Admissions en hausse : les hôpitaux souffrent d’un manque de lits

Nos hôpitaux sont confrontés à un cruel manque de places pour les admissions. Dans les cinq hôpitaux régionaux, il y a un manque de lits dans certaines unités alors que le nombre d’hospitalisations est en hausse constante.

Ce problème devient récurrent mais des solutions à court terme et à long terme existent selon certains professionnels de santé. Un total de 168 235 patients a été admis dans les cinq hôpitaux régionaux de l’île (Dr A. G. Jeetoo, SSRNH, Flacq, Jawaharlal Nehru et Victoria) en 2017 pour les 2 644 lits disponibles. 

Mais semaine après semaine, ils sont nombreux à se plaindre des longues heures d’attente avant d’être admis en salle pour leur suivi médical. Les raisons de cette situation sont multiples selon les professionnels de la santé. Parmi : le manque de collaboration des proches qui ne récupèrent pas immédiatement les malades qui ont fini leur traitement et qui ont obtenu l’autorisation de rentrer chez eux. 

Le nombre de patients qui doivent être hospitalisés est en hausse également, note le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Ministry of Health Officers Association (MHOA). Raison : augmentation du nombre de patients souffrant du diabète, d’hypertension artérielle et de troubles cardiovasculaires. Il y a aussi, ajoute-t-il, une hausse du nombre d’adultes et d’enfants souffrant de maladies respiratoires et dont l’état nécessite une hospitalisation pour un traitement par intraveineuse. Pour le Dr Vinesh Sewsurn , il est impérieux d’augmenter le nombre de lits dans les hôpitaux pour faire face à cette nouvelle situation. 

Il soutient que les spécialistes de garde dans l’après-midi devraient visiter les malades et donner l’autorisation à ceux qui ont complété leur traitement de rentrer chez eux. Sur ce point, il insiste sur la collaboration du public. « Les proches devraient récupérer les malades qui peuvent quitter l’hôpital le plus rapidement possible afin que le personnel puisse préparer la place ainsi libérée pour accueillir de nouveaux patients », fait-il ressortir. À long terme, il préconise la construction d’autres hôpitaux spécialisés afin d’y canaliser les patients.

Augmenter la capacité d’accueil des hôpitaux ne résoudra pas le problème, car il faut aussi trouver un plus grand nombre de personnel afin de pouvoir s’occuper des salles et des lits additionnels, explique un infirmier de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo qui compte de longues années d’expérience. Selon lui, le manque de places pour les admissions est plus aigu en début de semaine. « Le week-end il y a moins de spécialistes. De ce fait, il y a moins de patients qui sont autorisés à rentrer chez eux », explique-t-il. Pour lui, chaque spécialiste devrait être responsable d’une salle au lieu de devoir faire la tournée de tout l’hôpital pour visiter les malades. À travers ce système, les spécialistes pourraient mieux gérer les malades à leur charge et les places pourraient être libérées plus rapidement, selon lui. 

Les patients souffrant d’un cancer et leurs proches ont exprimé leur exaspération. Outre leur renvoi pour manque de médicaments pour leur traitement de chimiothérapie, ils sont aussi renvoyés faute de places. Cela, en raison de l’admission la veille de patients souffrant d’autres pathologies que le cancer et qui ont été admis à la salle de chimiothérapie faute de places ailleurs. 

Un membre du personnel de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo explique, pour sa part, que c’est surtout au niveau de la salle pour les adultes qu’il y a un manque de places. « À la section pédiatrie, il y a de la place mais nous ne pouvons y admettre les adultes », dit-il. 

Selon l’Annual Health Report 2017, le taux d’occupation dans les hôpitaux varie entre 68 % et 80 %. Ce qui ne reflète pas la réalité avec les longues heures durant lesquelles les patients doivent parfois attendre avant d’être hospitalisés après leur traitement. Le temps d’hospitalisation moyen varie entre 3,9 et 5,3 jours

Nombre de lits dans les hôpitaux régionaux