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Adieux émouvants au petit Vagish Shamloll - Pooja: «Mon fils est mort sous mes yeux»

Pooja a tout fait pour sauver son fils.
Le petit Vagish Shamloll, quatre ans, fait partie des quatre personnes qui ont péri noyées à Grande-Rivière-Sud-Est mercredi. Jeudi après-midi, l’enfant a eu droit à des adieux émouvants. Assise à côté de la dépouille de son fils, Pooja, policière affectée au poste de police de Brisée-Verdière, ne cesse de pleurer. Elle caresse le visage de son petit Vagish aussi appelé Vaibhav. Avec ses collègues, ils étaient partis en pique-nique mercredi, mais nul ne pouvait prévoir qu’un tel drame allait se produire. « Monn amen li promne... », lâche-t-elle en larmes. Tout a basculé en quelques secondes. La policière a vu son fils unique se noyer sous ses yeux. « Linn mor devan mwa », se lamente-t-elle. À ses côtés, la grand-mère de la petite victime. Cette dernière, également en larmes, essaie tant bien que mal de réconforter sa fille, mais rien n’y fait. La disparition du petit Vagish est trop dure à supporter. « Ma mo pa pou trouv li ma... » ne cesse de répéter la mère affligée. La grand-mère tente de retenir son chagrin afin de ne pas affliger davantage sa fille. D’autres proches essayent de trouver des mots apaisants. « Pran kouraz », murmure une voisine. Sachin, le père de l’enfant, est également policier. Depuis quelque temps déjà, il vivait séparé de son épouse, mais trouvait toujours du temps pour le petit. « Je regrette de n’avoir pu être présent. Mon épouse m’a dit qu’elle a tout essayé pour lui venir en aide quand l’embarcation s’est renversée », confie-t-il. Vagish, qui était à la maternelle, faisait la joie de ses parents. « Mon fils était un enfant formidable. Comme tous les enfants de son âge, il aimait jouer, mais il était aussi très discipliné. Avant de faire quoi que ce soit, il demandait toujours la permission », raconte Sachin. La dernière visite à son fils remonte à samedi dernier : « Nous avons passé une journée ensemble. Je lui avais acheté un jouet. » C’est à 14 h 15 que la dépouille du garçonnet a quitté le domicile familial à Laventure, sous les cris et pleurs de ses parents et de ses proches. Une de ses tantes confie : « Il aimait jouer et plaisanter. Mais cette maison ne sera plus jamais la même sans ses rires. » Plusieurs membres de la force policière sont venus présenter leurs sympathies. était aussi présent Pradeep Roopun, ministre de l’Intégration sociale. Pour lui, il est essentiel de tirer les leçons d’une telle tragédie : « Il faut comprendre ce qui s’est passé et en tirer des leçons pour améliorer la sécurité de ceux qui prennent des embarcations. » L’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam et l’ancien ministre des Infrastructures publiques Anil Bachoo ont également assisté aux funérailles.  
 

La belle-soeur du skipper: «J’ai tout fait pour ranimer le bébé»

Louis Hayward Marie, 57 ans, le skipper de la pirogue, a comparu devant le tribunal de Flacq, jeudi, après une nuit en cellule policière. Cet habitant de Grande-Rivière-Sud-Est répond d’une accusation provisoire d’homicide involontaire. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Les proches d’Hayward, qui compte plus d’une vingtaine d’années de métier, sont d’avis que ce dernier n’a rien à se reprocher. « Il y avait des gilets de sauvetage dans l’embarcation. Ils ne les ont pas mis. Même s’ils se trouvaient à l’intérieur du lagon, ils auraient dû prendre leurs précautions, surtout pour les enfants », lâche Elbert, le frère du skipper. « Pour lui, également, c’est un moment difficile. En 25 ans, mon frère n’a jamais eu pareil problème », soutient-il. Les proches du skipper ajoutent qu’ils étaient sur place lorsque les corps des victimes ont été repêchés. « J’ai tout fait pour ranimer le bébé de huit mois. Il a craché de l’eau, mais il n’a pas survécu », se désole la belle-sœur du skipper.  
 

Adieux déchirants à Urmila Mewa

Des adieux émouvants à la policière Urmila Mewa, 24 ans, Upashnah pour les proches, morte noyée, mercredi, à Grande-Rivière-Sud-Est. Les funérailles ont eu lieu jeudi à 14 heures. Depuis l’annonce de ce drame, Jayshree, la mère de la policière, est inconsolable. Elle répète sans cesse : « Kifer to pann dir mwa to pe al lor bato mo tifi ? » Elle s’est évanouie peu avant que le cortège ne quitte le domicile. C’est avec beaucoup de difficultés qu’elle s’est confiée au Défi Quotidien. « Ma fille a voulu sortir avec ses collègues. Elle m’a informée qu’il y avait une sortie entre collègues, mais elle ne m’avait jamais dit que c’était pour une sortie en mer. Si li ti dir mwa li pe al lor bato, zame mo ti pou donn li permisyon. J’ai perdu un bijou en or. Upashnah était l’honneur de la famille et j’étais très fière d’elle. Elle est partie très jeune. Ce sera difficile de vivre sans ma fille», se lamente Jayshree.  
 

Cris de douleurs et de tristesse

Chez les Mungur à Lallmatie, l’émotion était à son comble. Tous pleurent la disparition tragique de Narvish Preetamsing Mungur, 8 mois, et Chetlallsingh Mungur, 30 ans, partis trop tôt. Ce dernier, un policier affecté à la Divisional Support Unit (DSU) de Flacq, et son fils se sont noyés lorsque l’embarcation dans laquelle ils se trouvaient a chaviré. Les funérailles auront lieu ce vendredi à 10 heures. Lovena, 25 ans, l’épouse du policier, a les yeux remplis de larmes. Elle ne cesse de caresser le visage de son fils. ‹‹ Ki fer tonn kit mwa tonn ale ››, murmure-t-elle à l’oreille de son enfant. Les proches de Chetlallsingh Mungur ont passé une nuit blanche. ‹‹ Nous n’avons pas fermé l’œil. L’attente était insoutenable. Nous attendions que les recherches reprennent ››, raconte Pawar Mungur, le frère de la victime. ‹‹ C’est une grande perte. Il était mon confident. Il était toujours prêt à aider. Il était aussi engagé dans le social ››, confie-t-il.  
 

La MTA ouvre une enquête

La Mauritius Tourism Authority (MTA) a ouvert une enquête à la suite de la noyade de deux policiers et de deux enfants. Selon nos recoupements d’informations, le port du gilet de sauvetage n’est pas obligatoire dans le lagon. Mais cela dépend du responsable de l’embarcation, explique notre source. « Si un capitaine de bateau estime qu’il est important que ses passagers portent un gilet de sauvetage pour leur sécurité, alors ils doivent obéir. Le dernier mot revient au capitaine du bateau. » Au sein de la MTA, on affirme aussi qu’il y a des leçons à retenir. « On viendra avec de nouveaux règlements », affirme-t-on au niveau de l’organisme.

Le policier Ramkhalawon: « Il n’y avait pas de gilet de sauvetage »

Rencontré sur son lit d’hôpital à Flacq, le policier Ramkhalawon explique au Défi Quotidien ce qu’il a vécu. « Une grosse vague a renversé le bateau et il n’y avait pas de gilet de sauvetage », dit-il. L’enquête est menée conjointement par les policiers de Bel-Air et des limiers de la Major Crime Investigation Team.
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