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Affaire L’Amicale : ces familles qui ont du mal à tourner la page

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Jacqueline Sophie : « Je n’arrive pas à faire le deuil de ma fille »

Écrasée par la tristesse qui la ronge depuis 19 longues années, le regard perdu et la gorge nouée, la mère de Jeanette Rambhoro se remémore péniblement les dernières heures qu’elle a passées avec sa fille avant le drame. « Je ne voulais pas qu’elle aille travailler ce jour-là », lance Jacqueline Sophie avant de fondre en larmes. « Nous ressentons son absence tous les jours. C’est difficile de faire le deuil de ma fille. Si les quatre protagonistes sont à l’origine de l’incendie, ils paieront pour leur acte devant dieu. Au cas contraire je demande aux autorités d’enquêter pour retrouver les coupables qui courent peut-être encore dans la nature », demande la mère de famille.

Naseem Bohorun : « À quand la réouverture d’une enquête ? »

« La plaie est toujours ouverte », confie d’emblée Naseem Bohorun, la sœur cadette de Mohammed Fawzee Abdool Hakim. Si elle affirme qu’elle n’a rien contre les quatre condamnés qui ont été libérés, elle soutient, toutefois, « qu’il doit y avoir quelqu’un quelque part dans la nature qui est l’auteur de cet incendie meurtrier qui a coûté la vie à tant d’innocents. À quand la réouverture d’une enquête pour mettre la main sur les véritables coupables de l’incendie de L’Amicale ? »

Elle raconte que la disparition tragique de son frère aîné a décimé sa famille. Ses parents ainsi qu’une sœur sont morts quelques années plus tard, emportés par le chagrin. Elle décrit son frère comme un célibataire qui croquait la vie à pleines dents. « Mon frère était aimé de tous. Il voulait rester célibataire afin de pouvoir veiller sur nos parents. Des témoins racontent que le jour de l’incendie, mon frère plaisantait avec tout le monde, y compris avec Jeanette Rambhoro », poursuit Naseem Bohorun.

Sanjeev Luckhoo : « J’ai échappé à la mort »

Le fils de Babooram Luckhoo, Sanjeev, est l’un des témoins de l’incendie. Le croupier, qui était de service ce soir-là, estime que c’était loin d’être un acte d’intimidation. « L’incendie avait pour but de tuer. Je suis de ceux qui ont échappé à la mort », martèle-t-il. S’il a pu s’en sortir, son père, qui travaillait lui aussi dans la maison de jeu, est resté prisonnier des flammes.

Sanjeev Luckhoo raconte qu’une trentaine, voire une quarantaine d’émeutiers avaient pris d’assaut la maison de jeu. Selon lui, l’incendie s’est déclaré vers 18 heures. « En quelques minutes, l’immeuble s’est embrasé. Une épaisse fumée à commencé à en émaner », se remémore-t-il.

Il estime que « les policiers auraient dû se baser sur les images des caméras CCTV placées en dehors de la maison de jeu pour mener à bien leur enquête ». Il dit espérer que les véritables coupables seront mis derrière les verrous. « C’est un acte impardonnable. Ceux qui en sont les auteurs n’échapperont pas au jugement de dieu », conclut-il.

Joseph Law Wing : « Mon fils devait se marier l’année suivante »

Jean-Alain Law Wing

Joseph Law Wing, le père de Jean-Alain Law Wing, vit avec son épouse dans un appartement situé en plein cœur de Chinatown. L’homme âgé de 82 ans pleure toujours la disparition de son fils qui était comptable. « Nous tentons de donner un sens à notre vie, malgré le départ de notre fils aîné. Tout est entre les mains de dieu maintenant. C’est lui qui jugera », dit-il.

Dans l’appartement, la photo encadrée de Jean-Alain Law Wing est devenue un objet de mémoire et de recueil. « Vous savez, notre fils, qui avait 34 ans à l’époque, devait se marier en 2000. Sa future épouse devait venir de l’étranger. Mais le destin en a voulu autrement… », conclut l’octogénaire.

 

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