Paul Bérenger est passé en mode attaque. Le leader du MMM a, lors de sa conférence de presse, samedi au Hennessy Park Hotel, ciblé le Premier ministre Pravind Jugnauth dans l’affaire Alvaro Sobrinho.
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« Pravind Jugnauth et Dev Manraj (Ndlr : le Secrétaire financier) sont les vrais coupables », dit-il. Depuis une semaine, l’homme d’affaires angolais controversé fait les grands titres. S’il fait l’objet d’enquêtes et est soupçonné de blanchiment d’argent et de corruption, notamment au Portugal, Alvaro Sobrinho a obtenu, fin 2016, plusieurs permis délivrés par la Financial Services Commission (FSC).
Paul Bérenger blâme notamment Pravind Jugnauth pour avoir fait changer la loi dans le cadre du dernier budget, permettant à la FSC d’octroyer des permis bancaires. Selon le leader des mauves, c’est un pouvoir qui aurait dû rester uniquement entre les mains de la Banque de Maurice, qui a les compétences nécessaires. Cela a permis au groupe d’Alvaro Sobrinho d’obtenir un Investment Banking Licence le 29 septembre dernier.
« Quel lien y a-t-il entre Pravind Jugnauth, Dev Manraj et ce groupe-là ? » demande le leader du MMM. « C’est trop facile de vouloir tout mettre sur le dos de Roshi Bhadain, même s’il a sa part de responsabilité en tant qu’ancien ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance », ajoute-t-il, car « c’est lui qui a tué la FSC ».
Autre « scandale » : la FSC est présidée par le Secrétaire financier. Le fait que « le bras droit de Pravind Jugnauth » est à la tête de l’institution ne permet pas à la FSC de fonctionner en toute indépendance, avance Paul Bérenger.
L’implication alléguée de la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, et du nouveau ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur, est loin d’être le sujet principal. « Il ne faut pas que l’attention soit déviée vers eux. Je ne dis pas que la Présidente est trempée dans la corruption, mais il faut vérifier avant de vous associer à quelqu’un. » Et de préciser qu’il enquête sur une seconde affaire impliquant un autre fonds d’investissement angolais, qui aurait investi plusieurs milliards de roupies. « Est-ce que, depuis 2015, Maurice est devenue une plate-forme de blanchiment d’argent, plus particulièrement d’argent sale angolais ? »
Pour le leader des mauves, « le peuple doit comprendre ce qui se passe à Maurice. Dites-moi ce qui n’est pas pourri dans ce pays. Nous évoluons dans une pourriture généralisée ».
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