Opal Investment Pvt Ltd, qui dispose d’une licence délivrée par la Financial Services Commission à Maurice, fait l’objet d’une enquête en Inde. L’institution mauricienne réfute cependant les allégations sur cette société qui ont été publiées par la presse indienne cette semaine.
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Maurice a gagné 13 places dans le Global Financial Centre Index. L’indice GFCI 34, qui a été publié le jeudi 28 septembre 2023, pourrait presque passer inaperçu. Maurice se retrouve à la 68e position après avoir gagné 24 rangs (92e en septembre 2022 ; NdlR). Ce rapport semestriel publié par le groupe Z/Yen évalue et classe les centres financiers du monde entier sur la base de divers indicateurs critiques, tels que l’environnement des affaires, le capital humain, l’infrastructure et la réputation. Et la réputation de Maurice est de nouveau montrée du doigt.
Les enquêtes sur l’affaire Adani Group se poursuivent en Inde suivant les révélations faites par Hindenburg Research en janvier dernier après deux années d’investigations. Plusieurs articles relayés sur des sites indiens d’informations indiquent qu’Opal Investment Pvt est dans le collimateur des enquêteurs de la Grande péninsule. Cette société offshore implantée à Maurice ferait partie des investisseurs de portefeuille étrangers dans Adani Power Ltd (APL). Selon un article publié par le Wall Street Journal en février dernier, l’entreprise avait des liens avec la famille Adani.
Une enquête de la Securities and Exchange Board of India (SEBI) avait identifié Zenith Commodities General Trading LLC comme actionnaire de contrôle d’Opal Investment Pvt et Adel Hassan Ahmed Alali des Émirats arabes unis comme son bénéficiaire effectif. Ce dernier serait devenu directeur d’Opal Investments Pvt en juillet 2020.
Cette société est enregistrée à l’adresse de Trustlink International, un fournisseur de services aux entreprises. Selon les documents obtenus par le Wall Street Journal, un des administrateurs de Trustlink, Ricardo Caillou, siège au conseil d’administration d’Opal. Cet homme a également été nommé membre du conseil d’administration d’une autre société basée à Maurice, Krunal Trade & Investment Pvt. Ltd, avec le frère aîné d’Adani, Vinod Adani, et Subir Mittra, le PDG du bureau de la famille Adani.
Hindenburg Research souhaitait, pour sa part, savoir si les dirigeants d’Adani ou les membres de leur famille avaient un quelconque contrôle sur les décisions prises par des entreprises telles qu’Opal Investments Pvt. Selon les récents développements de cette enquête, l’actionnaire majoritaire de cette firme implantée à Maurice est une « société unipersonnelle ». La structure unipersonnelle de Dubaï possèderait et contrôlerait les actions Adani Power Ltd (APL) d’Opal Investment.
Or, selon le rapport d’Hindenburg Research, Opal Investment Pvt n’avait pas de site Web, ni d’employés sur LinkedIn et encore moins de documents indiquant que « l’un de ses dirigeants avait participé à des conférences sur l’investissement ». Qui plus est, le portefeuille d’investissement d’Opal Investment Pvt se composerait uniquement d’actions d’Adani Power.
Licence
Opal Investment Pvt aurait abandonné son agent d’entreprise Trustlink International suivant l’éclatement de l’affaire Adani. Elle aurait même créé un site Web le 26 mai 2023 où il est mentionné qu’Opal Investment Pvt. Ltd a été constituée à Maurice le 4 octobre 2005 et qu’elle a obtenu une licence de catégorie 1 (Global Business License) de la Financial Services Commission (FSC). Ce qui pourrait intriguer, selon le rapport d’Hindenburg Research, c’est que la fondation d’Opal Investment Pvt coïncide avec celle de Krunal Trade & Investment Pvt Ltd dans la mesure où Subir Mittra, directeur général du bureau familial Adani et Vinod Adani sont les directeurs de Krunal Trade.
La FSC, a, par l’entremise de son Chief Executive, Dhanesswurnath Thakoor, affirmé qu’une enquête approfondie est en cours sur toute cette affaire. « L’Inde mène son enquête et nous collaborons avec son régulateur en lui fournissant les informations demandées. Il y a un échange soutenu entre les deux régulateurs sur l’affaire Adani », a-t-il assuré.
Toutefois, la question qui subsiste concerne Opal Investment Pvt en tant qu’éventuelle société coquille. Dhanesswurnath Thakoor affirme que le régime mauricien ne permet pas l’existence de « shell companies ». « Toutes les entreprises n’ont pas d’obligation de disposer d’un site Web. La FSC contrôle l’activité des détenteurs de licence. Des sanctions seront prises à l’encontre des sociétés coquilles s’il s’avère », argue le Chief Executive.
Du côté du régulateur du secteur financier mauricien, on insiste qu’Opal Investment Pvt a des activités. Celle-ci se doit d’ailleurs de soumettre son bilan financier comme régi par la loi mauricienne.
Dhanesswurnath Thakoor soutient que les Management Companies (MC) – dans le cas échéant Trustlink International – agissent comme gardiennes. « Les MC doivent attirer notre attention, voire soulever un ‘suspicious transaction report’ auprès de la Financial Intelligence Unit en cas d’anomalie », avance le Chief Executive de la FSC.
Toujours est-il que The Indian Express n’a pu obtenir des réponses à ces questions sur cette affaire auprès d’Adani de même qu’avec Adel Hassan Ahmed Alali, le bénéficiaire effectif déclaré par Opal Investment.
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