Admission en lower VI - 5 ‘Credits’ au School Certificate : mission pas impossible

La décision de changer de critères pour l’admission en Lower VI a été prise afin de permettre aux élèves d’avoir de meilleurs résultats au School Certificate. Si certains croient qu’obtenir 5 ‘Credits’ est impossible à ces examens, d’autres soutiennent le contraire.

Les critères d’admission en Lower VI changent à partir de 2019. Pour poursuivre ses études, le candidat devra obtenir 5 Credits aux examens du School Certificate (SC). C’est ce que révèle une circulaire en date du 19 mai dernier. Une décision qui a soulevé de nombreuses critiques, mais que la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, précise avoir prise afin d’améliorer les résultats des élèves.  

Pour l’entrée à l’université, les critères d’entrée changent aussi. Pour la prochaine rentrée académique, il faudra : 1) avoir réussi dans trois matières principales plus une matière subsidiaire au Higher School Certificate (HSC), 2) avoir réussi dans deux matières principales et deux matières subsidiaires ou 3) avoir décroché trois A-Levels au London General Certificate Examinations.

Privilégier la qualité à la quantité

Obtenir 5 ‘Credits’ au niveau du SC n’est pas impossible, assure la ministre de l’Éducation. À maintes reprises, elle a déclaré qu’il faudra privilégier la qualité à la quantité. Dans le cadre de hausser le niveau des élèves, les autorités prévoient des classes avec moins d’élèves, mais avec une éducation et un encadrement de qualité. Les élèves qui sont actuellement en Form III sont appelés à faire davantage d’efforts pour obtenir les 5 ‘Credits’ lorsqu’ils seront en SC. C’est tout à fait possible avec l’aide de leurs enseignants, soutient la ministre.

Par ailleurs et dans le cadre de la réforme éducative, des classes de rattrapage sont organisées pour les élèves en difficulté. Cela se fait d’ailleurs pour les enfants en Grade I. Après les examens du Primary School Achievement Certificate (PSAC), les élèves qui se retrouveront dans cette situation auront aussi une attention spéciale.

Le recteur du collège Maurice Curé, Soondress Sawminaden, est convaincu que c’est une bonne chose que le niveau académique soit revu à la hausse. Ce dernier estime que le fait d’avoir revu le critère à 3 ‘Credits’ était un cadeau empoisonné. « À l’époque, j’avais dit et je redis que c’est un cadeau empoisonné qu’on a fait à nos enfants. Beaucoup n’ont pas fait d’efforts et ont obtenu le minimum. Au final, ceux qui sont entrés dans les universités n’avaient pas le niveau attendu. Il faut initier une étude pour voir le nombre de ‘drop-outs’ après cette décision. »

Six matières en SC

Ayant travaillé avec des élèves moyens pendant de longues années, Soondress Sawminaden insiste qu’il faut encourager l’effort. « Il ne faut pas mettre de côté les élèves de  niveau moyen, mais nous pouvons leur demander d’étudier six matières au lieu de huit au niveau du SC. Ils pourront ainsi mieux utiliser leur temps, leur énergie et obtenir ces 5 ‘Credits’ ». Le recteur fait ressortir que le contenu des programmes d’étude a diminué de 50 % comparés à 25 ans de cela. De plus, avec le ‘Nine Year Continuous Basic Education’ qui prévoit que le nombre d’élèves par classe soit moindre, il estime qu’un enseignant qui n’a qu’une vingtaine, voire une quinzaine d’élèves, peut leur accorder toute l’attention voulue.

Comment hausser le niveau ?

Soondress Sawminaden est convaincu que tous les élèves peuvent obtenir les 5 ‘Credits’. Le recteur souligne qu’il faut de la discipline et de la rigueur pour réussir. « Il est facile d’obtenir le niveau recherché. Pour ce faire, il faut que l’élève ait envie de travailler et de fournir l’effort voulu. Rien n’est impossible. Aujourd’hui, tout est disponible sur internet. L’élève doit seulement s’y intéresser au lieu de passer des heures sur des réseaux sociaux. Les parents doivent accorder l’attention nécessaire à leurs enfants. »

Le recteur salue le travail des enseignants. « La grande majorité des enseignants n’hésitent pas à accorder une attention particulière aux élèves en difficulté. Ils le font soit pendant l’heure du déjeuner, soit en leur donnant du travail supplémentaire. » Selon lui, il est essentiel de revoir les critères d’embauche des enseignants. « Certains sont là par obligation et non par vocation et cela ne rend pas service aux élèves. »

Les difficultés du privé

Les collèges privés accueillent bon nombre d’élèves de niveau moyen ou en-dessous. Harris Bachwa, le porte-parole de la Fédération des Managers des Collèges privés, explique que les enseignants, qui travaillent avec ces élèves, ont beaucoup à faire. « Les enseignants doivent non seulement se pencher sur le travail de la classe, mais aussi s’occuper de ceux qui ont du mal à atteindre le niveau. Pour ces derniers, ils doivent préparer des notes et faire un travail individuel. Parfois, le syllabus n’est pas fini, puisqu’il faut retravailler la base. En général, l’enseignant le fait sans problème. » Dans ces établissements, des enseignants n’hésitent pas à inviter les élèves à rester les après-midi ou pendant la récréation pour discuter de leurs difficultés scolaires.