs de la CID de Port Louis Nord. Elle a ainsi balancé le nom de son amant présumé, Muhammad Usaamah Allum Saib, âgé de 33 ans. Ce dernier habite à Saint-Pierre. Cependant, elle nie avoir donné des instructions pour en finir avec son époux.

La police de la localité a été alertée. Les enquêteurs ont alors su que le suspect qu’ils recherchaient depuis vendredi est sous les verrous. En effet, sa mère avait consigné une déposition pour violence domestique à son encontre. Samedi matin, il avait comparu devant la Bail and Remand Court pour ce délit et avait été maintenu en cellule policière. Ils ont alors interrogé le suspect sur cette présente affaire de disparition. 

Usaamah Allum Saib a alors reconnu son implication dans la disparition et le meurtre d’Afzal Subdar. Les limiers de la Major Crime Investigation Team ont été alertés. Lors de son interrogatoire tard dans la nuit, le cousin est revenu en détail sur cette affaire. Il a raconté que le samedi 2 juillet, soit le jour de la disparition, il était à motocyclette et a rencontré la victime. Il lui a alors fait part qu’il avait besoin de son aide pour un travail. « Monn dir li ena Rs 200 000 anba la ter kot montagn Pailles ek ki pe bizin fouye », a-t-il avoué. C’est ainsi que les deux hommes se sont rendus à la rue Bonnefin, Pailles. Le lieu se trouve à au moins deux kilomètres loin de toute habitation. 

Une fois sur place, il a montré à Afzal Subdar où il devait fouiller. La victime ne se doutait guère qu’il creusait sa propre tombe. « Linn fouye, monn donn li enn kout min. Kan fini monn pran enn kanif monn pik li ». Son cousin s’est alors effondré dans la fosse qu’il venait de fouiller lui-même. « Monn anter li », a expliqué le suspect. 

Après avoir obtenu les aveux, les limiers de la CID de Port Louis, ceux de la MCIT, les éléments de la Special Mobile Force, les policiers de Pailles, se sont rendus sur le lieu du crime aux petites heures dimanche. Le médecin légiste, Prem Chamane, s’y était rendu également. Sur les indications du suspect, les policiers se sont dirigés dans les buissons où le corps a été enterré. C’est ainsi qu’ils ont découvert un cadavre en décomposition. Déterré, le corps a été conduit à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Afzal Subdar a été identifié par ses proches. 

Accompagné des enquêteurs, le suspect a été conduit à son domicile à Saint-Pierre dimanche. Les limiers ont saisi l’arme du crime, les vêtements qu’il portait le jour du meurtre et ont aussi remorqué la motocyclette utilisée le samedi 2 juillet. 

Présentés devant la Bail and Remand Court, l’épouse répond d’une charge provisoire de complot pour commettre un crime, alors que le cousin a été inculpé provisoirement de meurtre. Ils demeurent en cellule policière. L’autopsie a révélé que l’arme tranchante a atteint la victime au cœur.

Les proches de la victime sous le choc

À la rue Maurice Poupard, Plaine-Verte, au domicile de la victime, les proches sont remontés. « Comment a-t-elle pu participer dans cette affaire ? Ils étaient séparés, mais elle continuait à venir voir Afzal, car elle habite à deux pas d’ici. Après cette disparition, elle a même osé venir demander des nouvelles, alors qu’elle savait ce qui s’était passé », fulmine un membre de la famille. 

Pour Ziyad, le frère de la victime, c’est une grande perte. « Enn gran zour fet, Bakrid, zour Qurbani, perdi mo frer. Li triss. Li ti enn bon dimounn. Selman li ti abitie gayn diskisyon ek so madam », reconnaît ce dernier. 

Les funérailles de la victime ont eu lieu dimanche après-midi. Il laisse derrière lui trois enfants, des jumeaux âgés de cinq ans et un enfant de deux ans.