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Affaire Jean Caël Permes : quatre des 11 gardiens inquiétés ont repris le travail l L’un des officiers «promu»

C’est dans sa cellule au Punishment Block dans la Special Protection Cell numéro 1 que le détenu Caël Permes a été retrouvé mort.

Quatre des 11 gardiens de prison, qui avaient été arrêtés et suspendus de leurs fonctions en mai 2020, dans le contexte de l’affaire Jean Caël Permes – un détenu retrouvé sans vie dans sa cellule à la prison de La  Bastille, Phœnix –, ont récemment été réintégrés à leur poste. Aussi, il revient que l’un de ces quatre officiers a été « promu » au rang de Lead Prisons Officer. La direction des prisons confirme que ces quatre gardiens ont repris leurs fonctions, précisant qu’il ne s’agit pas d’une promotion, mais plutôt d’une nouvelle « appellation ».

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La réintégration de ces gardiens  suscite la controverse. Ces officiers, qui faisaient partie du Correctional and Emergency Response Team (CERT) du département pénitentiaire au moment des faits, ont été réintégrés dans le service. Depuis leur retour, ils occupent notamment des postes aux services de renseignements (également connu sous le nom de ‘24/7’), à l’Ops Room de la Prison centrale de Beau-Bassin, à la prison ouverte de Richelieu, et à la Search Room de la Prison centrale de Beau-Bassin. La réintégration de l’un des quatre gardiens suscite cependant des réactions mitigées, car il a été « promu » au rang de « Lead Prisons Officer » le mardi 30 janvier.

Jean Caël Permes, âgé de 29 ans, a été découvert sans vie dans sa cellule à la prison de La Bastille, à Phœnix, dans la soirée du mardi 5 mai 2020. La thèse du « foul play » est retenue par les enquêteurs en raison des ecchymoses présentes sur le corps du défunt. Onze gardiens de la CERT ont été arrêtés et suspendus de leurs fonctions à la suite de l’enquête. Cette affaire demeure entourée de zones d’ombre. Le détenu ne portait que le bas de l’uniforme de prisonnier et a été retrouvé couché sur le ventre. La police a relevé des bleus sur le dos et au niveau des coudes du défunt, laissant penser que la mort pourrait ne pas être d’origine naturelle.

«Favoritisme»

« Ces quatre gardiens ont été réintégrés sans avoir eu à passer par le ‘Department Orderly Room’ (DOR), c’est-à-dire le comité disciplinaire de la prison. Ainsi, aucun d’entre eux n’a fait l’objet d’une enquête », expliquent des gardiens sous couvert d’anonymat. Ces derniers, parlant de « favoritisme », envisagent d’adresser une correspondance au bureau du Premier ministre (PMO) et à la Disciplined Forces Service Commission (DFSC). Ils font référence à l’article 25 des Standing Orders de la prison, soulignant que « les officiers suspendus doivent impérativement passer devant le DOR avant d’être réintégrés dans le service ».

« In cases where the officer is suspended by the Disciplined Forces Service Commission (DFSC), and the case is referred to the police and a court of law, and the officer is dismissed, DFSC recommends that the case be dealt with at the departmental level, and the outcome be communicated to DFSC at the earliest. In the case of Permes, one officer who was suspended and has reintegrated into the prison service, the proper procedures have not been followed. Upon reintegration, he returned to his initial unit in CERT/ Intelligence Unit and has even been nominated as the lead prison officer. This is perceived as an injustice towards other officers who have undergone adjudication and had to wait for three years for the next level promotion », disent-ils.

Appellation

Mercredi après-midi, l’administration pénitentiaire, contactée par Le Défi Quotidien, a confirmé que quatre des 11 officiers suspendus dans le cadre de l’affaire Permes ont été réintégrés. De plus, il a été annoncé qu’un de ces officiers a été désigné comme « Lead Prisons Officer » en raison de son « temps de service ».

« Le titre de ‘Lead Prisons Officer’ n’est qu’une appellation. Il ne s’agit pas d’une promotion. L’officier sera amené à assumer des responsabilités à l’avenir, mais il devra faire ses preuves. Rien n’indique qu’il sera promu ultérieurement », a expliqué un porte-parole, soulignant que « rien n’a été retenu contre les quatre officiers, que ce soit au niveau du bureau du DPP ou au niveau de la DFSC. C’est la raison pour laquelle ils ont été réintégrés ».

 

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