Acte de sabotage au Champ de Mars : Le témoin redevient un suspect 

L’enquête de police progresse pour faire la lumière sur la découverte de pièges et autres objets métalliques, samedi matin, sur la piste du Champ de Mars. Un deuxième suspect a été arrêté, ce lundi, par la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud. Placé en cellule, il sera présenté devant la justice ce mardi matin. Cet habitant de Tranquebar, âgé de 30 ans, avait déjà été interpellé et interrogé samedi. En visionnant les enregistrements des caméras de surveillance, les enquêteurs l’avaient vu enjamber une barrière pour pénétrer dans l’enceinte de l’hippodrome pendant la nuit de vendredi à samedi. Lors de sa première audition, il avait expliqué qu’il était venu au Champ de Mars dans le but de cueillir des fleurs pour un rituel religieux. 

Le trentenaire avait aussi affirmé avoir croisé deux hommes sur la piste, dont un qui portait un seau noir et qu’il connaissait. Après son arrestation ce lundi, il a maintenu ses déclarations. C’est sur la base de ce témoignage que la CID de Port-Louis Sud a arrêté, toujours samedi, Sanjeev Kistopersad, 32 ans, un autre habitant de Tranquebar, qui intervient en tant qu’agent de sécurité au poteau des 1 400 mètres lors des journées de courses organisées par People’s Turf PLC. Ce dernier a été identifié par le témoin comme étant l’individu qui transportait un seau noir. Sauf que désormais, l’équipe du sergent Mohamed Khan Mohidinkhan suspecte ce « témoin » d’être celui qui l’accompagnait cette nuit-là. 

Dimanche, Sanjeev Kistopersad a été inculpé pour « attempt to torture animal » par la Bail and Remand Court. Il est maintenu en détention. Selon lui, il ne se trouvait pas à l’hippodrome dans la nuit de vendredi à samedi mais chez un proche à Pointe-aux-Sables, où il préparait une fête d’anniversaire. L’« alibi » a été confirmé par ce membre de sa famille mais n’a pas convaincu les enquêteurs. Par ailleurs, Sanjeev Kistopersad est déjà connu des services de police. 

Dans l’attente d’un procès pour agression avec préméditation, il avait été libéré sous caution en août 2021. Les investigations se poursuivent en vue d’identifier tous les protagonistes de cette affaire. Il s’agit aussi de déterminer les motivations de ce que les organisateurs de courses hippiques et les autres acteurs du turf mauricien considèrent comme un acte de sabotage commis à la veille de la journée de la Maiden Cup.