Le Premier ministre Navin Ramgoolam réclame l’accès à plusieurs documents afin de démontrer que l’enquête sur les sommes d’argent retrouvées chez lui en 2015 serait motivée par une vendetta politique. La Financial Crimes Division rendra sa décision sur cette requête le 27 novembre 2025.
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Navin Ramgoolam réclame des documents qu’il juge essentiels pour prouver une vendetta politique dans l’affaire des billets de banque découverts dans ses coffres en 2015. L’affaire a été appelée jeudi devant la Financial Crimes Division, présidée par les magistrats Razia Jannoo-Jaunbocus et Abdool Raheem Tajoodeen. L’audience était consacrée à la motion déposée par Me Robin Ramburn, Senior Counsel, assisté de Mᵉ Shaukat Oozeer et Mᵉ Yanilla Moonshiram.
Le Premier ministre fait face à 23 chefs d’accusation. Il est soupçonné d’avoir accepté Rs 63,8 millions en espèces entre 2009 et 2015. La défense demande plusieurs éléments d’enquête, dont l’identité de l’informateur à l’origine de la perquisition de février 2015, la liste des personnes informées et les mandats de saisie.
Les avocats du chef du gouvernement réclament aussi des documents susceptibles de démontrer un manque d’indépendance du Central Criminal Investigation Department (CCID) à l’époque. Ils évoquent un lien familial entre Pravind Jugnauth et Heman Jangi, alors assistant-Commissaire de police responsable du CCID.
La défense souhaite obtenir tout document montrant une implication politique ou gouvernementale dans l’enquête. Elle demande des informations sur les fuites vers la presse, notamment la diffusion par la Mauritius Broadcasting Corporation d’images du coffre-fort saisi, ainsi que les saisies de téléphones et autres appareils.
Mᵉ Nataraj Muneesamy, Assistant Director of Public Prosecutions, a répliqué que l’obligation de divulgation avait été remplie en 2017. Selon lui, les nouvelles demandes sont « vagues, spéculatives et concernent des informations protégées par le privilège de l’intérêt public ». Il les qualifie de « fishing expedition ». Selon lui, si la défense estime que Pravind Jugnauth, Heman Jangi ou Rakesh Gooljaury détiennent des informations utiles, elle peut les appeler comme témoins.
Pour Mᵉ Ramburn, la divulgation est une obligation constitutionnelle continue, fondée sur l’article 10 de la Constitution. Il affirme que cette demande est centrale à la stratégie de la défense, visant à démontrer une enquête politiquement motivée. Il cite une déclaration attribuée à sir Anerood Jugnauth en 2015 : « Si mo pa met Ramgoolam dan kaso mo sanz mo non » — pour illustrer le contexte politique. Il évoque aussi des pressions sur le bureau du DPP et une tentative d’évincer son ancien titulaire.
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