Admis à l’hôpital Brown-Séquard à 65 ans, il n’a jamais touché sa pension de vieillesse

À la suite d’un problème psychiatrique, François, 65 ans, est hospitalisé à l’hôpital Brown-Séquard, à Beau-Bassin, depuis une dizaine d’années. Malgré les multiples démarches de son frère Jacques auprès du ministère de la Sécurité sociale, François n’a jamais touché sa pension de vieillesse.

Cet ancien mécanicien de moto a 55 ans quand il est hospitalisé. En 2013, il fête ses 60 ans. Cinq ans se sont écoulés depuis que François attend sa pension de vieillesse. Son frère Jacques explique qu’un officier du ministère de la Sécurité sociale lui a fait part que François ne pourra bénéficier de cette pension. Pourtant, François a besoin de cette pension qui lui revient de droit.

Devant une telle anomalie, l’administration de l’hôpital a aussi fait une requête auprès du ministère de la Sécurité sociale afin que François puisse bénéficier de sa pension. Trois mois se sont écoulés. Toujours pas de réponse.

Du côté du ministère de la Sécurité sociale, on nous informe que François est effectivement éligible à une pension de vieillesse et qu’il doit la toucher tous les mois. Une enquête sera initiée par le ministère de tutelle pour savoir pourquoi François n’a pas bénéficié de sa pension jusqu’à ce jour.

Notons que François est issu d’une fratrie de cinq enfants. Célibataire, il a toujours vécu avec ses parents à Vacoas. Au fil des années, il a perdu son père, sa mère, un frère et une sœur. De ce fait, il s’est retrouvé chez Jacques, le benjamin de la famille. Le frère raconte que François présentait de gros troubles psychiatriques au début de 2008. « So latet ti fatige. Lerla mo finn amenn li lopital Brown-Séquard. Laba li finn gagn enn tretman. Me kouma li sorti li malad ankor », dit Jacques.

C’est ainsi qu’il a dû être admis à l’hôpital Brown-Séquard sous les conseils de son médecin traitant. « Il allait mieux avec le traitement médical qu’on lui prodiguait sur place », précise Jacques. Et de poursuivre que son médecin jugeait également que c’était mieux qu’il soit hospitalisé. « Parski a nimport ki moman, li ti kapav perdi latet ek fer enn betiz ».

Une fois l’an, le médecin autorise François à visiter sa famille. C’est ainsi que chaque 31 décembre, François revient chez son frère Jacques à Vacoas pour fêter le Nouvel an. Il y reste pendant une semaine avant de retourner à l’hôpital.

À 65 ans, François attend avec impatience une pension de vieillesse qu’il n’a jamais touchée depuis 5 ans.