Leur activité est certes illégale à Maurice. Mais nombre de jeunes femmes n’hésitent pas à braver les interdits en vendant leurs charmes à travers la webcam, moyennant un paiement. L’une d’elles a accepté de se confier sur ce métier qu’elle considère comme un autre.
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Elles sont jeunes et travaillent à domicile en vendant leurs charmes sur Internet… Activité illégale qui ne nécessite pas une formation d’informaticien, le service cam girl est un phénomène qui attire de plus en plus de jeunes femmes. Elles n’ont besoin que d’un endroit discret, de tenues sexy et d’une bonne webcam. Elles peuvent alors se faire entre 30 et 40 dollars américains en une heure, soit environ Rs 1 200.
En exclusivité pour Le Défi Plus, l’une de ces jeunes femmes explique, sous le couvert de l’anonymat, comment elle pratique cette activité à l’insu de ses proches. Eva (prénom modifié), 26 ans, travaillait comme téléopératrice. Il y a huit mois, l’une de ses amies l’approche. « C’est un choix. Personne ne vous oblige à le faire. C’est un métier comme un autre avec des risques mais qui sont calculés », explique Eva.
Selon elle, pour devenir une cam girl, il faut d’abord disposer d’une webcam, d’un ordinateur doté d’une bonne connexion Internet ainsi que d’un bon antivirus pour se protéger des hackers. Il faut aussi remplir un formulaire, respecter les conditions d’inscription et envoyer un portfolio. Pour postuler, il faut avoir 18 ans ou plus et soumettre une copie de sa carte d’identité ou de son passeport. « Je me suis inscrite sur un site professionnel. Il existe aussi des sites qui vous arnaquent et vous demandent de soumettre une vidéo de vous pour vous faire chanter par la suite. Il faut être vigilant », insiste Eva.
Argent virtuel
Selon elle, pour se protéger et préserver son identité auprès de son entourage mais aussi pour ne pas se faire inquiéter des autorités, elle n’accepte aucun client dans la zone d’Afrique et cible plutôt des Européens. De plus, elle peut se permettre de refuser un client qui demande un live show. « Je ne touche pas de prime si je refuse de me connecter avec un client. Par jour, je peux me faire trois ou quatre clients. À travers mon profil qui apparaît sur le site, je fais connaître ma disponibilité pour un live chat », confie la jeune femme.
Elle nous explique que le système de paiement est simple. Le site paie en tokens ou monnaie virtuelle. Dix tokens valent un dollar. « Tout dépend de notre performance et de la satisfaction du client et aussi du type de shows que l’on propose. Il y a le flashboobs lorsqu’on montre les seins, qui peut rapporter entre 100 et 300 tokens. Tout est suivi par le responsable du site. Notre travail est de garder en ligne un client le plus longtemps possible car s’il ne prend pas le forfait, il est facturé à la minute. »
Clients réguliers
Le Défi Plus a consulté le site sur lequel Eva est inscrite et qui est basé aux États-Unis. Spécialisé dans le live show, il semble être très fréquenté. On y trouve une diversité de jeunes femmes de différentes origines. En tapant Mauritius, on tombe sur un catalogue de jeunes femmes qui s’affichent à visage découvert. Il est possible d’obtenir le portfolio de chacune d’elles, mais l’accès est payant.
Eva nous explique que c’est un métier où l’anonymat est relatif. Elle utilise un pseudonyme, mais le live show se fait à visage découvert. Le contact avec l’abonné est direct et peut durer cinq ou dix minutes, en fonction du forfait. Dans le cas d’Eva, tout se fait dans une pièce de sa maison qu’elle a aménagée en salon privé et qui dispose d’un matelas et de grands rideaux.
« Nous avons l’instruction du modérateur de ne pas communiquer notre adresse e-mail et nous utilisons uniquement la messagerie instantanée pour aborder le client », précise Eva. Mais cette dernière explique que parmi ses clients, elle a aussi des clients réguliers qui sont devenus des amis et avec lesquels elle est en contact sur WhatsApp. « En principe, on reçoit notre argent tous les trois jours et la somme est versée directement sur notre compte bancaire. Nous touchons seulement une prime. Tout dépend du nombre de clients que l’on peut se faire en une journée ou durant 24 heures. Mais j’ai des clients personnels qui me paient à travers la Western Union ou Money Gram pour lesquels j’ai exécuté des shows et je touche ainsi directement la totalité de l’argent », confie encore Eva.
Le cas d’Eva n’est pas isolé. Le site regorge de cam girls mauriciennes et il est difficile d’y avoir accès. Mais Eva confie aussi qu’elle ne connaît pas toutes les jeunes femmes qui y sont inscrites, étant amie avec seulement quelques-unes d’entre elles.
Selon la Cybercrime Unit de la police, ce type de pratiques est illégal et toute personne qui s’y adonne sera poursuivie, notamment sous une charge de dealing with obscene matter.
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