Une quinzaine d’opérateurs illégaux squattent le terrain des 72 propriétaires de taxis basés à l’aéroport. Des plaintes ont été déposées et la police promet de cibler ce réseau.
Quel est ce réseau de taxis opérant à l’aéroport ? Un groupe d’opérateurs de taxis non basés à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam empiète sur le terrain de ceux qui y sont légalement établis. Il y a moins d’un mois, une énième plainte a été enregistrée par la police. Pour sa part, Airports of Mauritius Ltd (AML) dit prendre les mesures appropriées. « Nous avons eu l’occasion d’observer le mode opératoire de ces taxis marrons à l’aéroport de Plaisance. »
Ces taxis marrons sont au nombre d’une quinzaine qui opèrent discrètement. Ces chauffeurs approchent les passagers à leur descente d’avion et cela sous l’œil des opérateurs accrédités. Ahmad (prénom modifié) est un des taximen accrédités de l’aéroport. Il dit devoir assister impuissant à cette scène. La raison, c’est que ces opérateurs clandestins sont agressifs. « J’ai reçu des menaces et il y a même eu des accrochages. Ils se sont regroupés. » Et d’ajouter qu’il y a moins d’un mois, il a porté plainte à la police concernant ces « pratiques malsaines » et ces chauffeurs qu’il qualifie de dangereux. Toutefois, Ahmad explique que les autorités concernées ont été averties, que ce soit la police, AML, la National Transport Authority (NTA), entre autres. Mais il affirme que ces pratiques perdurent.
Ces taxis pénètrent dans l’enceinte de l’aéroport en se dotant de tickets pour le paiement des parkings. Toutefois, ils ont recours à une astuce pour ne pas payer. Certains ressortent chaque 15 à 20 minutes de l’aéroport et reviennent à nouveau. Shamsudeen Nauzeer, président de l’Airport Taxi Owners Association (ATOA) , raconte que certains passent rapidement derrière d’autres véhicules pour sortir avant que les barrières ne se referment.
« C’est une pratique frauduleuse et tout le monde a peur d’eux », souligne Shamsudeen Nauzeer. Ce sont surtout des opérateurs qui, selon leurs permis, doivent être basés dans la région entre Plaine-Magnien et Gros-Billot, qui sont au sein de ce réseau. Le président de l’ATOA souligne que ces taxis négocient sous leur nez et qu’ils sont stationnés dans l’enceinte de l’aéroport entre 6 heures et 18 heures.
D’ailleurs, Le Défi Quotidien a approché un des opérateurs, mais ce dernier affirme qu’il attend de la famille et dit ne pas opérer en douce à l’aéroport. « Nous avons tout fait pour favoriser les opérateurs accrédités », soutient ce responsable d’AML. Il affirme que la compagnie gestionnaire du terminal veille au respect des règlements dans l’enceinte de l’aéroport. Pour distinguer les chauffeurs de taxis accrédités des autres, AML a distribué des uniformes. Rs 600 sont mensuellement payées pour le parking. AML leur a offert des stationnements stratégiques et un comptoir à l’intérieur du terminal. « Nous faisons aussi des inspections régulières et des réunions avec les opérateurs. » Toutefois, le responsable d’AML estime que, selon ses observations, on ne peut parler de réseau d’opérateurs clandestins, mais de « resquilleurs ».
Tarif négociable
Or, certains passagers préfèrent se tourner vers les taxis clandestins. À titre d’exemple, le trajet entre Plaisance et Port-Louis coûte jusqu’à Rs 1 000 de moins, s’il est entrepris par un taximan clandestin. Le tarif est souvent négociable.
Du côté de la police, on explique que davantage d’opérations crack-down seront organisées en 2018. En 2017, il n’y en a eu qu’une demi-douzaine. « Nous allons cibler les chauffeurs de taxis marrons », promet l’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office.
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