Une bagarre à Bois-Marchand, Port-Louis, aurait pu virer au drame au petit matin du dimanche 18 juin. Christopher Louis Désiré Nobine, 30 ans, vert de colère, après avoir surpris un homme avec sa femme au lit, a saccagé la maison et séquestré le grand-père de celle-ci sous la menace de deux armes tranchantes.
La police a dû tirer deux coups de feu dans l’air pour sauver le vieil homme de 74 ans.
La région de Bois-Marchand a vécu plus d’une heure de tension au petit matin dimanche, avec un important déploiement des forces de l’ordre. Il est 2 heures du matin le dimanche 18 juin. Christopher Louis Désiré Nobine se rend au domicile de sa femme Dorina.
Il y trouve sa femme avec un autre homme au lit. Furieux, il saccage la maison appartenant à sa femme. Plusieurs fenêtres ainsi que des meubles ont été endommagés. Le fils du couple, 13 ans, a tenté de calmer son père, mais il a été agressé avec un casque intégral. Blessé, il a été transporté à l’hôpital SSRN, Pamplemousses, où il est admis.
Christopher Louis Désiré Nobine était armé d’un sabre et d’un samouraï. Mandée, la police de Terre-Rouge l’a informé qu’il commettait un délit en séquestrant le grand-père de sa femme. Entre-temps, une foule hostile s’était rassemblée tout près de la maison.
Christopher Louis Désiré Nobine pointait le samouraï sous la gorge du septuagénaire. « Si zot apros mwa, mo pou touye sa bolom la », a-t-il lancé en guise d’avertissement aux policiers. Un des policiers a tenté d’arracher le samouraï de Christopher, mais ce dernier l’a projeté au sol.
Rs 22 000 réclamées
En voyant que la vie du septuagénaire était en danger, le sergent Derochooneea fait usage de son arme à feu et tire en l’air comme sommation. Christopher Louis Désiré Nobine ne cède pas. Au contraire, il s’excite et devient exigeant. Il fait chanter la famille de sa femme et les policiers. « Si zot pa donn mwa Rs 22 000, mo pou fini sa bolom la », lance-t-il à qui veut l’entendre. Le sergent a alors tiré un deuxième coup de feu et c’est à ce moment-là que Christopher Louis Désiré Nobine est devenu plus lucide et a pris la fuite. Après une course-poursuite, la police a pu mettre la main sur lui. Il a été conduit au poste de police de la localité où il a été interrogé.
« Mo finn ankoler kan monn trouv mo madam avek enn lot zom e monn azir dan enn moman koler », dit-il aux enquêteurs, pour justifier ses agissements. Après son interrogatoire, il a été placé en détention.
Dimanche, il a comparu devant la Bail and Remand Court et a répondu à deux accusations provisoires, dont ‘damaging property’ et ‘bearing offensive weapon to endanger life’. La police, ayant objecté à sa remise en liberté conditionnelle, il a été reconduit en cellule policière. Il comparaîtra devant le tribunal de Pamplemousses ce lundi. L’enquête est supervisée par le chef inspecteur Jumun.
Pas amant
Le Défi Quotidien s’est rendu à Bois-Marchand, au domicile de Dorina, la femme de Christopher. Dorina, 29 ans, raconte que son époux est jaloux. « Désiré zalou boukou et mem kan mo avek mo ban fami, li dir mo ban aman sa. Si la police n’était pas intervenue à temps, il y aurait pu avoir un ou deux morts. Mon fils de 13 ans, qui a été agressé, est toujours traumatisé. Mo finn trouv kouma dir la mor pe apros mwa », raconte Dorina. Selon elle, l’homme qui était à ses côtés est son « frère de baptême » qui est âgé de 18 ans. « Mo estim sa garson la kouma enn ti frer », dit-elle.
Cette dernière a fait ressortir qu’elle vit en séparation depuis déjà un an et demi. « Mo finn kit mo missie akoz so move karacter. Bien que nous sommes séparés, on se rencontrait souvent et on planifiait de nous remettre ensemble pour nos deux enfants. Mais après ce qui s’est passé dimanche, tout est remis en question », relate Dorina Verlope, 46 ans, la mère de Dorina, explique que Christopher est un homme qui a toujours su subvenir aux besoins de sa femme et de ses deux enfants. Mais, selon elle, il avait un défaut : il est jaloux et interprète mal les choses.
« Dorina ek mo deux tifi ti pe dormi lor lili. Ena enn garson ki monn baptize et li vinn rest souvan kot mwa e so mama tou o kouran. Dimanche, il est venu chez moi et il jouait avec les enfants. Kan linn fatigue, linn al alonge lor mem lili kot Dorina e so tifi e so de sers ti pe dormi e lin gagn somey. Quand Christopher est entré, il a mal interprété les choses et c’est ainsi que l’affaire a dégénéré », explique Verloppe.
Le sergent Derochoonee : «Mo finn tir kout bal dan ler pou sov sa personn azé la»
Contacté par Le Défi Quotidien, le sergent Derochoonee affirme qu’il avait pour but de sauver le septuagénaire. « Lorsque je me suis rendu sur les lieux, j’ai constaté que les choses s’aggravaient et je suis retourné au poste de police pour récupérer mon arme à feu. Christopher pa ti pe rod obeir e lavi sa vié dimoun la ti an danze. Mo finn tir kout bal dan ler pou sov la personn. Ma priorité, c’était de sauver cette personne âgée », dit le sergent.
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