Pravind Jugnauth s’est exprimé pour la première fois sur les allégations impliquant Ravi Yerrigadoo mercredi après-midi. Il a demandé à celui qui occupait le poste d’Attorney General de démissionner, le temps de laver son honneur.
Depuis mercredi en début de soirée, Ravi Yerrigadoo n’est donc officiellement plus Attorney General. Il est remplacé par le député MSM, Maneesh Gobin. La décision a été prise par le Premier ministre après avoir consulté le principal concerné.
« J’ai passé en revue les allégations qui pèsent contre lui et je lui ai parlé. Vu qu’il est Attorney General, je lui ai demandé de démissionner pour laisser l’enquête se faire dans la transparence et en toute indépendance et pour qu’il puisse se concentrer sur les allégations qu’il y a le concernant », a expliqué le chef du gouvernement, lors d’un point de presse au bâtiment du Trésor mercredi après-midi.
Pravind Jugnauth a ensuite ajouté : « Je dois dire qu’il était totalement d’accord avec ce que je lui ai proposé. En attendant, je nomme Maneesh Gobin Attorney General. Dans l’éventualité qu’il lave son nom, Ravi Yerrigadoo occupera de nouveau ce poste », a précisé le Premier ministre. Il souligne que, dans cette affaire, « il n’y a aucune condamnation. S’il y en a une, on verra ce qu’on fera. Mais, avant tout, est-ce qu’il y a matière à poursuites ? »
Questions au PM…
Sur Radio Plus, mardi, Ravi Yerrigadoo disait qu’il avait votre confiance. Que s’est-il passé entre mardi et aujourd’hui (mercredi, NdlR) ?
Comme un juriste, j’ai un principe. Une accusation faite contre quelqu’un est soumise à une enquête. Valeur du jour, il n’y a aucune condamnation. À la lueur des conclusions, on prendra une décision, mais je veux qu’il soit clairement établi que l’enquête est menée en toute indépendance. Je ne vais pas me prononcer sur des allégations et porter un jugement sur ce qui a été dit. L’Independent Commission against Corruption enquête déjà. Après l’enquête, on y verra plus clair. On verra aussi quelles institutions sont impliquées.
Vous attendez-vous au pire ?
Non. S’il n’y a rien contre lui, il reviendra.
Êtes-vous satisfait de ses explications ?
Je ne peux me substituer aux autorités qui mènent l’enquête. Après, il y a aussi le Directeur des poursuites publiques (DPP), car c’est lui qui se penche à la fin sur tous les éléments du dossier.
Vous donnez des garanties que l’enquête se fera en toute indépendance ?
Je peux donner cette garantie. Quand l’enquête est terminée, le dossier est envoyé chez le DPP. Si ce dernier estime qu’il faut des éléments additionnels, il en fera la demande. Quand il estime que l’enquête est close, il prend la décision. C’est justement pour qu’il n’y ait pas de perception selon laquelle il y a une entrave à l’enquête que j’ai demandé à Ravi Yerrigadoo de démissionner.
Est-ce l’écriture de Ravi Yerrigadoo sur les documents manuscrits ?
Je ne peux me prononcer à ce sujet. Il y a des experts en la matière au niveau des autorités concernées. Un graphologue viendra pour voir si c’est le cas ou pas.
Vous le soutenez dans sa lutte ?
Le principe de notre système est que tant qu’une personne n’est pas condamnée, elle est présumée innocente.
Quel est votre sentiment par rapport à cette affaire ?
Cela ne me fait pas plaisir que je doive dire à un de mes ministres de démissionner.
Y aura-t-il un remaniement ministériel plus large ?
Non.
Vous êtes aussi un avocat et vous savez quand un dossier est solide ou pas. Celui de Ravi Yerrigadoo est-il solide ?
Je suis là comme Premier ministre et je m’exprime en tant que tel. Quand j’aurai un brief, je pourrai m’exprimer comme avocat.
Cette affaire fragilise-t-elle votre gouvernement ?
Tout le monde connaît ma détermination et que je me concentre sur mon travail. Je continue en ce sens.
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