Adieux déchirants au petit Arav - Sa mère : «Arav s’est montré brave avant de rendre l’âme»

Le destin n’a pas été tendre envers Namish Kumar Bundhooa (4 ans). Arav habitait Poste-de-Flacq. Une voiture conduite par son voisin Steeve Brick l’a heurté de plein fouet dimanche. Il n’a pas survécu à ses blessures et laisse derrière lui ses parents et sa sœur de 11 ans complètement anéantis.

Un vibrant hommage a été rendu à Arav lundi. Ils étaient nombreux à venir lui dire adieu. Son passage sur terre aura été court. Les parents d’Arav et sa sœur sont dévastés. La famille Bundhooa vit un véritable calvaire. Lors des funérailles, Sushila ne cessait de caresser les joues de son fils Arav sur le canapé. En larmes, elle ne cesse de répéter : « Finn pran mo garson so lavi. Mo pa pu tann twa dir mwa mama aster-la. »

Les larmes perlent sur les joues de la maman alors que le cortège quitte son domicile à Choisy Road, à Poste-de-Flacq. En effectuant le rituel des adieux, elle s’est assise sur le chemin, pleurant à chaudes larmes. C’est Pari, sa fille de 11 ans, qui vient la consoler. « Mama, arett plore, Arav finn al kot Bondie. Nou al andan sinon to pou malad. Si Arav pe guett twa depi kot Bondie ek li trouv twa plore, li pa pou kontan. »

Après une dizaine de minutes, Sushila rentre à l’intérieur de la maison. Sa fille Pari lui apporte une bouteille d’eau. « Mama bwar pou to pa gayn febless. » En voyant la bouteille, la maman éclate en sanglots. « C’est la bouteille d’Arav… » La mère éplorée ne cesse de contempler la photo et les jouets de son fils disparu.

« Mon fils n’a pas versé une larme »

La mère se confie au Défi Quotidien. « Mon époux et moi mangions dans la cuisine. Arav, sa sœur et ses cousins jouaient dans la cour. à un certain moment, on a entendu Pari crier. Elle disait ‘mama, enn loto finn tap avek Arav’. Sans tarder, mon époux et moi, nous sommes rués dehors. Le conducteur qui l’a percuté tenait mon fils dans ses bras. Il l’a remis à Rakesh, le père, qui est aussitôt parti. Pari m’a relaté qu’Arav était allé récupérer le volant de badminton sur la rue. Des gens me disent que mon fils a eu tort. Mais à quelle vitesse roulait ce chauffeur sur une telle rue ? » s’interroge Sushila. « La famille du conducteur affirme qu’Arav a traversé brusquement, mais il aurait dû rouler plus prudemment », pleure la mère.

Après l’accident, son époux, son beau-frère et elle ont conduit le petit à l’hôpital. « Depuis qu’il est arrivé à l’hôpital, une larme n’a pas coulé sur le visage de mon enfant. Li dir mwa mama mo kontan twa ek dir papa pa plore. Arav s’est montré très brave avant de rendre l’âme, pour me soutenir. Même s’il souffrait, il s’est montré fort pour nous encourager », se lamente la maman.

La joie, la lumière d’une famille

Le petit Arav, inscrit à l’école préprimaire, était la joie et la lumière qui illuminait sa famille. « Il a apporté une grande joie dans notre famille, il faisait le bonheur des autres. C’était un enfant gaillard. Il aimait beaucoup les câlins et adorait les dessins animés, dont Bob L’éponge. Kan donn li bizou, li dir bizin tann tchuk lerla ena plis lamour », se remémore Sushila.

Pari nous relate l’accident en présence de sa mère. « Arav ti deryer enn 4x4, li ti dan bord ek enn loto ti pe vini. Kan li traverse, loto-la inn tap avek li. » Varsha, tante d’Arav, s’interroge sur les circonstances de l’accident. « La mort d’Arav nous a traumatisés. Il va beaucoup nous manquer. »  Rakesh, le père, trop bouleversé ne peut piper mot.

Le chauffeur reste en détention

Steeve Brick (52 ans), chauffeur de la voiture et voisin du petit Arav, explique qu’il sortait de chez lui. À peine a-t-il démarré que l’enfant aurait brusquement surgi devant lui. Lundi, il a comparu devant le tribunal de Flacq, où il a été inculpé d’homicide involontaire. La police ayant objecté à sa remise en liberté, il a été reconduit en cellule policière. L’enquête est supervisée par le surintendant de police Banarsee.