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Affligé par le décès de sa concubine et de son fils - Jordan Albert : «Mone desoler ek la vie»

Les funérailles de Stéphanie Maurice et de son fils, David, auront lieu ce mecredi. Le compagnon de la victime, Jordan Albert.

Il a perdu goût à la vie, n’arrive pas à fermer l’œil ou à manger. Jordan Albert est affligé par le décès de son fils David, âgé d’une année, survenu samedi dernier et de sa concubine, Stéphanie deux jours après. Celle-ci a accouché prématurément d’un garçon qui est actuellement aux soins intensifs. Les funérailles de la mère et de l’enfant auront lieu ce mercredi après-midi. 

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C’est à son domicile à la rue Descarrière, Roche-Bois, que nous sommes allés à la rencontre de Jordan Albert, hier mardi 8 mars. Une tente a été aménagée pour accueillir les proches et amis venus rendre un dernier hommage à Stéphanie Maurice et son fils David. Les deux ont rendu l’âme à deux jours d’intervalle. Ce jeune père de 27 ans est toujours sous le choc. Il n’arrive pas à croire qu’il ne verra plus sa concubine et leur fils. 

Il est impossible de rester de marbre devant cet enfant dans les bras de sa mère. On a l’impression qu’ils dorment paisiblement. Pourtant, la réalité est tout autre. Jordan Albert essaye tant bien que mal de ne pas pleurer. Les récents événements défilent en boucle dans sa tête. Visiblement, il est moralement épuisé. « Mo latet fatigue. Mo pa pe capav manzer boir ek dormi. Mo pa a laise ditou. Ceki mo pe passer bien dir. Mo pa ti atan pou perdi mo madame ek mo zenfan en lespace de zour. Mone desoler ek la vie mais mo bizin viv pou mo garcon ki fek ne », se lamente ce maçon de profession.

Il aurait tout donné pour remonter le temps et revoir Stéphanie et David qui n’est pourtant pas son fils biologique. « Quand j’ai connu ma compagne, elle avait déjà eu David qui était alors âgé de deux mois. Mais je l’ai élevé comme mon propre enfant. On s’aimait beaucoup. Il respirait la joie de vivre même s’il ne pouvait pas rire à cause de son problème de santé. Il aimait jouer.  Stéphanie était enceinte de huit mois et on était très heureux d’agrandir notre famille. Voilà que tous nos rêves sont partis en éclats », se désole notre interlocuteur.

Le père éploré parle de négligence médicale

Le calvaire du couple a commencé il y a environ trois mois, quand il a appris que David souffrait d’un problème respiratoire. L’enfant devait subir une opération en Inde. « David avait une grosseur à la gorge. On l’alimentait à travers un tube en attendant l’intervention chirurgicale, car il devait prendre du poids et atteindre les 10 kilos. Entre-temps, il suivait ses traitements à l’hôpital de Candos », relate le père meurtri. 

Puis, tout bascule le samedi 26 février dernier. L’état de santé de David a commencé à se détériorer. Malgré ses multiples va-et-vient à l’hôpital, il n’a pas survécu. « Pendant une semaine, on l’a emmené à l’hôpital pour recevoir des soins. Mais à chaque fois les médecins nous ont dit que notre fils se portait bien. Puis, le samedi 5 mars dernier, il a rendu l’âme à l’hôpital. Pour nous, il y a eu négligence médicale », fait ressortir Jordan Albert.

Une autopsie a été pratiquée le lundi 7 mars par le médecin légiste, Dr Chamane. Le docteur de la famille de David, Dr Rambarrun était aussi présent. La cause du décès a été attribuée à une septicémie. Afin de faire toute la lumière sur la mort de l’enfant, Dr Rambarrun est d’avis qu’une enquête est nécessaire. 

Le choc du décès précipite Stéphanie vers l’au-delà 

Jordan Albert était accompagné de sa concubine Stéphanie Maurice quand David a poussé son dernier souffle. « J’étais dans une salle lorsque le médecin m’a dit que mon fils n’a pas survécu. Ma femme était à l’extérieur. Je ne savais pas comment m’y prendre pour l’annoncer que David n’était plus, car elle était enceinte. Nous sommes rentrés à la maison. Elle était anéantie et sous le choc. Elle a beaucoup pleuré. Plus tard, elle a commencé à se sentir mal. On l’a transporté à l’hôpital du Nord vers 22h00 où elle suivait son traitement », poursuit notre interlocuteur. 

Admise en salle de travail, Stéphanie a mis au monde son fils par césarienne à 2 h 30 le 6 mars. Elle a été ensuite transférée à l’unité des soins intensifs. « Avant sa césarienne, j’ai pu lui parler sans savoir que c’était la dernière fois que je la voyais vivante. Elle m’a demandé de prier pour elle et notre enfant. Le lendemain, quand je suis revenue à l’hôpital, elle était aux soins intensifs, de même que notre fils », confie Jordan. Il ajoute : « Le lundi, je suis allée la voir, mais elle avait déjà rendu l’âme. On était fous amoureux. Je voulais tout faire pour elle et nos enfants et assurer leur avenir. Désormais, je suis complètement perdu, surtout que j’ai appris que notre bébé est dans un état critique. Il y a de l’eau dans sa tête. Je ne l’ai pas encore vu.  J’ai l’impression de vivre un cauchemar éveillé », avoue-t-il, bouleversé. 

Jordan n’a plus que ses yeux pour pleurer. Seul point positif, il peut compter sur le soutien indéfectible de sa famille et de celle de Stéphanie dans cette pénible épreuve. Il leur est reconnaissant. 

Dr Chamane, en présence du Dr Rambarran, a pratiqué l’autopsie sur la défunte. Celle-ci est décédée suite à un choc hypovolémique caractérisé par une diminution aiguë du volume intravasculaire. Jordan Albert et la famille de Stéphanie envisagent de porter plainte pour négligence médicale.

 

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