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Actes de torture : trois autres policiers sous les verrous

Le PC Purgas au CCID lundi. Le policier Moorghen sur la video.

Après l’arrestation, la semaine dernière, du sergent Reedoy, de l’inspecteur Derochoonee et du constable Gookhool, accusés de torture, trois autres policiers ont été placés en état d’arrestation, le lundi 6 juin, par les limiers du Central Criminal Investigation Department. Ils seront traduits, ce mardi 7 juin, en cour pour leur mise en accusation provisoire.

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L’étau se resserre autour des policiers ayant torturé Deepak Jeeool, 45 ans, au poste de police de Blue Bay en 2019. Après la plainte de cet habitant de Plaine-Magnien, vendredi, les limiers du Central Criminal Investigation Department (CCID), sous la supervision du Deputy Commissioner of police, Heman Jangi, ont procédé à l’arrestation des limiers Moorghen et Luchmun lundi. Ils faisaient partie de la défunte Anti-Robbery Squad de la Southern Division. Quatre autres policiers de cette unité sont dans le viseur des enquêteurs.

Dans son récit, le vendredi 3 juin dernier, aux limiers du CCID, Deepak Jeeool était revenu sur le traitement qu’il aurait subi aux mains des policiers de cette unité. Il avait été arrêté à la suite d’un vol sur la plage de Blue  Bay. Il a ainsi balancé les noms de tous ceux qui étaient présents le jour où sa vie a basculé. « Seki ena lor video la, li zis 2-3 segonn sa. Me depi 18 er ziska de zer dimatin zot met taser ar mwa. Sa finn sanz mo lavi. Ziska ler mo pa kapav lev mo lame gos. Monn gagn bate pou nanie apre monn al kondane pou nanie », dit ce père de famille. Il s’était rendu au CCID, lundi, pour prendre connaissance des vidéos qui circulent. Les deux équipiers attendent d’être entendus dans cette affaire en présence de leur homme de loi. Mais déjà, lors d’un entretien avec les enquêteurs, ils avaient nié tout acte de torture. Ils ont été conduits en cellule policière en attendant leur inculpation ce mardi. 

Dénonciations

Au cours de la journée du lundi 6 juin, une autre  équipe du CCID a procédé à l’arrestation du limier Purgas. Ce constable avait été tout récemment affecté à la brigade criminelle (CID) de Terre-Rouge. Il est le quatrième policier de l’ancienne équipe de la CID de Terre-Rouge à se retrouver derrière les barreaux. 

Vendredi dernier, le policier, qui avait été auditionné par les enquêteurs, avait refusé d’être confronté à Christopher Pierre Louis, qui avait été torturé dans les locaux de la CID en 2018. Il avait été autorisé à partir. Le PC Purgas est suspecté d’avoir participé à ces actes de torture perpétrés sur l’habitant de Goodlands après un cas de vol. Lundi, il a cependant été placé en détention et sera présenté en cour pour sa mise en accusation provisoire, tout comme ses trois collègues. 

Les dénonciations pour torture et humiliations s’accumulent contre l’unité de la police criminelle de Terre-Rouge. Krishna Seetul, habitant d’Arsenal, s’est rendu au CCID, lundi, en compagnie de ses hommes, dont Me Anoup Goodary. Il est revenu sur les actes perpétrés sur sa personne par l’inspecteur Derochoonee et ses hommes. En 2020, il avait été arrêté pour vol et s’était retrouvé à l’hôpital. 

« Ena boukou kitsoz kinn pase dan CID Terre-Rouge. Zot finn met tors elektrik kot mo parti prive, inn bril mwa partou ek sa tors-la. Zot inn pas pima lor mo bann blesir ek zot inn kass mo de lipie, enn an de ek lot-la an trwa. Monn bizin res dan fotey roulan pandan kat mwa. Ler mo pe get sa bann video-la, mo mazinn sa bann moman monn pase laba. Mo ankor ena douler », dit-il.

 Son calvaire remonte au 1er février 2020, jour de son arrestation. Après les actes de torture subis, ses proches avaient porté plainte auprès de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) et à la police, mais deux ans après, rien de concret n’a été fait. « Aster mo espere zot fer zot travay bien. Mo espere sakoula zafer-la al de lavan ek pa al tegn. Mo ti deza fer depozision, sa pann sanz nanie. Mo panse mo kapav gagn la zistis aster », confie Krishna Seetul à sa sortie du CCID. 

Le père du jeune homme explique qu’il n’a plus confiance en la police. « Si lapolis azir kouma zot finn azir la, kouma pou ena konfians ? Mo mem mon perdi konfians », dit-il.

 

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