Activité illégale : deux propriétaires d’auto-écoles verbalisés

Ils étaient dans le collimateur de la police depuis un certain temps. Lundi matin, deux propriétaires d’auto-écoles « marron » ont été sanctionnés alors qu’ils donnaient des cours de conduite à Champ-de-Mars. Trois autres moniteurs ont pris la fuite à l’arrivée de la police.

« C’est une pratique illégale qui a cours depuis pas mal de temps. L’association des auto-écoles a fait une requête auprès du commissaire de police pour que les autorités concernées interviennent », plaide un moniteur d’auto-école sous le couvert de l’anonymat. « Les gens se rendent-ils compte qu’ils causent un grave préjudice aux moniteurs dûment enregistrés et accrédités par les autorités policières ? En fin de compte, c’est notre gagne-pain qui est menacé », ajoute notre intervenant.

Selon lui, ils sont au total une dizaine de moniteurs d’auto-écoles dites « marron » à circuler dans les principales artères de la capitale. Ils mènent des opérations similaires aux personnes dûment enregistrées, histoire de ne pas attirer l’attention des policiers.

Les faux moniteurs démarcheraient les aspirants conducteurs au bas du bâtiment PKL, à la rue St-Georges. Seule différence et non des moindres : le tarif.

Paradoxalement, alors que ces personnes agissent dans l’illégalité, elles taxent leurs clients au prix fort. « Normalement, une leçon de conduite coûte entre Rs 200 et Rs 225 la leçon, que cela soit en conduite automatique ou en manuel. Or, ces moniteurs d’auto-écoles marron réclament Rs 250 pour une leçon de conduite manuelle et Rs 300 pour une leçon de conduite automatique », s’insurge notre interlocuteur.

D’après les renseignements obtenus par notre rédaction, le jour où l’aspirant conducteur doit se présenter pour son test de conduite, « la voiture du moniteur tombe subitement en panne. Les aspirants conducteurs sont alors contraints de se tourner vers une auto-école enregistrée pour passer le précieux test ». De plus, les moniteurs marron n’osent pas s’aventurer dans les rues de Port-Louis proches des Casernes centrales pour ne pas se faire épingler.

Vers une morte lente

Sollicité par la rédaction d’Xplik ou K,  Parmanund Bhadye, président de l’Association des auto-écoles, évoque les risques de contravention qu’encourt l’aspirant conducteur ou les risques d’accident de la route, avec toutes les conséquences que cela d’entraînerait pour le « client » peu conscient que sa responsabilité civile et/ou pénale risque d’être engagée devant la justice.

Dans une déclaration au Défi Quotidien, Parmanund Bhadye souligne que « le problème d’auto-école marron ne date pas d’hier. Il lance un appel aux autorités pour qu’elles régularisent la situation et mettent bon ordre dans le secteur ». « Tan ki oto-ekol ena travay li korek. Zour ki nou pena travay, li pou vinn enn problem. Une chose est sûre, les auto-écoles vont vers une mort lente à cause du peu d’empressement des autorités à sévir contre les moniteurs opérant dans l’illégalité. Les membres du public doivent cesser de se rendre complices de cet acte illicite. Ils doivent savoir que quand ils montent à bord de ces véhicules, ils ne sont pas couverts par l’assurance en cas d’accident. Or, tous les aspirants conducteurs et nos voitures sont dûment assurés en cas de pépin », réagit le président.

Notons au passage que la couleur de la plaque d’immatriculation des auto-écoles enregistrées est orange.