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Affaire Raj Dayal: ambiance survoltée pour la première PNQ de l’année

Sir Anerood Jugnauth a déclaré que Raj Dayal n’a pas été arrêté vendredi parce qu’il n’avait pas complété sa déposition.
C’est dans un brouhaha indescriptible que le Premier ministre a répondu à sa première ‘Private Notice Question’ de l’année formulée par le leader de l’opposition. Elle portait sur la démission forcée de l’ancien ministre de l’Environnement suivant des allégations de corruption faites contre lui. Raj Dayal, député de la circonscription no9 (Flacq/Bon-Accueil), fait l’objet d’une enquête de la commission anticorruption (Icac) après que l’homme d’affaires Patrick Soobhany a porté plainte contre lui, le mardi 22 mars, pour tentative de corruption. Selon le Premier ministre (PM), si l’ex-ministre de l’Environnement n’a pas été arrêté vendredi dernier, ce n’est pas parce que le Commissaire de police (CP) aurait donné des instructions en ce sens, mais bien parce que Raj Dayal n’avait pas encore complété sa déposition. Et s’il ne l’a pas fait jusqu’ici, c’est parce que les enquêteurs de l’Icac ne sont pas revenus vers Mario Nobin. « J’estime que le CP a eu raison à 100 % », devait ajouter sir Anerood Jugnauth (SAJ). Il a, par ailleurs, souligné qu’il n’est au courant d’aucune tentative d’intimidation et de menaces à l’encontre de l’homme d’affaires Patrick Soobhany et du journaliste qui a diffusé la bande sonore. D’ailleurs, a-t-il dit, aucune déposition n’a été faite à la police en ce sens. SAJ a déclaré qu’il n’a pas écouté la bande sonore impliquant son ancien ministre de l’Environnement, mais qu’il a lu la transcription. Laquelle, a-t-il affirmé, l’a choqué, d’où sa décision de demander à Raj Dayal de step down de son poste, le temps que dure l’enquête de l’Icac. « Je tiens à donner l’assurance qu’il n’y aura aucun cover-up, comme dans d’autres cas avec le précédent gouvernement. » À Paul Bérenger qui voulait connaître l’identité du responsable de l’enquête, le PM a répondu qu’il n’en savait rien. Tout comme, au député mauve Rajesh Bhagwan, il a déclaré ne pas savoir si de l’argent aurait été offert à l’homme d’affaires par Rajesh Gooljaury pour retirer sa plainte. Est aussi intervenu, lors de cette tranche, le député rouge Shakeel Mohamed. Pour lui, la police appliquerait une politique de deux poids, deux mesures. Sinon, dit-il, comment expliquer que dans d’autres cas impliquant des personnes de l’opposition, elles sont de facto arrêtées, alors que Raj Dayal, lui, aurait bénéficié d’un traitement plus flexible.

Feu aux poudres

Cette question a mis le feu aux poudres, provoquant des réactions très vives de la part du PM lui-même et des bouillants députés MSM, dont le ministre Soodhun et le Chief Whip Mahen Jugroo. SAJ aurait, dans un moment d’énervement, lancé un tonitruant « Shut up  ! » à l’intention du chef de file rouge. Commentaire que Maya Hanoomanjee affirme n’avoir pas entendu. La Speaker a eu toutes les peines du monde à rétablir l’ordre et à permettre au PM de finir sa réponse. Prenant le relais pour les interpellations supplémentaires, le député mauve Reza Uteem a demandé au PM s’il ne serait pas judicieux de revoir tous les permis d’Environment Impact Assessment (EIA) approuvés par l’ancien ministre. « Je n’en vois pas l’utilité, car cela n’a aucun rapport avec le cas qui nous concerne », a répliqué SAJ. Au député Aadil Ameer Meea, qui voulait savoir si l’Icac a pris les précautions nécessaires pour sécuriser les documents liés à cette affaire, le PM a répondu qu’il n’a pas ces informations. « L’Icac est en train de faire son travail. Je ne veux pas être accusé d’ingérence. »

Pratiques éthiques

Auparavant, SAJ a rappelé, dans sa réponse initiale, qu’il ne fera aucune concession, quand il s’agit de la bonne gouvernance, des pratiques éthiques, de la transparence et de l’intégrité. « Je veux que Maurice développe une culture d’intégrité et d’honnêteté. C’est pourquoi je ne tolérerai personne ni aucune action qui mettrait la réputation du pays et de nos institutions en danger », a-t-il précisé. Et d’ajouter que quiconque fautera devra en payer les conséquences. « La population me connaît suffisamment pour savoir que je suis sérieux dans mes engagements. Nous avons un mandat pour nettoyer le pays de la fraude et de la corruption. C’est ma mission et je l’accomplirai avec détermination », a-t-il réaffirmé.
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