Dans une mise en demeure au Défi Media Group et à Radio Plus Ltd datée du 12 août, Ken Arian, ancien Senior Advisor attaché au Bureau du Premier ministre et actuel président d’Airport Holdings Ltd, soutient que les allégations dont il fait l’objet sont « erronées, fausses et malicieuses ».
Ken Arian, ancien Senior Advisor au Bureau du Premier ministre et actuel président d’Airport Holdings Ltd (AHL), soutient que la publication de l’article intitulé « Un ex-Senior Advisor a-t-il écrit une lettre anonyme au PM pour faire partir la présidente ? » dans Le Défi Quotidien du 12 août lui cause des préjudices. Il en va de même pour un « radio programme » diffusé le même jour à 7 h 04 sur Radio Plus, « où les allégations ont été commentées et discutées ».
Dans la mise en demeure servie par le cabinet d’avocats Dentons Mauritius LLP (voir ci-contre), Ken Arian indique que Le Défi Quotidien, dans son édition du 12 août, mentionne en pages 2 et 3, qu’il « est allégué qu’un Senior Advisor aurait écrit et corrigé une lettre anonyme au Premier ministre pour faire des allégations contre l’ancienne présidente de la République et que cela aurait mené à la démission de cette dernière ».
Ainsi, Ken Arian affirme que l’article et le « radio programme » contiennent « des insinuations » à l’effet qu’il « aurait précipité la démission de l’ancienne présidente de la République ». Il « nie de telles allégations comme contenues dans l’article et soutient que de tels propos sont erronés, faux et malicieux ». Ken Arian soutient que « la démission de la présidente a eu lieu avant que ne survienne le sujet de l’article » et que « le contenu de l’article ne peut pas être juste ». C’est également le cas pour le « radio programme » diffusé le 12 août 2022.
« Le soi-disant expert »
L’ancien Senior Advisor précise que cette nouvelle « vient plus de quatre années après les faits auxquels elle fait référence et [il] s’interroge sur le contexte dans lequel le soi-disant expert a été retenu - comment, pourquoi et par qui ? - pour analyser son écriture et les annotations ». Il prend aussi note du fait que d’autres articles, y compris des articles publiés à l’étranger, « ont mentionné que le soi-disant expert n’est lui-même pas nécessairement irréprochable ».
Dans sa mise en demeure, Ken Arian soutient qu’« en publiant l’article susmentionné et avec la diffusion du ‘radio programme’, et dans tous les cas, tout lecteur raisonnable pourra déduire qu’il est la cause de la démission, et qu’il aurait été complice pour provoquer cette démission, ce qui est faux ».
« Préjudices sévères »
Ken Arian soutient donc qu’il a subi « des préjudices sévères pour lesquels les parties sous-mentionnées seront tenues responsables ». Il se réserve donc le droit d’entreprendre toute action qui pourrait être conseillée contre Le Défi Media Group et Radio Plus Ltd.
Le 23 mars 2018, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait, en conférence de presse, parlé d’une lettre anonyme qui, comme il devait le dire lors d’une PNQ au Parlement, le 27 mars, « liste un certain nombre d’allégations sur lesquelles l’ICAC devrait enquêter et qui inclut celles dont la presse et certains politiciens ont fait écho ». La lettre de deux pages faisait état d’allégations contre, entre autres, Ameenah Gurib-Fakim. Cette correspondance, qui était adressée au chef du gouvernement, qui l’a transmise à l’ICAC, fait polémique quatre ans plus tard. Un rapport de Patrice Balletti, expert en documents et écritures auprès de la cour d’appel de Saint-Denis, à La Réunion, tend à démontrer qu’elle aurait été écrite, ou du moins corrigée, par un ancien « Senior Advisor » du Premier ministre.
Le 17 mars 2018, Ameenah Gurib-Fakim annonce dans une lettre officielle au Speaker de l’Assemblée nationale, qui est alors Maya Hanoomanjee, qu’elle « démissionne du poste de présidente de la République de Maurice à partir du vendredi 23 mars 2018 à midi ». Cette démission survient dans le cadre de l’affaire Platinum Card, du nom de la carte de crédit mise à la disposition d’Ameenah Gurib-Fakim par l’ONG Planet Earth Institute de l’homme d’affaires angolais Alvaro Sobrinho. L’ex-présidente de la République était accusée d’avoir fait des dépenses pour, entre autres, des achats personnels à partir de cette carte de crédit. Elle a cependant toujours soutenu avoir utilisé cette carte par erreur et avoir tout remboursé.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !