La Commission anticorruption s’attèle à retracer les personnes qui ont bénéficié des voitures de luxe acheté par Alvaro Sobrinho. Après la descente chez trois concessionnaires auto, l’enquête a franchi une étape cruciale. Les limiers s’intéressent en parallèle à l’exercice de Due Diligence au sein de l’ex-Board of Investment, lors du traitement du dossier de l’homme d'affaire angolais.
Les enquêteurs l’Independent Commission against Corruption (Icac) commencent à reconstituer le puzzle. Grâce aux données récoltées lors de la descente chez ABC Motors, Leal et Axess Ltd, pourront enfin établir qui a bénéficié des berlines achetées par Alvaro Sobrinho. L’homme d’affaires angolais avait fait acquisition de sept voitures de luxe, dont quatre avec des plaques minéralogiques personnalisées (trois Jaguars – D 1955, AF 1973 et J 972 – et une Hatchback Range Rover – AM 1962), trois Land Rover Discovery immatriculées 857 JN 17, 859 JN 17 et 9197 DC 17. Deux autres véhicules intéressent l’Icac, soit deux Hatchback Nissan Juke (5612 AG 16) et (5613 AG 16). Les voitures achetées par Alvaro Sobrinho ont coûté plus de Rs 40 millions.
Les différentes institutions impliquées dans l’affaire Alvaro Sobrinho feront l’objet d’un autre volet de l’enquête de l’Independent Commission against Corruption (Icac) . Parmi elles, la Financial Services Commission et la Barclays Bank Ltd. L’Icac veut déterminer si le businessman Alvaro De Olivera Madaleno Sobrinho, 55 ans, a respecté toutes les procédures, les différentes étapes, avant qu’il ne débute ses investissements à Maurice.
Ken Poonoosamy, ancien directeur du Board of Investment (BoI), a été entendu par les éléments de la commission anticorruption vendredi. Il a expliqué que le BoI était responsable de l’octroi des permis pour l’acquisition de biens immobiliers par les ressortissants étrangers.
Lors de son audition qui a duré environ huit heures, Ken Poonoosamy a été invité à expliquer les procédures suivies par le BoI pour traiter les demandes de permis. Il a expliqué aux enquêteurs sur les moyens dont dispose le BoI pour effectuer des exercices de Due Diligence. Selon Ken Poonoosamy, le BoI suit une procédure comprenant le World Check, des vérifications d’acuité, soit des renseignements glanés sur les individus, et les données de Kroll, société mondialement réputée qui fournit des renseignements sur les profils des personnes.
À l’Icac, les enquêteurs s’interrogent si toutes ces procédures de vérification ont été complétées de manière appropriée. Ils détermineront, notamment, si l’une des procédures requises lors de l’exercice de Due Diligence a été complétée comme il se doit, et si ces vérifications ont été faites dans tous les cas traités par le BoI. L’autorisation accordée à Vango Property Ltd, compagnie au nom d’Alvaro Sobrinho, sera aussi au cœur de cette investigation.
L’Icac veut aussi connaître les circonstances dans lesquelles des dispositions ont été prises par le BoI lorsque le dossier Sobrinho lui est parvenu. La commission examinera également les procès-verbaux des réunions liées au cas Sobrinho. Un autre volet de l’enquête portera sur les voyages des protagonistes de cette affaire.
À ce stade, les hommes de Navin Beekarry ont déjà sollicité l’aide du Passport and Immigration Office (PIO) pour établir la liste des voyages de ces personnes : Dass Appadu, Alvaro Sobrinho lui-même, l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, et Jose Manuel Pinto, entres autres.
Dass Appadu attendu à l’Icac
Deodass Kalisetty Appadu, plus connu comme Dass Appadu, sera bientôt convoqué à l’Icac. Il fait l’objet d’un Report on Departure et la commission lui a fait part de son intention de l’appeler pour les besoins de l’enquête. Son rôle dans cette affaire est déjà passé au crible.
Le dossier Royal Park décortiqué
Les propos de Sydney Pierre Raoul Bathfield, entendu à titre de témoin mercredi 4 avril dans les locaux de la l’Icac, a permis aux hommes de Navin Beekarry de mieux comprendre les transactions faites par Alvaro Sobrinho à Royal Park.
Le président du conseil d'administration de Royal Park, Sydney Bathfield, explique quatre sociétés détiennent des actions dans Royal Park Balaclava Ltd, incorporée en 2009. Elles sont Société Masnil, Société Bali, Société Le Pilan et Société Sandova.
Au sein de Société Masnil, on retrouve André Bonieux, Mushtaq Oosman, Issa Taujoo, Lindsay Levehang, Shyam Mohadeb et Michael Ho Wan Kan. La Société Bali, elle, appartient à Bernard Maigrot. Quant à Sydney Bathfield, il détient 50 % des actions de la société Le Pilan alors que l’autre moitié est détenue par Anne Marie Marguerite Bathfield. Les actionnaires de Société Sandova sont John Maigrot et Anne Marie Claire Maigrot.
Les enquêteurs ont voulu comprendre les modalités de paiement par le businessman Alvaro Sobrinho. Les dates et les transactions bancaires ont été décryptées dans les locaux de l’Icac.
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