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Affaire Showkutally Soodhun - Vivay Kanum Pursun : «Je me suis senti en danger»

vivay kanum Le témoin a confirmé que Showkutally Soodhun a tenu des propos à relent communal.

L’habitant de Bassin à Quatre-Bornes, Vivay Kanum Pursun, a déclaré en cour intermédiaire le mercredi 6 mars 2019 avoir été contraint de donner une déclaration à la police afin d’incriminer Xavier-Luc Duval pour exonérer Showkutally Soodhun. Il témoignait dans le cadre du procès intenté à l’ex-No 4 du gouvernement pour avoir tenu des propos à relent communal.

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«Monn oblize parski monn santi mo lavi an danze… », a déclaré Vivay Kanum Pursun en cour intermédiaire dans le sillage du procès intenté à l’ex-ministre des Terres et du Logement, Showkutally Soodhun. Le témoin a souligné qu’il a été contraint de donner une déclaration à la police afin d’incriminer Xavier-Luc Duval pour exonérer Showkutally Soodhun.

Lors de son témoignage en cour, Vivay Kanum Pursun dit avoir donné une déclaration au Central Criminal Investigation Department (CCID) le 10 novembre 2017 concernant les propos à relent communal qu’aurait tenus Showkutally Soodhun lors d’une réunion le 17 juillet 2017 avec l’association « Regroupement de Bassin » et qui avaient été répercutés dans la presse.

Toutefois, le 20 novembre 2017, Vivay Kanum Pursun retourne au CCID pour donner une nouvelle déclaration. « Mo ti bizin fair enn façon mo sorti ladan. I felt I was kidnapped… », a souligné l’habitant de Bassin. Le 24 novembre 2017, il jure un affidavit pour relater la chronologie des faits l’ayant poussé à changer sa déclaration. Il fait ainsi état des pressions qu’il aurait subies de la part de « certaines personnes » afin d’incriminer le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval pour exonérer Showkutally Soodhun.

Il dit avoir reçu un appel téléphonique d’un officier du CCID, le 20 novembre 2017, lui intimant que sa présence aux Casernes centrales était requise pour donner un complément d’enquête.

Nouvelle version

Le même jour, Vivay Kanum Pursun explique qu’il est allé à la rencontre de son beau-frère. Cette fois, il est contraint à prendre place à bord d’une voiture de maître de couleur grise. Il conclut qu’il s’agit d’une machination pour venir en aide à Showkutally Soodhun et ses doutes se confirment lorsque le conducteur de la voiture grise lui demande de revenir sur sa déclaration.

Craignant pour sa sécurité, Vivay Kanum Pursun explique qu’il a été forcé de donner une nouvelle déclaration. Toutefois, il contourne les faits sans pour autant incriminer Xavier-Luc Duval.

Une fois cette étape franchie, les protagonistes se seraient rendus chez le conducteur de la voiture grise à Carreau Laliane à Vacoas, où il est informé que sa nouvelle version ne contient pas d’éléments pour arrêter Xavier-Luc Duval et exonérer Showkutally Soodhun. Malgré cela, il ne se rendra pas aux Casernes centrales pour modifier une nouvelle fois sa déclaration.

Suite à l’interrogatoire de Vivay Kanum Pursun par l’avocat de la poursuite, Me Medhi Manrakhan, Me Ravind Chetty, Senior Counsel, avocat de Showkutally Soodhun, a demandé un renvoi pour parcourir l’affidavit du témoin. Le contre-interrogatoire de Vivay Kanum Pursun est prévu pour le 8 mai 2019.

D’autre part, lors de son témoignage en cour, Vivay Kanum Pursun a confirmé que Showkutally Soodhun avait tenu des propos à relent communal lors d’une réunion le 17 juillet 2017 au siège du ministère des Terres et du Logement. Le témoin a ajouté qu’à un certain moment, la réunion est devenue houleuse suite à une altercation entre l’ex-ministre et un des conseillers de la mairie de Quatre-Bornes. Le témoin devait aussi souligner que Showkutally Soodhun leur a demandé de rembourser l’argent qui a été dépensé et qu’il considérerait alors de changer le lieu où les maisons devaient être construites.

Nad Sivaramen à la barre

Par ailleurs, les dépositions de Showkutally Soodhun ont été lues et produites en cour lors de la séance. L’ex-ministre a nié avoir tenu des propos à relent communal au cours de la réunion du 17 juillet 2017 avec l’association « Regroupement de Bassin ». Il a soutenu qu’il n’y avait aucun incident au cours de la réunion et qu’il était présent pour écouter les doléances des habitants de Bassin.

Nadarajen Sivaramen, le directeur des publications à La Sentinelle, a aussi été appelé à la barre. Ce dernier a été interrogé sur sa rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, le 7 novembre 2017. Il était accompagné de son collègue, Axcel Cheney. Le témoin affirme qu’ils ont remis un enregistrement au chef du gouvernement pour que ce dernier prenne des actions à son niveau. « Nous pensions que le contenu de l’enregistrement pourrait endommager le tissu social du pays. Et aussi parce qu’il concernait un des seniors ministers », a déclaré Nadarajen Sivaramen à une question de la poursuite sur pourquoi ils se sont tournés vers le Premier ministre et non à la police.   


Vivay Kanum Pursun réclame une protection policière

Après son témoignage en cour, Vivay Kanum Pursun dit craindre pour sa vie. Il a réclamé une protection policière à la cour. La magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing devait lui affirmer que la cour n’est pas en mesure d’entretenir une telle demande et que c’est la poursuite ou son avocat qui doit faire le nécessaire. Me Akil Bissessur, qui agissait comme « watching brief » pour le témoin, a ainsi déclaré qu’il fera le nécessaire.

 

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