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Affaire Molnupiravir : d’autres cadres à la Santé ciblés

L’achat de Molcovir pourrait mettre en avant l’implication d’autres cadres au ministère de la Santé.

La question se pose autant à la commission anticorruption que dans les couloirs du ministère de la Santé. Si, comme elle le soutient, la SCE Dalida Allagapen n’a rien à se reprocher, un ou plusieurs autres fonctionnaires ont forcément manœuvré en faveur de la compagnie CPN Distributors Ltd. Reste à trouver lesquels.

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Plusieurs fonctionnaires savaient, dès la mi-novembre, que le ministère de la Santé envisageait d’acquérir une importante quantité de Molnupiravir destinée à traiter 30 000 patients atteints de la Covid-19. Pour l’Independent Commission Against Corruption (Icac), c’est un fait. Maintenant, parmi ceux-ci, il lui reste à identifier celui ou ceux qui auraient pu faire fuiter l’information, directement ou indirectement, au profit de la compagnie CPN Distributors Ltd.

Parmi les fonctionnaires qui étaient au courant, il y a l’ancienne Senior Chief Executive du ministère, fraîchement partie en retraite anticipée. Interrogée trois jours de suite par la commission anticorruption, Dalida Allagapen a maintenu qu’elle avait toujours agi dans les règles. Il y a également le Permanent Secretary Parmanand Mawah et le Principal Pharmacist Brijendrasingh Naeck, tous deux suspendus de leurs fonctions. Le second, auditionné au Réduit Triangle cette semaine, devrait être reconvoqué dans les prochains jours.

Cependant, ces trois cadres n’étaient pas les seuls à détenir l’information. Celle-ci s’était répandue au sein du ministère de la Santé à partir du 15 novembre. « Samem ki pou game changer la » : plusieurs fonctionnaires disent avoir entendu cette phrase, ou une formule similaire, quand on évoque le sujet avec eux. Des requêtes pour l’achat de Molnupiravir avaient été envoyées à la SCE par un consultant en charge, mais des hauts cadres étaient en copie des correspondances et d’autres fonctionnaires avaient aussi eu accès à ces documents.

Autant dire que les enquêteurs de l’Icac vont devoir chercher une aiguille dans une botte de foin s’ils ne sont pas un peu aidés, soit par une dénonciation, soit en trouvant des indices ou des preuves dans l’analyse des communications.

En admettant qu’il soit possible que CPN Distributors Ltd ait pris l’initiative de commander en Inde un million de comprimés de Molnupiravir sans avoir été informé que le ministère en avait besoin, une autre question se pose. Qui, au ministère, savait que la société d’Akash Chuttoo disposait déjà d’un tel stock début décembre ? La liste des médicaments importés se trouve au Pharmacy Board et plusieurs cadres du ministère peuvent la consulter.

C’est le 7 décembre que CPN Distributors Ltd aurait fait savoir au ministère qu’elle avait ce stock, soit le jour où la transaction a été conclue pour l’achat de 999 000 comprimés pour un montant de Rs 79,84 millions.

Pourtant, quatre jours plus tôt, soit le 3 décembre, cette entreprise a été autorisée à livrer 5 000 comprimés au l’hôpital ENT de Vacoas, sans qu’il y ait eu d’appel d’offres. Il a seulement été demandé à CPN Distributors Ltd d’envoyer un « proforma invoice ». Encore une question ! Qui, si ce n’est pas la Senior Chief Executive Dalida Allagapen, a donné le feu vert à cette livraison ?

Parallèlement, deux cargaisons de Tocilizumab ont été livrées par CPN Distributors Ltd au ministère entre le 3 et le 8 décembre. Le 25 novembre, la compagnie a proposé le prix de Rs 7,16 millions pour le premier lot. Le 7 décembre, le ministère lui a demandé d’envoyer un « proforma invoice ». Le 3 décembre, le deuxième lot a été proposé au même tarif et le ministère a confirmé l’achat au fournisseur le 9 décembre. Là encore, la même formule a été utilisée : prise de contact, demande de « proforma invoice » et transaction...

 

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