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Afrique du Sud: possible libération conditionnelle d'Oscar Pistorius

Oscar Pistorius

L'ex-champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius, condamné pour le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp il y a dix ans, pourrait être fixé dès vendredi sur son éventuelle libération conditionnelle.

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Une commission ad hoc s'est réunie dans la matinée à la prison d'Atteridgeville, près de Pretoria, où il est détenu. L'ex-athlète aujourd'hui âgé de 36 ans, condamné à plus de treize ans de réclusion, devait y défendre son cas.

La loi sud-africaine prévoit qu'un condamné pour meurtre puisse bénéficier d'une libération anticipée une fois la moitié de sa peine écoulée.

Les parents de Reeva Steenkamp, qui était mannequin, sont opposés à sa libération anticipée, estimant qu'Oscar Pistorius n'a jamais dit la vérité.

"Je ne crois pas son histoire", a déclaré visiblement éprouvée la mère, June Steenkamp, aux journalistes se pressant autour de la voiture dans laquelle elle est arrivée à la prison, pour participer à l'audience de la commission.

Elle n'a pas témoigné en face du meurtrier de sa fille, la commission ayant décidé d'entendre ce dernier dans un deuxième temps, a précisé son avocate Tania Koen.

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"Nous avons été informés qu'une décision serait prise dans le courant de la journée", a affirmé l'avocate vers midi, alors que l'audience se poursuivait. Mais un porte-parole de l'administration pénitentiaire a nuancé un peu plus tard que "cela pourrait arriver aujourd'hui ou un autre jour".

L'audience est un moment "douloureux" pour les parents de la victime qui vivent "une condamnation à perpétuité" depuis la mort violente de leur fille, a déclaré Me Koen. "Elle leur manque chaque jour".

Ils "estiment qu'il ne devrait pas être libéré" car "il n'a montré aucun remords et il n'est pas réhabilité, car s'il l'était, il aurait été honnête et aurait raconté la véritable histoire de ce qui s'est passé cette nuit-là", a-t-elle insisté.

La commission est chargée de "déterminer si l'objectif de l'emprisonnement a été atteint", avait expliqué l'administration pénitentiaire, en examinant le comportement du détenu, son état physique et mental ainsi que le risque de récidive.

En cas de refus de sa libération, Oscar Pistorius pourra réclamer un réexamen de sa demande.

Saga judiciaire 

Aux premières heures de la Saint-Valentin, le 14 février 2013, Pistorius tire avec un fusil à travers la porte de la salle de bain de sa chambre. Reeva Steenkamp, 29 ans, venue passer la nuit chez lui à Pretoria, est tuée de quatre balles.

Riche, célèbre, le sextuple champion paralympique était entré un an plus tôt dans la légende du sport en s'alignant avec les valides aux 400 mètres des Jeux olympiques de Londres, une première pour un double amputé.

"Blade Runner", son surnom en référence à ses prothèses de carbone, est arrêté au petit matin. Il plaide la méprise, explique avoir cru qu'un cambrioleur était parvenu à s'introduire dans sa résidence ultra-sécurisée.

Lors de son procès, retransmis en direct à la télévision pendant huit mois en 2014, l'ex-star apparaît en pleurs, vomissant même à la lecture du rapport d'autopsie. Il écope de cinq ans de prison pour homicide involontaire.

Le parquet trouve la justice trop clémente et fait appel pour réclamer une condamnation pour meurtre. La saga judiciaire tient les médias en haleine et le monde se passionne pour cette affaire hors norme.

En appel, Pistorius se présente devant les juges sur ses moignons. Un psychologue appelé par la défense décrit un homme "brisé". Il est condamné à six ans d'emprisonnement pour meurtre.

Le parquet estime encore la peine insuffisante. En 2017, la Cour suprême d'appel le condamne à 13 ans et 5 mois de prison. Lâché par ses sponsors, ruiné, l'idole déchue vend sa maison pour payer ses avocats.

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© Agence France-Presse

 

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