Faits Divers

Affaire Gorah-Issac: Nadim Edoo rattrapé par une histoire d’arme à feu

Le travailleur social Nadim Edoo aurait, dans le passé, conduit Bahim Coco chez un dénommé Johny pour l’acquisition d’une arme à feu pour le compte de l’escadron de la mort. Arrêté, ce détenteur d’un permis de port d’armes nie tout lien avec la bande armée. Après l’arrestation du député Shakeel Mohamed dans le sillage de la réouverture de l’enquête sur l’attentat de la rue Gorah Issac, le Central CID s’intéresse aux armes que détenait l’escadron de la mort. Les hommes de l’assistant commissaire de police Heman Jangi veulent ainsi faire la lumière sur les moyens par lesquels cette bande armée proche de l’ex-Hizbullah s’approvisionnait en armes à feu. Ainsi, agissant sur des informations que lui avait données Khadafi Oozeer, ancien membre de l’escadron de la mort, la police a procédé à l’arrestation du travailleur social Nadim Edoo, 35 ans, mercredi. Cet habitant de la capitale est soupçonné d’avoir accompagné Bahim Coco, homme fort de l’escadron de la mort chez un certain Johny dans le sud du pays pour faire l’acquisition d’une arme à feu de calibre 12. Selon Khadafi Oozeer, c’est un ancien membre de bande armée, soit Azad Nandoo qui lui aurait fait cette révélation.

16 ans lors de la fusillade

Embarqué mercredi matin par une escouade du CCID, Nadim Edoo a été confronté aux allégations de Khadafi Oozeer durant la journée. En présence de son homme de loi Imtihaz Mamoojee, il a nié les accusations formulées contre lui. À l’issue de son audition, Nadim Edoo a été conduit à la New Court House où il a été inculpé de « unlawful possessions of firearm » devant la cour correctionnelle de Port-Louis. Il a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 25 000 et signé un engagement de dette d’un montant de Rs 50 000. Nadim Edoo devra se présenter tous les samedis au poste de police de sa localité, entre 6 et 8 heures. Selon l’acte d’accusation, le délit a été commis en juillet 2000. La police reproche à Nadim Edoo d’avoir été en possession d’un « rifle bore 12 ». Nadim Edoo est détenteur d’un port d’armes depuis 2011. Ce théologien, père de trois enfants, confie qu’il lui arrive « d’aller à la chasse ». Toutefois, dit-il, en 2000, à l’époque où Khadafi Oozeer affirme qu’il avait joué le rôle d’intermédiaire pour l’achat d’une arme à feu pour le compte de l’escadron de la mort, il n’avait encore jamais touché à une arme à feu. « À cette époque, je n’avais pas encore soufflé mes 20 bougies et je n’avais jamais touché à une arme à feu », se défend Nadim Edoo. Notre interlocuteur nie toute implication dans le triple assassinat de la rue Gorah-Issac. « Quand l’attentat s’est produit, je n’avais que 16 ans. Je ne connais ni Khadafi Oozeer, ni les autres membres de l’escadron de la mort », affirme Nadim Edoo, qui se dit encore « bouleversé » par son arrestation. Le 26 octobre 1996, alors que le pays était en pleine campagne pour les municipales, trois activistes de l’alliance PTr/MMM sont tombés sous les balles de l’escadron de la mort. Il s’agit de Yusuf Moorad et Zoulefekar Bheeky et Babal Joomun. C’est Swaleha Joomun, veuve de Babal Joomun qui a consigné une déposition au CCID le lundi 9 novembre dernier, réclamant la réouverture de cette enquête 19 ans après.
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