Affaire Molnupiravir : l’Icac sollicite une Mutual Legal Assistance auprès de l’Inde

La commission anticorruption (Icac) ne compte pas lésiner sur les moyens pour faire la lumière sur l’acquisition de médicaments à un prix jugé mirobolant auprès de CPN Distributors Ltd. 

Cet achat avait été avalisé lors d’un Emergency Procurement Exercice en novembre 2021. Ainsi, depuis la fin de la semaine, l’Icac a enclenché les procédures pour une Mutual Legal Assistance auprès des autorités indiennes. Le but étant de lui permettre d’obtenir la version du fournisseur indien Optimus Pharma Ltd, portant sur les commandes passées et le prix que CPN Distributors Ltd a payé pour le Molnupiravir.

Un comprimé pour le traitement contre la Covid-19 aurait été payé à Rs 79,92 l’unité à CPN Distributors Ltd, lors d’une transaction d’un montant de Rs 79,8 M pour 999 000 unités, le 7 décembre 2021. Des démarches auprès le Central Authority de l’Inde ont été enclenchées par le Réduit Triangle. Des informations que l’Icac espère obtenir pour mieux comprendre les circonstances exactes, surtout concernant les dates des commandes et la quantité de Molnupiravir commandée par CPN Distributors.

L’Icac tente aussi de comprendre comment ce même produit avait été acquis, le 6 décembre 2021, auprès de Mauritius Pharmacy. Cette compagnie avait décroché un contrat auprès du ministère de la Santé pour 800 000 unités de ce même produit. Le prix était alors Rs 9,30 par comprimé. La transaction avait atteint une somme de Rs 7 446 000.

Lors d’une étape précédente de l’enquête, la compagnie CPN Distributors Ltd avait avancé avoir payé un comprimé à Rs 72, avant de le revendre à Rs 79,92. Ce qui représente une marge de profit de 11 %. Mais cette pilule n’est pas facilement digérée par la commission anticorruption.

Parallèlement, un volet de l’enquête est mené par le département Forensic de l’Icac. Ces experts informatiques épluchent les échanges de communication de CPN Distributors Ltd, de Jay Kumar (Akash) Chuttoo, mais aussi ceux de certains employés de sa firme.

En fin de la semaine écoulée, les conclusions de ces analyses ont révélé que des messages et correspondances ont été effacés intentionnellement. Cependant, ces informations ont pu être récupérées par l’Icac avec le restoring des courriels et des SMS sur des téléphones cellulaires récupérés.