Deux hommes se sont bagarrés lundi soir. La police soupçonne que le suspect n’a pas apprécié que son rival ait profité de son séjour en prison pour épouser sa compagne. Il lui aurait assené plusieurs coups de sabre, le laissant pour mort sur l’asphalte.
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Il ne pouvait plus supporter qu’un autre ait pris sa place. Jocelyn Frédéric Désiré Caprice, 43 ans, un habitant de Barkly, Beau-Bassin, a récemment purgé une peine de prison pour vol. À sa sortie, il n’y a pas longtemps, ce récidiviste a appris que sa concubine l’avait quitté pour un autre homme. La femme, que nous prénommons Shazia, a épousé la victime civilement, un dénommé Doliman Varma Dabysing, plus connu sous le nom de Rakesh, 38 ans, habitant Résidence Chebel, Beau-Bassin.
Depuis, les deux hommes ont souvent eu des disputes. Les 29 et 31 janvier derniers, Doliman Dabysing, qui travaille comme cuisinier, avait consigné une déclaration contre Jocelyn Caprice au poste de police de Coromandel pour agression et « breach of ICTA », avant même qu’il ne soit condamné.
Coups à l’abdomen et au visage
Lundi soir, Jocelyn Caprice s’est rendu dans la région de Chebel lorsqu’il a croisé son rival. Une discussion a éclaté entre eux. Le récidiviste a saisi un sabre et lui a assené plusieurs coups avant de prendre la fuite.
La victime s’est écroulée au sol. Des passants ont immédiatement appelé la police. Vers 20h30, un véhicule de la police s’est arrêté sur les lieux, plus précisément à la rue Atoy à Chebel et ont constaté que cet homme portait de profondes blessures au niveau de l’abdomen et au visage. Il a été transporté à l’hôpital Jeetoo.
Peu après, les médecins de service devaient constater son décès. Le cas a été référé à la police et une enquête pour meurtre a été ouverte. Les limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Beau-Bassin n’ont pas tardé à procéder à l’arrestation de Jocelyn Caprice.
Conduit au poste de police, il est passé aux aveux. Il a brièvement expliqué aux enquêteurs qu’il a agressé Doliman Dabysing. Jocelyn Caprice a fait comprendre qu’il donnerait des détails en présence de son homme de loi, Me Anupam Kandhai.
Une autopsie, pratiquée par les médecins légistes, les Drs Maxwell Monvoisin et Prem Chamane, a attribué le décès de Doliman Dabysing à une « stab wound of the heart ».
L’accusé a comparu devant le tribunal de Rose-Hill mardi sous une charge provisoire de meurtre. La police compte l’interroger de nouveau avant de procéder à un exercice de reconstitution des faits. L’enquête est menée par le sergent Ram et l’inspecteur Pirbaccus, sous la supervision de l’assistant-commissaire de police Dip.
La sœur de Jocelyn : «Je crois en l’innocence de mon frère»
Le Défi Quotidien a également contacté la sœur de Jocelyn Caprice qui avait conduit son frère au poste de police après le drame. « Il y avait des rumeurs qui circulaient dans la localité que mon frère Jocelyn était impliqué dans un cas de meurtre. Mo finn al rod li e mo finn rakont li ki ena bann rimer pe sirkile e monn dir li nou al stasion, less lapolis fer so travay. Jocelyn ne m’avait rien confié de ce qui s’était passé et je l’ai laissé entre les mains de la police », explique la sœur de Jocelyn. Jocelyn est décrit comme un homme calme par sa sœur. « Bien que mon frère ait eu des démêlés avec la justice, il n’est pas un homme violent. Il a ses défauts, mais il ne peut prendre la vie d’une personne. Jocelyn est un homme tranquille et amical. Je crois fermement en l’innocence de mon frère et j’ai confiance en la justice. Je laisse la police faire son travail », dit-elle.
La mère de la victime : «Mon fils ne racontait jamais ses problèmes»
Dhanwantee, 68 ans, la mère de Rakesh, est inconsolable. En larmes, elle raconte que, chaque semaine, son fils avait l’habitude de lui rendre visite. La dernière fois qu’elle l’a vu c’était lundi. « Lundi matin, mon fils est venu me voir et il était jovial. Il ne montrait aucun signe de détresse. D’ailleurs, cela fait longtemps que Rakesh a déserté le toit familial et il ne racontait jamais ses problèmes. Il répondait toujours par l’affirmative que tout allait bien. Il m’a dit qu’il avait besoin d’argent et je lui ai remis Rs 300. Lundi soir, un ami de Rakesh est venu me voir et il m’a dit qu’il avait une mauvaise nouvelle. Dans un premier temps, j’ai cru que c’était mon époux qui serait décédé, car il est admis à l’hôpital. Mais quand il m’a dit que Rakesh a été tué, j’ai hurlé et pleuré. Ce sont les voisins qui sont venus me consoler », raconte Dhanwantee.
Elle souligne que la vie de son fils a été gâchée après qu’il a déserté le toit familial. « Rakesh a quitté la maison depuis assez longtemps pour habiter avec une femme à Chebel. Depuis, j’ai constaté que son comportement avait drastiquement changé. Aujourd’hui, mon fils a perdu la vie à cause d’une femme et c’est très triste. Ma vie est devenue un véritable enfer depuis que j’ai appris le décès de mon fils », se lamente Dhanwantee. Elle explique que son époux ignore toujours le décès de leur fils. « On ne sait pas comment lui annoncer cette triste nouvelle. Je crains que son état de santé n’empire », lâche la sexagénaire. Les funérailles de la victime auront lieu ce mercredi
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