Affaire des «jumelles» à l’hôpital SSR : un deuxième gynécologue sous les feux des projecteurs

Après le Dr Arvind Ramgulam, un deuxième gynécologue est ciblé dans l’affaire des « jumelles » à l’hôpital SSR à Pamplemousses. Il s’agit du Dr Premchurn Gobin, le premier qui aurait diagnostiqué deux fœtus quand il aurait ausculté Neha Sookun vers la 5e ou 6e semaine de sa grossesse.

Le couple Sookun affirme qu’il a été le premier médecin à avoir diagnostiqué la présence de deux fœtus quand il a ausculté Neha Sookun vers la 5e ou 6e semaine de sa grossesse. « C’est le Dr Gobin qui m’a auscultée la première fois. Les autres médecins ont ensuite affirmé qu’il y avait deux bébés », dit-elle.  Cependant, le principal concerné  nie être mêlé à l’affaire des « jumelles » des Sookun . « Je n’ai jamais vu cette patiente », soutient le gynécologue. 

Interrogé à ce sujet, le Dr Gobin nous a affirmé qu’il n’a jamais rencontré cette patiente. De sources concordantes, nous avons eu confirmation de son transfert de l’hôpital de Pamplemousses à celui de Victoria, à Candos, récemment. Sous contrat avec le ministère de la Santé, le gynécologue a préféré décliner l’offre, compte tenu de la distance qu’il aurait eu à parcourir, surtout la nuit, s’il devait répondre à toute urgence.  « J’habite dans le Nord, je ne peux sortir de ma localité pour répondre à une intervention à l’hôpital de Candos et faire le chemin en sens inverse la nuit », explique-t-il. Il a donc refusé son transfert, mais a adressé une requête au ministère de la Santé pour être maintenu à son poste.

Une source au ministère indique qu’une enquête approfondie sera enclenchée très prochainement pour faire la lumière sur toute cette affaire. L’enquête serait présidée par Me Carol Green-Jokhoo, Assistant Parliamentary Counsel au State Law Office.

Le ministre Anwar Husnoo, rencontré dans les couloirs de l’Assemblée nationale le mardi 3 avril, quant à lui, a refusé de commenter cette affaire. Cette nouvelle enquête viendrait s’ajouter à l’enquête interne déjà en cours pour tenter de mieux comprendre les circonstances qui ont mené à l’accouchement d’un seul enfant par Neha Sookun, le 16 mars, alors qu’elle s’attendait à des jumelles.

Le ministère aurait déjà établi qu’il y a eu un dysfonctionnement grave et un manque de rigueur de la part de plusieurs personnes. Toutefois, ce qui est certain, c’est qu’il y avait bien un seul enfant et que Neha Sookun n’était pas enceinte de jumelles. Les personnes présentes lors de la césarienne ont témoigné et certifié qu’il n’y avait qu’un seul bébé. Cela a été confirmé, il y a quelques jours, par le ministre Anwar Husnoo.

Entretemps, le gynécologue Arvind Ramgulam a soumis sa démission, la semaine dernière. Dans un premier temps, le ministère avait décidé de transférer ce consultant en gynécologie vers l’hôpital de Flacq. Ensuite, le ministère a décidé de lui retirer le privilège de pratiquer dans le privé et dans le public. Devant cet état de choses, le Dr Ramgulam a choisi de faire valoir ses droits à la retraite. Il pourra donc continuer à exercer dans le privé.

Parallèlement, le Medical Council a demandé une « delegation of powers » à la Public Service Commission (PSC), car elle veut enquêter, elle aussi, sur cette affaire. Il ne pourra cependant pas prendre de sanctions contre le ou les médecins concernés dans ce cas précis.

« En fait, les médecins du public sont recrutés par la PSC. Et cette commission est la seule à prendre des sanctions contre eux. Parfois, la PSC réfère le cas au Medical Council, car le conseil est habilité à instituer une enquête. Le Conseil, lui, ne peut prendre de sanctions sur un cas extrêmement grave qui exige la suspension du médecin ou le retrait de son enregistrement. Cela revient à la PSC », a expliqué le Dr François Tadebois, porte-parole du Medical Council, sur Radio Plus, lundi après-midi.