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Affaire Roches-Noires - Kalindee Bhanji : «J’ai subi beaucoup de pressions de la police»

Kalindee Bhanji et L’ACP Yeshwantdev Cally Kalindee Bhanji a fondu en larmes en cour et L’ACP Yeshwantdev Cally a témoigné.

Kalindee Bhanji, l’ancienne Permanent Secretary au bureau de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, dit avoir subi beaucoup de pressions et de harcèlement. Elle a témoigné en cour intermédiaire, le jeudi 13 décembre, dans le procès intenté à Navin Ramgoolam et deux anciens hauts gradés de la police dans l’affaire Roches-Noires.

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«There was a lot of pressure at that period, especially from the police. I was troubled and disturbed. I do not recall the content of my statement. Not only police but Icac also were on my back. Several people questioning me… It was harassment. All this affected my health…». C’est une Kalindee Bhanji en larmes qui a tenu ces propos en cour intermédiaire. L’ex-Permanent Secretary au bureau de l’ex-Premier ministre, Navin Ramgoolam, témoignait dans le sillage du procès intenté au leader du Parti travailliste et aux deux anciens hauts gradés de la police, Rampersad Sooroojebally et Dev Jokhoo. L’affaire a été ajournée au 24 janvier 2019.

Oubli

Kalindee Bhanji a déclaré avoir oublié de nombreux détails des événements. Cela lors de son interrogatoire par la poursuite. L’ancienne Secrétaire permanent a notamment été interrogée sur l’achat d’un cellulaire et qui a été attribué à Navin Ramgoolam. Or, le témoin a déclaré qu’elle ne se rappelle plus ce qui s’est passé à cette période. Confrontée à sa déposition datant du 5 février 2015, où elle avait déclaré que suite à une requête de Navin Ramgoolam, un téléphone portable avait été acheté et attribué au Premier ministre lui-même, Kalindee Bhanji a fondu en larmes en cour.

« I am sure I spoke the truth, but I have no control on what was being noted down. I was being dragged out from the office without lunch to give statement for 4 to 5 hours...», a déclaré Kalindee Bhanji en sanglots. Elle a affirmé que son rôle se limitait uniquement à approuver la demande pour acheter un téléphone portable.

À plusieurs reprises, la poursuite a tenté de formuler une motion dans le but de déclarer Kalindee Bhanji comme un « hostile witness ». Cependant, la cour n’a pas accédé à la requête. « It is clear that the witness is refusing to answer to the questions of the prosecution. She is unwilling to tell the truth. Prosecution has no alternative than to move that the witness be treated as hostile…», devait insister Me Mohana Naidoo. Propos qui a suscité une réaction de la défense qui a soutenu qu’elle contestera toute demande de renvoi.

« The witness is answering. We cannot treat her as hostile when she is not giving answers that you (Me Mohana Naidoo) want. Please proceed…», a répliqué le magistrat Raj Seebaluck.

La poursuite a finalement abandonné sa motion pour traiter le témoin d’hostile. Elle avait aussi envisagé de reporter à plus tard l’interrogatoire du témoin en question. Toutefois, face à l’objection de la défense, la poursuite a déclaré qu’elle en avait fini avec Kalindee Bhanji et souhaite auditionner un autre témoin.

Rencontre à Rivière-du-Rempart

L’assistant-commissaire de police Yeshwantdev Cally est le deuxième témoin entendu lors de la séance de jeudi. Il a maintenu avoir conversé avec l’ancien haut gradé, Rampersad Sooroojebally, dans la matinée du 3 juillet 2011. Ce dernier l’aurait sommé de le rencontrer à Rivière-du-Rempart. Selon l’ACP, ils se sont rencontrés au poste de police de Rivière-du-Rempart et il a suivi Rampersad Sooroojebally jusqu’à Roches-Noires.

« C’est là qu’il m’a dit qu’il s’est passé quelque chose de grave et que nous devons prendre toutes les actions nécessaires », souligne l’ACP Cally. Le témoin a souligné que c’est Rampersad Sooroojebally qui a présenté Rakesh Gooljaury comme étant la victime du vol.

D’autre part, Me Narghis Bundhun, Senior Counsel, l’avocate de Rampersad Sooroojebally, a confronté le témoin aux relevés téléphoniques de son client. Or, selon l’avocate les données des stations de relais démontrent que l’ex-haut gradé était présent à Rose-Hill à l’heure où l’ACP Cally dit avoir rencontré Rampersad Sooroojebally à Rivière-du-Rempart. Le témoin a maintenu ses dires.

L’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam et deux anciens hauts gradés de la police, Rampersad Sooroojebally et Dev Jokhoo, sont accusés d’avoir ourdi un complot pour que l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury fasse une fausse déposition à la police. Cela, après le vol perpétré au bungalow de l’ancien Premier ministre à Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Ils plaident non coupable.

 

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