L’Independent Commission against Corruption (Icac) mobilise, depuis samedi matin, trois de ses équipes à l’aéroport de Plaisance et à d’autres points stratégiques. Leur mission : s’assurer qu’Alvaro Sobrinho ne quitte pas le pays.
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Les enquêteurs détiendraient des informations selon lesquelles l’homme d’affaires angolais tenterait de quitter le territoire. Des billets d’avion ont été réservés au nom d’Alvaro Sobrinho pour le samedi 25 août et le dimanche 26 août, à travers Online Check-In.
De gros moyens ont été déployés à plusieurs endroits stratégiques, notamment à l’aéroport. Les enquêteurs veulent empêcher qu’Alvaro Sobrinho ne quitte le pays avant la fin de son interrogatoire, qui devrait s’étaler sur au moins trois jours additionnels. Dans l’éventualité où l’homme d’affaires angolais fasse une tentative, il sera arrêté par l’Icac elle-même, sans l’aval de la police, comme le stipule l’article 53 de la loi.
Faisant l’objet d’une enquête de plusieurs volets – notamment l’acquisition d’appartements de luxe au Royal Park à Balaclava, ainsi que la demande de permis auprès du Board of Investment–, Alvaro Sobrinho intéresse aussi la commission anticorruption sur une éventuelle « Réduit Connection ».
Sa relation avec l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, sera notamment passée au crible. L’homme d’affaires devrait aussi s’expliquer sur son rôle au sein du Planet Earth Institute, sur ses investissements dans la société Vango Property Ltd et concernant la mise sur pied d’un plan d’investissement de Rs 1 milliard à Maurice dans le secteur financier. Les enquêteurs veulent savoir si l’Angolais a bénéficié de faveurs de la part de l’ancienne présidente de la République ou vice versa.
Dans la matinée du samedi 25 août (voir hors-texte), Alvaro Sobrinho est arrivé aux locaux de l’Icac en compagnie de son homme de loi, Me Moorari Gujadhur. Il a été longuement interrogé sur les circonstances entourant sa venue à Maurice. Les enquêteurs veulent établir qui a été le Contact Point d’Alvaro Sobrinho et qui l’a encouragé à mettre les pieds au pays.
Jeudi, l’Icac a placé l’homme d’affaires angolais sous surveillance rapprochée, après avoir reçu des informations du Passport and Immigration Office. Des éléments de la commission anticorruption sont postés en permanence à l’aéroport et à d’autres lieux stratégiques en vue de s’assurer que le pays ne vive pas un autre épisode à la « Christophe Caterino ».
Connexions politiques épluchées
C’est muni d’une mallette, arborant un sourire et en lançant « Thank You » aux journalistes présents qu’Alvaro Sobrinho a quitté les locaux de l’Icac le samedi 25 août. Son interrogatoire était surtout axé sur ses connexions politiques à Maurice.
Les enquêteurs ont voulu avoir des détails et le nom des politiciens avec lesquels l’homme d’affaires aurait était en contact à Maurice. L’interrogatoire de samedi portait également sur les investissements faits par Alvaro Sobrinho et sur ses sociétés basées au pays. Selon les informations glanées par l’Icac, au moins trois personnes de la sphère politique seraient liées à l’Angolais dans sa démarche de venir faire des investissements à Maurice.
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