Affaire Franklin : l’opposition très sceptique face à l’ICAC

L’opposition se montre sceptique face à l’arrestation de Jean Hubert Celerine, alias Franklin, mardi après-midi, sur des soupçons de blanchiment d’argent par l’Icac. 

Paul Bérenger, leader du MMM :  « Je suis très méfiant »

Interrogé sur l’arrestation de Jean Hubert Celerine, alias Franklin, Paul Bérenger, leader du Mouvement militant mauricien (MMM), déclare que « l’Icac est la dernière des institutions qui aurait dû s’engager dans cette action. Je suis très méfiant car on sait de quelle protection cet homme a joui ces dernières années. Et je suis tout aussi méfiant du fait que c’est l’Icac qui s’occupe de ce dossier ».

Pour le patron des mauves, « tout le monde sait qui le ‘soutire’ dans l’ouest du pays depuis toutes ces années. C’est choquant, mais c’est le MSM d’aujourd’hui, le MSM de Pravind Jugnauth ».

Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition et du PMSD : « L’affaire Franklin confirme mes pires doutes… »

Dans une déclaration, Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), affirme que « l’affaire Franklin confirme mes pires doutes… »

Il rappelle qu’a « maintes reprises, j’ai fait part de mes appréhensions que Maurice s’approche dangereusement d’un ‘narco state’. Si tout ce qui se dit par rapport à l’affaire Franklin est vrai, je ne peux que constater que cela me donne raison ».

Cette affaire, qui comporte notamment une condamnation à La Réunion et un mandat d’arrêt international émis par la France contre Franklin en 2021, vient, selon le leader de l’opposition, « démontrer à quel point nos institutions font l’objet d’une mainmise malsaine. Notre démocratie est plus que jamais menacée. Tout ceci est extrêmement grave et noircit davantage notre avenir ».

Xavier-Luc Duval insiste sur le fait qu’il « nous faut à tout prix rétablir le bon fonctionnement, à la fois de nos institutions et de notre démocratie ». 

Dev Sunnasy, co-leader de Linion Pep Morisien : « Etonnant qu’on n’entende ni le PM ni Alan Ganoo »

Le co-leader de Linion Pep Morisien (LPM) pense que « les partenaires de Franklin l’ont piégé. Alors qu’il était très discret, quelqu’un quelque part lui a conseillé de se révéler au grand jour à travers une interview donnée à la presse. Puis, qui lui a dit de faire une déposition à la police ? Cela a permis aux médias de faire leur travail en allant notamment fouiller à La Réunion et découvrir qu’il y a été condamné ». Et d’ajouter qu’à partir de là, « les autorités ne pouvaient plus faire le mort sur ce dossier ».

Dev Sunnasy s’étonne aussi du mutisme du chef du gouvernement, Pravind Jugnauth, et du ministre des Affaires étrangères qui est député du n°14 (Savanne/ Rivière Noire) où Franklin habite et a ses business. 

« Le Premier ministre, qui aime dire qu’il casse les reins des trafiquants, ne s’est pas du tout exprimé sur la question. Au contraire, il esquive quand on lui pose des questions à ce sujet. » Il souligne « n’avoir aucune confiance en l’Icac dont le directeur est nommé par le Premier ministre ». 

Navin Ramgoolam, leader du PTr : « L’attitude des autorités est déplorable »

« L’île de la Réunion le cherchait et le ministre de la Justice a complètement ignoré le traité que nous avons avec la Réunion. » Le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, a déploré, lors d’une déclaration à la presse à sa sortie de la réunion du bureau politique travailliste, mardi, l’attitude des autorités mauriciennes face à la situation de Jean Hubert Celerine, alias Franklin. Selon Navin Ramgoolam, le traitement qui lui a été accordé est complètement différent de celui réservé à Bruneau Laurette.