Faits Divers

Affaire Bal Kouler : les dessous du rapport d’Interpol sur Patrick Soobhany

Raj Dayal Raj Dayal lors d’une précédente comparution en Cour.

L’assistant-commissaire de police Heman Jangi a révélé, mardi, l’information qu’Interpol avait communiquée aux autorités mauriciennes sur les délits imputés en France à Patrick Soobhany. Celui-ci est le principal témoin à charge, dans le procès intenté par la commission anti-corruption à l’ex-ministre de l’Environnement Raj Dayal.

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Le procès intenté à l’ancien ministre de l’Environnement, Raj Dayal, par l’lndependent Commission Against Corruption (Icac) a été appelé, le mardi 27 mars, en cour intermédiaire, devant les magistrats Sachin Boodhoo et Darshana Gayan.

Raj Dayal est accusé d’avoir sollicité une contribution financière, en 2016, pour des activités dans la circonscription Flacq/Bon-Accueil en marge de la fête Holi. En échange, la demande de Patrick Soobhany pour l’Environmental Impact Assessment (EIA) d’un projet de morcellement à Gros-Cailloux serait agréée. L’ancien ministre a plaidé non coupable.

Son procès a été repris à zéro en raison du fait que Me Vijay Appadoo, qui a présidé l’affaire, a quitté la magistrature pour le bureau du Directeur des Poursuites Publiques. Mardi, l’assistant-commissaire de police (ACP), Heman Jangi, a donné, à la demande de la défense, les détails communiqués par Interpol au sujet des délits reprochés en France à Patrick Soobhany, le principal témoin contre Raj Dayal.

« Fuite d’informations »

Le haut gradé de la police a soutenu que des échanges avec Interpol ont permis de savoir que Patrick Soobhany a été cité « dans trois affaires en France ». Selon le témoin, Interpol a répondu qu’il ne s’agissait pas de condamnations, mais que pour obtenir les éventuelles condamnations, une demande d’entraide pénale internationale est indispensable. Ces faits, soutient l’ACP Heman Hangi, ont été portés à la connaissance de l’Icac

Cette affirmation est intervenue suite à une motion de Gavin Glover, Senior Counsel et avocat de Raj Dayal. L’avocat a réitéré une motion pour l’arrêt du procès pour abus de procédure. Il avance que le DPP n’a pas été mis en présence du dossier du Central Criminal Investigation Department (CCID), sur une plainte formulée par Raj Dayal en mars 2016, pour complot contre sa personne. Pour la défense, le DPP aurait dû prendre ledit dossier en considération avant de décider de poursuivre formellement Raj Dayal.

Deux plaintes

L’ACP Heman Jangi a soutenu, à la barre des témoins, que Raj Dayal a porté plainte par deux reprises au CCID (26 mars et 19 avril 2016). La première fois, il a invoqué un complot allégué contre sa personne de la part de Patrick Soobhany et consorts.

La deuxième fois, Raj Dayal s’est plaint de fuite d’informations de la part de l’Icac et aussi du fait que son accusateur, Patrick Soobhany, a été cité dans la presse comme une personne ayant un casier judiciaire vierge. Le témoin a souligné que, sur avis du DPP, l’enquête policière suivant la plainte de Raj Dayal a été mise en suspens. Or, six personnes avaient alors déjà été interrogées sur la plainte de « complot allégué ». L’affaire sera appelée le 6 avril 2018 pour des plaidoiries sur la motion.

La poursuite est représentée par Mes Medaven Armoogum et Vinod Rammaya. L’ex-ministre Raj Dayal est représenté par Mes Gavin Glover S.C, Yanilla Moonshiram et Didier Dodin.
Raj Dayal avait été arrêté le 6 avril 2016, après des allégations de Patrick Soobhany à l’Icac. L’ancien ministre est actuellement en liberté sous caution.

 

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