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Affaire Fakhoo : arrestation de quatre policiers pour «non-assistance à personne en danger»

Les quatre policiers inculpés.
  • Des proches des policiers arrêtés : « Zonn dir li pran patiens atan, zot ti pou donn li so First Aid tou »

C’est l’incompréhension chez les proches des quatre policiers qui ont été arrêtés et inculpés pour « non-assistance à personne en danger » après le décès de Manan Fakhoo.  Le soir du mercredi 20 janvier 2021, où ce dernier, grièvement blessé après avoir été atteint de trois balles, est arrivé au poste de police de Beau-Bassin pour chercher de l'aide, cinq policiers comprenant le sergent Powakel, les agents Ramdoyal, Gobin et Ghurroo, et une policière, étaient de service pour le « second shift ».

Sur le coup de 20 h 28, alors que l’effectif au complet du « second shift » se trouvait à l’intérieur, le blessé Manan Fakhoo, en sang, débarque devant le poste de police pour réclamer l’assistance des officiers pour être conduit à l’hôpital.  

Attendre l'arrivée du samu

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La victime, Manan Fakhoo.

Les proches des quatre policiers récusent l’accusation de « non-assistance à personne en danger » qui a été logée contre eux devant le tribunal de Rose-Hill en milieu de cette semaine. « Pe fer bann polisie la vinn bann bouc emiser, zonn donn li so asistans ki bizin », clame un des proches de ces quatre agents qui ont été arrêtés.

Se basant sur le récit des policiers, l’interlocuteur qui s’est confié au Défi Plus indique que le soir de l’assassinat, les limiers avaient demandé au blessé de s’armer de patience et d’attendre l’arrivée des urgentistes du SAMU. « Li pann rentre mem dan stasyon, li ti pe marser e kryer dehor. Zonn dir li rant dan stasyon asizer, inn fini call SAMU et li deza en rout pou transport li lopital, zonn dir li pran patiens atann  », indique notre interlocuteur.

Pour les policiers de service, l’idéal était de transporter la victime dans une ambulance et non dans une fourgonnette de la police. « Lanbilans SAMU li couma enn lopital, ena so docter tou, ena so ban ekipman, zot ti pou met serom, pran so tensyon, fer so ECG avan amenn li lopital. Dan SAMU ena stretcher zot ti pou fini arett so hemorazi. Dan van lapolis couma pou saryer dimounn blese, li pou asiz cabose li pa pou convenient », ajoute ce proche d’un des policiers qui affirme que ces derniers ont fait savoir à la victime qu’il valait mieux attendre le SAMU qui est en route, mais le blessé a fait fi de leurs conseils. «  Li pa enn akise li, zot pa kav galoup deryer li, fors li pou asize e atan SAMU ».

La victime avait disparu

Notre interlocuteur avance que des policiers envisageaient de prodiguer des premiers soins à Manan Fakhoo. « Dan camera trouv enn polisie inn fini tir gaz pou poz kot li ti pe senye, zot ti pou esuye li et tamponn so figir, donn li delo. De polisie inn ale rod li pann trouv li, li pann donn zot letan donn li so first aid, zot pann trouve mem ki ler linn aler e dan kiete linn ale, trwa minitt mem linn fer kot stasyon », indique le neveu d’un autre policier.
 Entre-temps, Manan Fakhoo avait déjà quitté les lieux. Les agents ont, à ce moment-là, essayé de le retrouver. « Zonn al rod li kot so lakaz me li ti fini al lopital ».

C’est à l’issue d’une enquête du CCID, après avoir visionné les images enregistrées par les caméras de surveillance du poste de police de Beau-Bassin, que la décision a été prise pour placer ces quatre policiers en état d’arrestation après leur interrogatoire mardi. Le lendemain, ils ont été traduits devant le tribunal de Rose-Hill où ils ont été inculpés de  « Culpable Omission ». Ils ont dû payer une caution de Rs 10 000. La policière qui était de service le soir de l’attentat, n’a pas été arrêtée. Agissant comme Station Orderly ce soir-là, elle affirme, lors de son interrogatoire, avoir suivi les directives à la lettre.

Assassinat de Manan Fakhoo : la MCIT toujours en quête de preuves

Les deux assassins qui sont impliqués dans l’attentat de Manan Fakhoo, sont toujours activement recherchés par les limiers de la Major Crime Investigation Team. Dix jours après les trois tirs à bout portant sur le Beaubassinois, les policiers labourent toujours le terrain en vue d’essayer de repérer les deux suspects qui circulaient sur une moto de couleur noire dans la soirée du 20 janvier 2021. Les policiers sont en présence de renseignements que la veille de l’assassinat, les deux motocyclistes se trouvaient sur le lieu où ils ont abattu la victime. Grâce à des images CCTV dans la région, les policiers ont pu obtenir ces éléments d’information.

À ce stade de l’enquête, deux habitants de St-Pierre, Antish Gowry, 30 ans, et Nitish Yerukanaidoo, 36 ans, sont derrière les barreaux. Les enquêteurs soupçonnent ces derniers d’être mêlés dans la fusillade de Manan Fakhoo. Quelques jours avant le drame, les deux suspects avaient eu une violente altercation avec la bande de Manan Fakhoo au petit matin du 17 janvier dans l’aire de stationnement d’un club privé de Grand-Baie.

 

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