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Affligées par la perte de plusieurs membres en raison de la Covid-19 : la douleur des familles brisées

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Elles ont perdu plusieurs membres de leurs familles en l’espace de quelques jours, voire quelques heures. Ils ont tous été emportés par la Covid-19. Témoignage de quelques familles déchirées qui peinent à se construire un lendemain.

Le couple Wasoodeho et Taravye Luximon au temps des jours heureux.
Le couple Wasoodeho et Taravye Luximon au temps des jours heureux.

Vishal, le fils du couple Wasoodeho et Taravye Luximon : « C’est un deuil qui nous prendra du temps »

Le départ du couple Wasoodeho et Taravye Luximon vers la mi-novembre a plongé toute la famille dans une profonde tristesse. Le couple est décédé en moins de deux jours à l’hôpital Victoria de Candos. Wasoodeho, le père de famille, est décédé le lundi 15 novembre et son épouse Taravye a rendu l’âme le mercredi 17. 

Vishal Luximon, le benjamin de la famille, avance que la situation est « très dure ». « Certains membres de la famille arrivent difficilement à remonter la pente, y compris moi-même. Les jours se suivent et se ressemblent. Nos journées se ponctuent par des pleurs et une dure réalité. Nous avons beau nous retenir, mais nos larmes coulent volontairement. Pour faire le vide, nous sortons prendre l’air dans un lieu public. Cependant, il y a énormément de choses qui nous ramènent à nos parents. À l’exemple, d’une nourriture, une chanson, un lieu public, leur maison… C’est ainsi que nous sommes très vite envahis par cette perte insurmontable », pleure Vishal Luximon. 

Notre interlocuteur raconte que « pas plus tard que le 1er décembre, j’ai pleuré à chaudes larmes en pensant à mon père. S’il était encore en vie, il aurait fêté ses 74 ans dimanche dernier. J’ai pleuré pour la énième fois en pensant à ma mère. Nos parents nous manquent tellement ». Cet homme de 45 ans reconnaît que le deuil de ses parents disparus lui prendra « énormément de temps ». 

Le plus chagrinant, fait comprendre Vishal Luximon, est de réaliser que nul n’a pu tenir nos parents dans leurs bras. « Les mots nous manquent pour décrire ce dont nous sommes en train de vivre et de ressentir. Nous avons l’impression qu’une partie de nous a été arrachée. Nos parents nous manquent à un point inexplicable. Nous avons l’impression que même le temps ne pourra jamais combler cette tristesse », sanglote-t-il.

Chundunee Jokhonah et Lovena Faikoo sont toutes deux décédées à l’hôpital ENT de Vacoas.
Chundunee Jokhonah et Lovena Faikoo sont toutes deux décédées à l’hôpital ENT de Vacoas.

Deeptee, sœur de Lovena Faikoo et fille de Chundunee Jokhonah : « Pourquoi la vie est-elle aussi injuste ? »

En l’espace de sept mois, Deeptee a perdu sa mère, Chundunee Jokhonah, et sa sœur, Lovena Faikoo. Elles sont toutes deux décédées à l’hôpital ENT de Vacoas. Si Chundunee Jokhonah, 53 ans, est décédée en avril 2021, cependant sa fille est partie sur la pointe des pieds en novembre de la même année. Les deux victimes laissent derrière elles une famille déchirée qui peine à faire leur deuil. 

Deeptee, 24 ans, raconte que les membres de la famille sont anéantis. « Tout a été débalancé du jour au lendemain », pleure-t-elle. « C’est une épreuve très difficile. Je ne souhaite à personne de vivre cette situation. Quand ma maman était encore en vie, c’était elle qui faisait les tâches ménagères. Lorsqu’elle est décédée, c’est ma sœur Lovena qui s’occupait de nous. Le départ de ma sœur, en novembre, des suites de la Covid-19, a tout chamboulé. C’est ainsi que du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés sans gouvernail », confie Deeptee. Désormais, dit-elle, tout le monde doit s’entraider pour les tâches ménagères, entre autres. 

Cette employée d’hôtel avance que ce sont surtout les images qui ramènent son frère aîné et son père aux deux victimes. D’ailleurs, la famille envisage de reconvertir la chambre de Lovena Faikoo en un espace visant à rendre hommage aux victimes. Les murs, fait comprendre Deeptee, seront bientôt tapissés de photos. C’est notre moyen, poursuit-elle, d’honorer la mémoire de nos disparus. « Pas un jour ne passe sans que nous pensions à elles. Je me demande pourquoi la vie est-elle aussi injuste ? », pleure Deeptee. 

Shyam Gukhool est décédé le 18 novembre à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr. A.G Jeetoo.
Shyam Gukhool est décédé le 18 novembre à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr. A.G Jeetoo.

Il perd son oncle Shyam Gukhool et sa mère Marane Calcutta en l’espace de 24 heures - Joey : « Leur disparition a laissé de profondes cicatrices dans nos vies »

Joey Calcutta avance qu’il est dur de perdre une mère et un oncle en 24 heures d’intervalle. Alité depuis 30 ans, Shyam Gukhool, 53 ans, est décédé le 18 novembre à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr. A.G Jeetoo, à Port-Louis. Sa sœur, Marane Gukhool, 60 ans, est décédée le lendemain à l’hôpital ENT de Vacoas.

Shyam Gukhool était très proche de sa mère Marane Gukhool. Il confie que sa famille fait énormément d’efforts afin de pouvoir faire le deuil des deux victimes. « L’un est en train de consoler l’autre », rappelle Joey Calcutta. Mais le présent les ramène bien souvent dans le passé. Un passé qui fait très mal.  

« Nous essayons de remonter graduellement la pente, mais nous sommes hantés par les souvenirs. Notre mère Marane et notre oncle Shyam nous manquent énormément. Croyez-moi, c’est dur d’accepter une telle perte », confie Joey Calcutta. « Et même jusqu’à maintenant, il m’est difficile de penser que ma mère n’est plus de ce monde. Parfwa kan mo rant lakaz dan tanto, mo abitie krye li. Kan mo pa tann li reponn, lerla mo realize li nepli la », pleure-t-il. 

Pour essayer de surmonter la situation, les membres de la famille meublent leur temps dans des tâches ménagères. « Cependant la disparition de notre mère et de notre oncle a laissé des cicatrices profondes dans nos vies », poursuit-il.

Le plus dur, indique Joey Calcutta, sera lors des célébrations des fêtes de fin d’année. « C’est sûr et certain que l’absence de ma mère et de mon oncle sera ressentie pour la Noël et le Nouvel An », conclut-il. 

Marane Gukhool est décédée le lendemain à l’hôpital ENT de Vacoas.
Marane Gukhool est décédée le lendemain à l’hôpital ENT de Vacoas.

 

 

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