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Affaire Reward Money : libéré, le SP Jagai interdit d’approcher témoins et suspects

Le SP Ashik Jagai a été libéré sous caution mardi après 20 jours de détention.

Vingt jours après son arrestation dans l’affaire Reward Money, le surintendant de police Ashik Jagai a retrouvé la liberté sous caution. Mais le tribunal lui interdit strictement d’approcher les témoins et les suspects, le plaçant sous conditions judiciaires strictes jusqu’à sa prochaine comparution en janvier 2026. 

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Le surintendant de police (SP) Ashik Jagai a quitté l’enceinte de la New Court House, à Port-Louis, le sourire aux lèvres, le mardi 2 septembre 2025. Il a été libéré sous caution après vingt jours de détention dans le cadre de l’affaire Reward Money. Une des conditions imposées par le tribunal de Port-Louis est qu’il lui est strictement interdit d’interférer avec des témoins et des suspects. 

Ashik Jagai devra de nouveau se présenter devant le tribunal le 21 janvier 2026. La décision de le libérer a été prise par le magistrat Prashant Bissoon à la suite d’une déclaration de la Woman Police Chief Inspector (WPCI) Arline Raymond, affectée à la Financial Crimes Commission (FCC). L’enquêtrice a informé le tribunal que la commission n’émettait aucune objection à la remise en liberté sous caution du haut gradé. 

Parmi les conditions imposées à l’ancien patron de la Special Striking Team (SST) figure le versement de trois cautions de Rs 500 000 chacune, soit un total de Rs 1,5 million, ainsi que la signature d’une reconnaissance de dettes de Rs 2,5 millions. De plus, il doit communiquer son nouveau numéro de téléphone et rester joignable en permanence, la FCC ayant actuellement en sa possession son ancien portable.

Interrogée en cour par Me Raouf Gulbul, avocat du SP Jagai, Arline Raymond a indiqué que l’enquête sur le haut gradé se poursuit, précisant qu’il s’agit d’une « long inquiry ». La WPCI a souligné que la FCC a déjà recueilli plusieurs déclarations importantes, y compris celles d’Ashik Jagai. Elle a ajouté que des arrangements ont été faits pour que la FCC enregistre d’autres déclarations du SP prochainement. 

Mardi, le haut gradé ne portait ni casque de protection, ni gilet pare-balles. Comme à son habitude, il était escorté par des membres du Special Response Group, une unité de la Special Supporting Unit, ainsi que par des officiers de la FCC. 

Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour éviter tout incident lors de sa comparution. Plusieurs barrages de sécurité ont été érigés devant le bâtiment de la New Court House. Des policiers, à la fois en civil et en uniforme, étaient aussi présents sur les lieux. 

La présence de Me Akil Bissessur aux abords du tribunal a aussi été notée. Ce dernier, rappelons-le, avait été arrêté par l’ancien patron de la SST. Une arrestation qui lui a valu une inculpation provisoire de délit de drogue devant le tribunal de Mahébourg dont il fait toujours l’objet. 

Me Raouf Gulbul : « Laverite pou sorti a la fin » 

À sa sortie, Me Raouf Gulbul a donné une brève déclaration. Il a affirmé que son client a toujours été disponible lorsque la FCC a eu besoin de lui pour recueillir sa version des faits : « Linn donn ‘full’ detay lor so ‘involvement’ ladan. Li enn long lanket. Laverite pou sorti a la fin. » 

Ce qui est reproché au haut gradé 

Ashik Jagai, âgé de 57 ans et résident de Vallée-des-Prêtres, a été arrêté par la FCC le 13 août 2025 dans le cadre de l’affaire Reward Money. Il fait l’objet de trois accusations provisoires de « public official using his office for gratification ».

Dans la première accusation, il est reproché au haut gradé d’avoir illégalement recommandé le versement d’une prime de Rs 7 000 000 à des informateurs. Cette recommandation aurait été soumise par le sergent Yusuf Ali Hamud Hossen, alors affecté à la SST, dans un dossier auquel il n’était pourtant pas lié. Les faits se seraient produits le 25 novembre 2022 à Port-Louis.

Dans la deuxième accusation, il est reproché à Ashik Jagai d’avoir illégalement appuyé le paiement d’un montant additionnel de Rs 65 890 000, alors que la demande initiale s’élevait à seulement Rs 3 188 500. Là encore, la réclamation aurait été introduite par le sergent Yusuf Ali Hamud Hossen, toujours pour des paiements à des informateurs. Ce délit aurait été commis entre août 2022 et février 2024 à Port-Louis.

Enfin, dans le cadre de la troisième charge, le quinquagénaire est accusé d’avoir recommandé illégalement une somme supplémentaire de Rs 17 301 000, alors que la demande initiale portait uniquement sur Rs 292 300. Cette réclamation, elle aussi liée à des paiements à des informateurs, aurait été soumise par le sergent Yusuf Ali Hamud Hossen. Les faits auraient eu lieu entre avril et septembre 2024, toujours à Port-Louis.

 

 

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