La thèse de paiements excédentaires par Burmeister & Wain Scandinavian Contractor s’était confirmée avec Bertrand Lagesse et PAD CO Ltd. Le premier nommé, dont les biens font l’objet d’un Attachment Order depuis le mardi 17 novembre 2020, aurait perçu Rs 42 millions tandis que le second aurait empoché Rs 49 millions.
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L’Independent Commission against Corruption (Icac) amorce la seconde étape dans son enquête sur les dessous-de-table que Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) aurait versés à des « officiels mauriciens » pour le contrat qu’elle a obtenu du Central Electricity Board (CEB) pour le remplacement de deux vieux moteurs Pielstick à la centrale de Saint-Louis. Les biens du consultant de la firme danoise, Bertrand Lagesse, font l’objet d’un Attachment Order depuis le mardi 17 novembre 2020. Il est soupçonné d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. Il ne pourra pas se séparer de ses biens, ni jouir de ses comptes bancaires.
Le patron de PAD CO
Un ordre similaire devrait également être émis contre l’autre protagoniste dans cette affaire, Phillipe Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun. Le patron de PAD CO, qui a été le principal sous-traitant pour tous les contrats que BWSC a obtenus du CEB, a lui aussi été inculpé de blanchiment d’argent par l’Icac. Alors que Bertrand Lagesse est accusé d’avoir perçu illégalement Rs 42 millions à travers sa société AMB Lagesse Business and Engineering Consultancy, il est reproché à Phillipe Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun d’en avoir empoché Rs 49 millions.
Le premier nommé n’a pu présenter de documents établissant le travail qu’il a fourni à BWSC même si cette somme représente tout de même sa commission de 1 % sur le montant total du contrat pour le projet Saint-Louis. Un paiement excédentaire de Rs 49 millions a, lui, été établi par les enquêteurs au profit de PAD CO à travers les virements de Rs 149 millions faits entre 2016 et 2017. Cette somme ne correspond pas aux travaux menés à la centrale de Saint-Louis, d’après les documents de BWSC saisis au CEB. Ce qui laisse penser à l’Icac qu’il aurait servi à graisser des pattes, d’autant que des détails des appels d’offres lui étaient transmis à l’avance.
Des contacts ont déjà été pris au Danemark pour tirer cette affaire au clair, car l’Icac n’a toujours pas déterminé le montant exact des pots-de-vin versés aux « officiels mauriciens ». Il devrait se « cacher » dans la variation de Rs 700 millions entre le montant des coûts mentionné dans le premier appel d’offres et celui indiqué dans le second et à la suite de quoi BWSC a raflé le contrat visant à installer de nouveaux moteurs Wärstilä à la centrale de Saint-Louis. Il restera également à l’Icac d’établir si une partie de cet argent a été remise à l’ex-n°2 du gouvernement Ivan Collendavelloo et l’ancien chef de l’opposition Paul Bérenger.
Second appel d’offres
La commission anticorruption a déjà passé en revue les documents du second appel d’offres pour comprendre pourquoi d’autres spécifications techniques y ont été ajoutées, notamment pour des « upgrades » qui se montent à Rs 280 millions. Des vérifications sont toujours en cours pour déterminer si des améliorations ont réellement été apportées au projet initial. Les « liens politiques » de PAD CO sont aussi passés au crible, notamment à travers les travaux qu’elle a faits pour certains hommes politiques et autres décideurs.
Cette enquête a été diligentée après que la Banque africaine de développement a été mise au parfum par BWSC des agissements au sein de son département de marketing dirigé par Martin Kok Jansen. Ce dernier avait ses entrées au CEB comme dans certains ministères. Il avait même assisté à la cérémonie d’ouverture de la nouvelle centrale dotée des moteurs Wärstilä.
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