La Brigade antidrogue est bien embarrassée. L’un des deux téléphones portables du présumé trafiquant de drogue synthétique a été « reset » bien avant qu’il ne se décide à prendre l’air en quittant le centre de détention policière de Vacoas.
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Kusraj Lutchigadoo est un homme plein de ressources. Bien avant qu’il n’ait quitté le centre de détention de Vacoas pour aller prendre l’air, les données contenues sur l’un de ses deux téléphones portables saisis lors de la perquisition de son laboratoire clandestin ont tout bonnement été « effacées ».
L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) avait investi ce laboratoire à Triolet au matin du samedi 31 mars et mis la main sur un kilo de drogue synthétique dont la valeur marchande est estimée à Rs 5 millions. Une BMW M6, une somme de Rs 301 350 ainsi que 300 paquets de thé en poudre avaient été saisis.
Cette affaire est traitée avec le plus grand sérieux aux Casernes centrales, car tout laisse croire aux experts de l’IT Unit que l’appareil a été réinitialisé après la perquisition effectuée par l’Adsu. Un rapport technique que Le Défi Quotidien a pu consulter indique que le Samsung Galaxy Note 8 a été « reset to factory settings ». Ce qui fait que des messages sur WhatsApp ou les réseaux sociaux, de même que les contenus informatiques que cet habitant de morcellement Appadoo, à la route Bassin, Quatre-Bornes, a pu échanger avec d’éventuels complices ont été supprimés.
Seule consolation pour les experts de la police : la SIM Card de la Galaxy Note 8 a pu livrer quelques secrets. Un ordre auprès d’un juge en référé pourrait cependant permettre aux enquêteurs de déterminer l’identité de ceux avec lesquels Kusraj Lutchigadoo a été en contact alors qu’il concoctait de la drogue synthétique dans le laboratoire clandestin installé chez sa belle-famille. Des hauts gradés des Casernes centrales privilégient la thèse que Kusraj Lutchigadoo a été en contact avec des personnes influentes, ce qui explique pourquoi son téléphone a été manipulé.
« Mo pa kone kouma sa inn vinn koumsa, mo ti servi telefonn la apepre 10 zour e mo ti remet telefonn-la la polis kan ti aret mwa », a fait ressortir Kusraj Lutchigadoo aux experts de la police lors de l’examen du téléphone. Des officiers ayant mené la perquisition du samedi 31 mars indiquent que cet appareil était en parfait état de marche et qu’il contenait des données pouvant orienter leur enquête lorsqu’il a été saisi. Mais pas mis sous scellés. Le deuxième téléphone du mécanicien, un Samsung 1205Y, en revanche, n’a pas été effacé.
La drogue synthétique (valant Rs 5 M) saisie à Triolet devait être livrée le soir du samedi 31 mars dans une discothèque du Nord, dont le propriétaire traîne une réputation sulfureuse. Toutefois, aucun autre suspect n’a été interpellé dans cette affaire. En ce qu’il s’agit de la virée nocturne de Kusraj Lutchigadoo, au moins cinq personnes de son entourage ont été arrêtées par le CCID.
Il faut aussi savoir que le frère cadet du trafiquant présumé, Kelvy, a été appréhendé en décembre 2017 dans l’affaire des 329 g de drogue synthétique, estimée à Rs 490 000, dissimulée dans une boîte de talc postée de France, un mois plus tôt.
L’employeur de Kusraj Lutchigadoo retire sa demande
La compagnie Bayanne Cie Ltée a retiré sa motion réclamant la restitution d’une BMW qu’utilisait Kusraj Lutchigadoo peu avant son arrestation pour trafic de drogue de synthèse. La berline est actuellement sous scellés. Kusraj Lutchigadoo est un employé de Bayanne Cie Ltée qui opère une boîte de nuit à Grand-Baie. La compagnie avait indiqué, dans sa motion, qu’elle avait confié cette voiture à Kusraj Lutchigadoo pour qu’il s’en serve en sa capacité de manager. Lors de la séance des motions en Cour suprême le lundi 18 juin 2018, Me Narendra Appa Jala, Senior Attorney, a fait savoir que sa cliente ne compte plus aller de l’avant avec cette affaire.
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