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Affaire Ravatomanga : transparence ou cafouillage? 

L’émission Au Cœur de l’Info, présentée par Ashna Nuckcheddy-Rabot ce vendredi après-midi, est revenue sur un épisode qui secoue l’actualité politique et diplomatique mauricienne : l’atterrissage du jet privé de l’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga.  Entre soupçons de cafouillage administratif et interrogations sur la chaîne de décision gouvernementale, le débat a opposé Rajen Narsinghen, Junior Minister aux Affaires étrangères, à Deepak Balgobin, ancien ministre du MSM. 

Depuis que l’avion de Mamy Ravatomanga a été autorisé à atterrir à Maurice sous prétexte d’une panne de carburant, les critiques fusent. Paul Bérenger qui était alors ‘Acting Prime Minister’, a affirmé n’avoir pas été consulté, pointant une faille grave dans la coordination gouvernementale.Interrogé sur la gestion de cette crise, Rajen Narsinghen a tenu à rappeler la position officielle : « Si on prend en compte la déclaration du Premier ministre, des décisions ont été prises rapidement. En moins d’une semaine, un fact-finding committee a été institué. Le Premier ministre a rassuré qu’il n’y aura aucun traitement de faveur — peu importe les personnes impliquées. » 

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Pour lui, les institutions ont agi selon les protocoles établis : « Quand la tour de contrôle évoque une urgence, la priorité reste la sécurité. La Secretary for Home Affairs a agi dans le contexte d’une urgence et selon les informations disponibles à ce moment-là. Si faute il y a, l’enquête le dira. » 

Le Junior minister souligne également la nécessité de préserver la crédibilité de Maurice sur la scène internationale : « Il s’agit d’allégations, rien n’est encore prouvé. Nous devons protéger notre global business sector et la réputation de nos institutions. » Mais face à ce plaidoyer pour la prudence, Deepak Balgobin a répliqué avec fermeté. « Ce qui s’est passé est un scandale sans précédent. Lorsqu’un avion étranger demande à entrer dans notre espace aérien, il existe un protocole très strict. Le Premier ministre, ou dans ce cas l’Acting Prime Minister, doit être consulté avant toute autorisation. » Pour l’ancien ministre du MSM, l’affaire met surtout en lumière un manque de rigueur au sommet de l’État : « Le rapport déposé au Parlement est clair : c’est la Secretary for Home Affairs qui a donné l’aval. La question est simple : a-t-elle consulté l’Acting Prime Minister ? Si non, sur quelle base a-t-elle pris cette décision ? Dans un cas pareil, elle aurait dû step down. » 

Ashna Nuckcheddy-Rabot a tenté de ramener le débat sur la question de fond : s’agit-il d’une erreur administrative isolée ou d’un dysfonctionnement politique plus profond ? Rajen Narsinghen a insisté sur la nécessité de laisser l’enquête suivre son cours : « Nous ne devons pas spéculer. Le comité d’enquête est indépendant. Les conclusions permettront de savoir s’il y a eu mensonge du pilote ou manquement administratif. » 

Mais Deepak Balgobin, lui, y voit un signal inquiétant : « C’est étrange qu’un avion puisse atterrir à Maurice sans que le gouvernement soit informé dans les règles. Cela soulève des questions de sécurité, de transparence et de crédibilité internationale. » 
 

 

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