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Action forte d’Israël :  éradiquer le Hamas pour prendre le contrôle du gaz de Gaza

Le Hamas est une longue épine dans les pieds de l’État hébreux, surtout par rapport à l’exploitation du gisement gazier, découvert en 2000, se trouvant dans l’espace maritime de Gaza. 

Selon le Begin-Sadat Center for Strategic Studies, ce projet a été retardé depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007. Israël ne voulait pas que ces revenus tombent entre ses mains. (Voir détails plus loin) Cependant, cette année le gouvernement israélien a changé d’avis tout en écartant le Hamas. En juin 2023, dans un communiqué, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir que, dans le cadre des « efforts existants » entre Israël, l’Égypte et l’Autorité palestinienne (AP), le gouvernement est sur le point de développer le « gisement gazier de Gaza Marine au large de la côte de Gaza ». Selon le cabinet du Premier ministre, ce plan est axé sur « le développement économique palestinien et le maintien de la stabilité de la sécurité dans la région ».

Dans son édition du 18 juin 2023, Times Of Israel relate les périphéries de l’Autorité palestinienne pour faire démarrer le projet du gisement de Gaza sans l’apport d’Israël : « En 1999, l’AP a demandé à la société d’énergie British Gas de procéder à une prospection gazière dans la région. Un an plus tard, British Gas a découvert le gisement Marine 1 à environ 30 kilomètres de la mer, puis le gisement Marine 2, plus petit, avant de se retirer du contrat. » En 2018, Shell se retire, elle aussi, du projet : « Le projet a été confié au géant de l’énergie Shell en 2016, qui s’est retiré deux ans plus tard en raison d’objections israéliennes et d’autres conflits. Depuis lors, les Palestiniens sont à la recherche d’investisseurs pour ce projet de 1,1 milliard de dollars visant à extraire les quelque 28 milliards de mètres cubes de gaz fossile. Les négociations menées en 2012 n’ont pas abouti, pas plus que celles menées l’année dernière avec le précédent gouvernement israélien. »

Selon le site Middle East Eye, ce projet aurait pu rapporter à l’AP un revenu annuel entre 700 et 800 millions de dollars. Jacques Bendelac, directeur de recherche à l’Institut israélien de sécurité sociale, à Jérusalem, est d’avis que « c’est tout à fait le type de projet dont a besoin la bande de Gaza pour sortir de son marasme économique. Pour Israël, ce projet pourrait convaincre le Hamas d’arriver à un arrangement politique à long terme qui assurerait un calme relatif dans la région. » Son espoir s’est évanoui le 7 octobre avec l’assaut du Hamas et la riposte « sans pitié » d’Israël.

Plomb Fondu 

L’opération israélienne contre le Hamas n’est pas nouvelle. Comparé aux précédentes, l’État hébreu et l’armée israélienne cachent le motif principal de la destruction de Gaza. En 2007, un an avant l’opération « plomb fondu », ce qui préoccupait Moshe Ya’alon, le ministre israélien de la Défense et ancien chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, c’était les 40 milliards de mètres cubes de gaz naturel, évalués à environ 3 milliards d’euros, découverts en 2 000 au large de Gaza. Il rejetait l’idée que « le gaz de Gaza puisse devenir le vecteur d’un État palestinien viable au plan économique. » À son avis, « la vente du gaz palestinien à Israël n’engendrera pas assez de richesses pour profiter à une population palestinienne très appauvrie. » Cependant, il craint « qu’elle permettra de financer d’autres attaques terroristes contre Israël. »

Par rapport à l’opération de 2014, Moshe Ya’alon ne cache pas qu’Israël attaque Hamas pour s’approprier le gaz palestinien. D’ailleurs, le journal britannique avait titré : « Israel's Defence Minister has confirmed that military plans to 'uproot Hamas' are about dominating Gaza's gas reserves. »
Selon Anais Antreasyan, du Journal des Études Palestiniennes de l’Université de Californie, l’étranglement de Gaza a pour but « de rendre impossible l’accès des Palestiniens aux puits Marine-1 et Marine-2. » Le plan à long terme d’Israël, selon lui, « consiste non seulement à empêcher les Palestiniens d’exploiter leurs propres ressources, mais aussi à intégrer les gisements de gaz de Gaza dans les installations de forage en mer israéliennes adjacentes. » 

Pour Anais Antreasyan, tout cela fait partie d’une plus large stratégie consistant « à séparer les Palestiniens de leur terre et de leurs ressources naturelles pour les exploiter et ainsi bloquer le développement de l’économie palestinienne. En dépit de tous les accords formels impliquant le contraire, Israël continue à gérer toutes les ressources naturelles qui sont nominalement sous la juridiction de l’AP, que ce soit l’eau, la terre, la mer ou les ressources en hydrocarbures. »

Tout porte à croire qu’Israël est sur le point d’extirper l’épine Hamas de son pied pour avoir la liberté totale de contrôler les ressources naturelles palestiniennes.

La méthode destructrice utilisée par Israël pour riposter contre l’attaque du Hamas interpelle plus d’un. Pourquoi l’État hébreux a-t-il opté pour raser une bonne partie de Gaza, faisant près de 10 000 victimes civiles ? « La vengeance est un plat qui se mange froid », répondra le commun des mortels d’autant plus que le Hamas qui contrôle Gaza est libellé par Israël et l’Occident comme une organisation terroriste.
Mais des spécialistes du dossier israélo-palestinien ne l’entendent pas de cette oreille. À leur avis, le Hamas a tendu la perche à Israël pour réaliser son projet d’aplatir tous les obstacles sur la voie de l’exploitation du gaz dans l’espace maritime de Gaza. Une ressource appartenant aux Palestiniens que Yasser Arafat, ancien président de l’Autorité palestinienne, avait qualifié de « Don de Dieu. » Selon les projections, ce gaz permettra à l’Autorité palestinienne d’économiser Rs 25 milliards par an. Par ricochet, améliorer la vie des milliers de familles de Gaza qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ce « feel good factor » pourra apaiser les tensions dans cette région.
En somme, le vecteur principal de la présente guerre serait le gaz de Gaza. Pour preuve, lors de l’opération militaire israélienne à Gaza en 2014, le ministre israélien de la défense d’alors, Moshe Ya’alon, avait confirmé que l’objectif est pour « d’éradiquer le Hamas pour prendre le contrôle des réserves de gaz de Gaza. »
 

 

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